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LA RIME.
Epître à mon ami ERNEST PRAROND.

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C’en est fait, mon ami, je ne sais plus rimer.

Dans le dernier morceau que j’ai fait imprimer

Il est jusqu’à trois vers, il faut que je l’accorde,

Qui riment comme Absurde avec Miséricorde;

Mon vieux pouls ne bat plus, et mon esprit usé

N’est qu’un sou démarqué, trente fois refusé.

Quoique vous gourmandiez encor le pauvre diable,

Son mal est, selon vous, mal irrémédiable,

Mais vous croyez devoir à vos antécédents

De l’appeler un peu maroufle entre les dents,

Et, tout en prisant moins Ménippus qu’Epictètes,

Vous l’accablez sans choix d’un monceau d’épithètes.

Rime chère au Poète, emblême virginal

Qui viens au bout du vers sonner l’accord final,

J’aime pourtant encor ta grâce fraternelle

Et ton contrat charmant d’alliance éternelle.

Au fleuve de la vie, où tous nous descendons,

Notre barque s’en va, dans ses fiers abandons.

Le long des bateaux plats et des vaisseaux splendides,

Confier au courant ses mouvements candides,

Et, si dans ce conflit parfois nous chavirons,

C’est pour n’avoir pas su tenir nos avirons;

Mais en équilibrant d’une manière adroite

L’effort d de la main gauche et celui de la droite,

Le rameur exercé descend gaîment le cours.

En chantant sa chanson, sur le fleuve où je cours.

C’est vous qui l’avez dit; aux poèmes épiques.

Ainsi que des soldats qui portent haut leurs piques.

Les fiers alexandrins défilent deux à deux.

Au lieu d’avoir la mine et le ton hasardeux

De chenapans qui vont en conquête lointaine,

Ils ont le plus souvent la tournure hautaine,

Mais grotesque, d’huissiers aux grandes sessions.

Ou de suisses d’église à nos processions.

Dans la procession passent les uniformes,

Les clercs et les laïcs, les beaux et les difformes;

Béni soit le premier à qui vint au cerveau,

Pour varier un peu l’éternel écheveau,

La pensée innocente autant qu’ingénieuse

De mettre entre les rangs la troupe harmonieuse

De ces frères dispos, frais et bien découplés,

Qui vont jetant des fleurs, deux à deux accouplés,

Et que soit à jamais la mémoire bénie

De ce décorateur à qui son grand génie

Révéla que la chose aurait plus de douceurs

Si deux frères passés faisaient place à deux sœurs,

Et si. dans tout pays, pris avec leur costume,

Ces couples-là, formés à la même coutume,

Défilaient au soleil de la Postérité

Dans une régulière irrégularité.

Vous devinez déjà qu’au cœur de tout poème

Ces enfants Turcs ou Juifs, de France ou de Bohème,

Sont les Rimes où vont, après les masculins,

Les mots effeminés traîner leurs sons câlins;

Frères et sœurs jougués, jumelle consonnance,

Ayant deux radicaux pour une désinence,

Distinctes, sans rapport même aux yeux des penseurs,

Et semblables pourtant; comme il sied à des sœurs.

Sur l’océan du monde où chacun vers Dieu vogue,

Chaque herbe qui surnage à son tour a la vogue;

L’ordre de ces enfants, dont je vous ai parlé,

Par les innovateurs fut trouvé mal mêlé;

Tous les décorateurs et les nouveaux Ediles,

Les faiseurs de chansons, de drames et d’idylles,

Pensant celle d’hier déjà hors de saison,

Eurent chacun leur forme et leur combinaison.

L’un, qui voulait mêler les garçons et les filles,

Entre elles maria ces. petites familles;

Les deux frères, avec ces premiers agenceurs,

Se trouvèrent toujours mariés aux deux sœurs,

Jusqu’au jour où, trouvant les vieux retardataires.

Dans la foule on laissa quelques célibataires.

Honnis soient les auteurs de ce relâchement,

Mais maudit, maudit soit celui qui lâchement

Laissa, par un beau jour de splendides paresses,

Les rimes pêle-mêle échanger leurs caresses,

Et fit voir au grand jour, à l’aventure errants,

Des vers mêlés, de sexe et d’âge différents.

Despréaux, direz-vous, et sa haute science

Suivraient ma métaphore avec impatience,

Et ce n’est point ainsi que le vieux rancunier

Peint sa belle ennemie au souris printanier.

Retenu dans ses fers, il veut faire le brave;

En les cachant, il dit:–La rime est une esclave.–

L’esclave, c’était lui: Quinault, Pradon, Cotin

Apercevant la chaîne à son cou si hautain,

Allèrent agacer la servante-maîtresse.

Ce qui fit que sur eux se vengea la traitresse.

Des tours qu’elle a joués à ces illustres morts

La bonne et rare fille eut d’ailleurs des remords;

Sans rancœur bien des fois elle fit leur ménage

Et mit l’abbé de Pure au carcan de Ménage.

Et puis elle a d’ailleurs, par ses soins empressés,

Fait la terre si douce aux poètes passés.

Elle était sautillante, accorte et si coquette,

Lorsque Clément Marot entreprit sa conquête,

Que pour elle parfois notre gentil Clément

Envoya la raison dans son lit inclément:

Mais cil son beau printemps elle était si jolie,

Qu’elle valait de reste une telle folie.

Puis comme un feu si grand à propos dépensé

Par leur touchant accord fut bien récompensé!

Clément Marot disait, pour vaincre l’ingénue:

«Vous souvient-il du temps où je vous ai connue,

Jouant chétive et grêle au foyer paternel?

Nous nous jurions alors cet amour éternel

Qu’en l’amitié d’enfance un désir vague espère.»–

–Et Clément disai vrai. Car le vieux Jean. son père,

La voyant geindre au pied d’un infâme poteau.

Avait pris la petite aux plis de son manteau;

Le père, qu’on allait hisser à la potence,

Etait, on le disait, un voleur d’importance;

La fille s’accrochait au pauvre trépassant,

Mais lui dit au vieux Jean: «Emporte-la, passant,

«Je suis Villon, natif de Paris, près Pontoise,

«Que l’on va cravater d’un cordeau d’une toise,

«Pour apprendre à son cou, ballant aux deux piliers,

«Le poids exact et net des clous de ses souliers;

«Mais cette folle-là. qui se tord sur l’arène,

«Est dans ses tiers haillons plus noble que la Reine.»

Le vieux Jean n’avait point l’oreille de Midas,

Il emporta le legs de l’autre Eudamidas:

Et choya tant l’enfant, sans mollesse énervante.

Qu’elle fut du logis la très-humble servante.

Tout service déduit et tout savoir compté.

Son plus beau titre était sa bonne volonté;

Elle était souvent faible et souvent inhabile.

Tout cela du vieux Jean n’échauffait point la bile:

Le vieillard sans malice acceptait sans dégoût

La fortune du pot et le sel du ragoût;

L’enfant avait grandi dans la vaste ignorance

Des secrets recherchés que veut l’intempérance,

Quand l’aiguillon de tous, hélas! le plus petit

Qui vous pousse à manger est le bon appétit.

Ainsi que Cendrillon, vive, pimpante et leste,

Ignorant les trésors de sa grâce céleste,

Elle était enfouie aux cendres du foyer,

Lorsque Clément se prit à si fort la choyer.

Ce premier maître mort, elle orna d’asphodèle

Le sépulcre muet, puis entra chez Jodelle

Qui l’envoyait toujours, le bonhomme naïf,

Chez Ronsard, chez Belleau, la Péruse et Baïf,

Et lui faisait verser à toute la Pléïade

Les rubis du vin vieux qu’agaçait son œillade;

Sur le seuil du logis elle faisait accueil

Aux Rois porte-laurier du carnaval d’Arcueil.

Dans les cornes du bouc, en folâtre écolière,

Elle mêlait gaîment les guirlandes de lierre,

Puis, portant gravement le mystique abacus,

Entonnait le refrain des hymnes à Bacchus,

Si bien qu’en ces beaux jours, précurseurs de la cendre,

Le vieux Ronsard pour elle oublia sa Cassandre;

Par l’éloge du vin troublant le dieu caduc

Qui pleurait l’eau du ciel en son triste aqueduc.

Ils forcèrent l’écho de la voûte trouée

A chanter Evohé de sa voix enrouée;

Mais on but tant et tant, lorsqu’à boire on se mit.

Que sur les pots vidés la belle s’endormit.

Quand elle s’éveilla, le froid, comme une lame,

De la pauvre transie ensevelissait l’ame;

Au fond d’une cuisine, où le rouge pavé

Témoignait mat et cru qu’on l’avait trop lavé.

Sur le coussin houleux d’une chaise de paille,

Elle se réveillait de ses jours de ripaille.

Aux murs resplendissait le cuivre des Flamands

Et le fer bien fourbi des ménages Normands;

Dans la virginité de leur froide alvéole

Les fourneaux mi-rouillés narguaient la casserole:

Bientôt elle entendit des pas hautains et lourds

Et vit entrer, brossant son pourpoint de velours.

Le maître du logis qui venait la soumettre,

–Joug de fer, regard d’aigle, avare et rude maître,

Qui lui faisait porter des pierres sur le dos,

Comme il avait vu faire aux reins du Calvados.–

Avec ce fier esprit, imprégné de Barême,

La pauvre s’aperçut qu’elle était en carême.

Jamais sous ce régime exact et printannier

Ne put même danser l’anse de son panier,

Car l’eau servait toujours de dissolvant à l’herbe

Dans le sabre estomac de François de Malherbe:

Elle en sortit ridée et les reins en arceau,

Mais savante et plus belle encor qu’en son berceau.

Elle allait des passants fuyant les avanies,

Aux chemins détournés disant ses litanies,

Et répétant trois fois ce verset infamant:

–Seigneur, délivrez-moi des fureurs du Normand!–

Celui qui de là-haut toujours écoute et veille

Lui mit sur le chemin maître Pierre Corneille,

Un Rouennais, gros corps, mais esprit délicat,

Qu’on disait par la ville assez piètre avocat;

Aussitôt essuyant ses pleurs de Carmélite,

Avec lui la folâtre improvisa Mélite:

Jamais un jour chagrin d’amour inférieur

Ne vint troubler leur calme et doux intérieur,

Et lorsque, refroidi par les glaces de l’âge.

Le vieillard, mal soigné, demandait la volage

Qui n’était plus toujours assise à son côté,

Il savait où trouver la clémente beauté

Qui, chez Thomas en haut s’étant acheminée,

Redescendait toujours, et par la cheminée.

C’est ainsi que fut doux le joug qu’elle traîna

Du sonnet de Mélite aux vers de Suréua.

Des Rouennais d’ailleurs la race complaisante

Ne mit jamais sur elle une main bien pesante:

On l’avait déjà vue habiter le terrier

D’un certain Saint-Amand, gentilhomme verrier.

Qui, natif de Rouen, rendait surtout hommage

Au doux charme des vers, du vin et du fromage,

Et qui s’émerveillait quand son œil s’effarait

Que cabaret rimât si bien avec Faret.

Le vieux Pierre défunt, et n’étant plus novice,

Elle n’eut qu’à choisir pour trouver du service.

Racine tour-à-tour la prit et la perdit,

Et quand elle servait le Boileau que j’ai dit,

Elle lui fit souvent de vrais tours d’écolière

En allant se cacher chez son ami Molière.

Les beaux-esprits d’alors, étant moins affermis,

Ne riaient déjà plus des vieux bons tours permis:

La bile, dont le rire en un moment nous purge,

S’amoncelait au flanc des enfants de Panurge,

Et la joyeuseté des maîtres vénérés

Grimaçait tristement à ces dégénérés;

Dorant sa lâcheté du beau nom de prudence,

On se vengeait déjà par la jurisprudence;

Un lâche.–il est aussi des lâches parmi nous,–

La laissa sans vergogne embrasser ses genoux,

Et le malencontreux eut même l’infamie

De traîner la transfuge en pleine académie.

Quand elle fut venue au pied du tribunal,

Elle avait de tout point le maintien virginal;

Elle était bien un peu, la pauvre prisonnière,

Honteuse d’avoir fait l’école buissonnière

Et de s’être trouvée ainsi prise au hasard

Dans le triste imprévu d’un désordre sans art;

Puis, petit à petit, la charmante accusée

Vers ses juges leva sa paupière rusée

Et ses yeux invaincus qui sur un cœur humain

N’avaient jamais manqué leur effet inhumain;

Mais l’histoire enregistre au bas de bien des pages

L es fautes des sénats et des aréopages.

Bien des juges ont eu l’insigne cruauté

De narguer l’œil du juste et l’œil de la beauté.

Ses doux et longs regards furent peine perdue;

Ils trouvèrent partout, dans leur course éperdue,

Les quarante regards de quarante bourreaux,

–Glaives frais émoulus attendant aux fourreaux;–

Beaucoup étant d’ailleurs sourds à son harmonie,

On procéda bien vite à la cérémonie,

Et chacun put, au fond du classique fauteuil.

Venger commodément son confrère d’Auteuil;

Par un reste d’égards pour ses anciens services

Le tribunal pourtant adoucit ses sévices,

Et le ressouvenir de son pays natal

Fit faire a son beau cou grâce du nœud fatal.

–La coupable, il est vrai, méritait la potence,

Mais par grande douceur,–ajoutait la sentence,–

Les illustres élus du sénat paternel

Ne la condamnaient pas au silence éternel;

L’avis des gens experts en choses doctrinales

La réduisait au son de trois lettres finales;

Avec ce bâillon-là, selon leur sentiment,

Elle devait toujours parler pertinemment.–

Quand on la rendit nue et réduite au cilice

A ses adorateurs,–innombrable milice,

Molosses indomptés, à la curée ardents,–

L’arrêt fut déchiré sur l’heure à belles dents;

Au dos des immortels le faible qui ne cingle

Son cuisant coup de fouet, donne son coup d’épingle.

Epigramme et satire en ce jour vont pleuvant,

Comme la grêle drue et qu’aiguise le vent:

Mais dans le fiel, dans l’encre ou dans le sang trempée.

Que ce soit par la langue, ou la plume ou l’épée

Qu’on se venge ou qu’on venge un affront étranger,

On achève souvent celui qu’on veut venger.

De son pauvre grabat, après cette ouverture,

Chacun tirait à soi l’unique couverture,

Et sous ses fiers habits ayant vu ses défauts,

Lisait sans épeler le chapitre du faux;

Et tel, qui ne voulait la croire vicieuse,

Lui reconnut au moins l’humeur capricieuse.

Un jour, longtemps après, comme on la méprisait,

Un jeune homme la vit qui par terre gisait;

Pensant la consoler en sa triste disgrâce,

Des miettes de sa table il lui faisait la grâce,

Puis, exigeait,–despote aux vouloirs souverains.–

Qu’elle portât, non plus des pierres sur les reins,

Mais qu’elle allât gercer ses mains blanches et nues

Au détail infini de besognes menues,

Trouvant que c’était bien, l’avide débauché.

Quand l’ouvrage à parfaire était tout ébauché.

Si parfois, enhardie à d’autres souvenances.

Par un reste d’amour frondant les convenances,

La servante s’oublie à la fin du dessert

Et donne la réplique au maître qu’elle sert,

Le tyran, la chassant avec un œil sévère,

Lui défend de rougir l’eau qui remplit son verre.

Un jour que la Dorine, un peu forte en discours,

Avait pour répliquer à sa langue eu recours,

A grands coups d’étrivière il lui fit servir celle

Que par dérision il nommait la Pucelle,

Honteuse fille à lui, que le père choyait,

–Triste âme et triste corps que dans l’ombre on voyait;–

A ce service infâme amaigrie et brisée.

Elle aima mieux mourir que vivre méprisée;

Et, dût la récidive entraîner l’échafaud,

Elle partit, mais sut se cacher comme il faut

Et si bien que jamais, sur aucun coin de terre,

Ne put la rattrapper son noir tyran Voltaire.

Depuis elle est plus fière, et, quand on en médit,

Chez les gens du métier on n’a guère crédit,

Et qui dirait avoir renvoyé sa servante.

N’inspirerait pas certe une foi bien fervente:

Mais on dirait qu’elle a trouvé déshonorant,

–La pédante qu’elle est,–d’aider un ignorant.

Il ferait bon vraiment trouver ses grâces minces.

Radieuse qu’elle est des faveurs de nos princes,

Qui tous ont avoué leur amour, hormis un,

Qui pour sa Henriette a trop fait le Lauzun;

Si l’auteur de Mardoche a, de façon traîtresse,

Médit des torts cachés de sa belle maîtresse,

Avec dom Raphaël et deux ou trois vauriens

Qui pensent pour la rime être Voltairiens,

Et qu’aucun jusqu’ici n’ait osé l’en maudire,

C’est que lui seul peut-être il en pouvait médire;

Ne savait-il pas bien, le maître tout-puissant,

Qu’elle lui garderait un cœur obéissant.

Et qu’au jour du besoin l’humble désavouée

Lui serait complaisante et toute dévouée?

A son beau sein si jeune on l’a vu suspendu,

Qu’il y puisa sans crainte un lait mal défendu.

Et l’on sait la faiblesse et les tendres caprices

Que pour leurs nourrissons ont toutes les nourrices.

Vous pour qui je la vois tous les jours escomptant

Vos billets de raison. en êtes-vous content?

Bien que la signature en soit bonne et certaine.

Vous avez des billets à date si lointaine,

Qu’il faut lui savoir gré, pour sauver la maison,

D’endosser les valeurs que signa la Raison.

Pour moi qui vis souvent des dons qu’elle m’apporte.

Moi, que vous accusez de la mettre à la porte.

Comme je me connais son pauvre débiteur,

De ma servante, ami, je suis le serviteur:

Si je veux la gronder après une escapade,

Sa fuite à mon esprit sait donner l’estrapade;

Puis quand elle le sait bientôt estropié,

Je la vois se glisser sur la pointe du pié,

Maligne, avec des yeux d’insigne moquerie;

Malgré mes reins rompus, il faut bien que je rie,

Que je saute et que j’aille, après ces tours méchants,

Folâtrer avec elle au beau milieu des champs;

Gardez-vous donc de prendre une voix menaçante,

Lorsque de mon logis vous la trouvez absente.

Prenez plutôt pitié de mon fatal tourment,

De ses chères faveurs je suis toujours gourmand;

Elle a cet ascendant, la pauvre diffamée,

Qu’à la main qui nourrit sur la bouche affamée;

Et lorsque, le matin, à tout fruit mûr ou vert,

Je tends naïvement mon bec tout grand ouvert.

Ainsi que Galatée, à mon appétit d’homme,

Nymphe capricieuse, elle jette la pomme

Et puis elle s’enfuit, emportant dans sa main

Un autre fruit déjà pris pour le lendemain;

Mais quand elle s’en va, je crois qu’elle est ravie,

–Illusion d’amant!––d’être vue et suivie;

Et plus elle s’obstine a vouloir se cacher,

Plus mon esprit s’obstine à la vouloir chercher.

–Décembre1845.–

Poésies fugitives

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