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PREMIÈRE PARTIE.

Table des matières

OBSERVATIONS DE CHOLÉRA-MORBUS TERMINÉ PAR LA MORT.

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES ET DISTRIBUTION DES OBSERVATIONS.

UN immortel observateur du siècle dernier l’a déjà dit, mais on ne saurait trop le répéter: la seule voie qui nous conduise à des connaissances certaines en médecine, consiste à recueillir et à comparer entre elles le plus grand nombre possible d’histoires de maladies, étudiées sous le double rapport des phénomènes qui ont eu lieu pendant le cours de la maladie et des altérations rencontrées à l’ouverture des corps .

Ce n’est pas après avoir été jusqu’ici fidèle à cette sage maxime, que, pour ma part, je l’aurais abandonnée à l’occasion d’une maladie telle que le choléra-morbus épidemique, affection sur laquelle tant d’obscurités restaient encore à dissiper, et sur laquelle aussi peut-être, tant d’erreurs attendaient qu’on les relevât. Aussi, à l’exception de trois ou quatre malades qui ont succombé avant que j’eusse pu les observer, trouvera-t-on dans cet ouvrage les histoires particulières de tous les cholériques qui ont été placés dans le service confié à mes soins .

Parmi les erreurs dont il n’était sans doute pas inutile de faire une éclatante justice, il faut placer l’assertion des médecins qui avaient prétendu que le choléra-morbus épidémique n’a point de caractère anatomique arrêté, déterminé, fixé, et que s’il est possible de découvrir le siége véritable de cette maladie, si l’on peut conserver l’espoir d’en connaître la nature, il faut chercher ailleurs que dans l’anatomie pathologique les renseignements propres à nous obtenir cet important résultat . Il appartenait sur-tout aux médecins de Paris, cette ville classique de l’anatomie pathologique, de donner, si l’on peut ainsi dire, un superbe démenti à une opinion proclamée de trop haut pour n’avoir pas exercé une influence puissante sur un grand nombre d’esprits. J’ose espérer que les faits contenus dans cette première partie de mon ouvrage concourront au triomphe d’une doctrine diamétralement opposée à celle dont il s’agit ici.

Ces faits, comme aussi les cas de guérison rapportés dans une autre partie de cet ouvrage, ont été recueillis avec la plus religieuse bonne foi. Sans douté, en raison des circonstances tumultueuses et de la précipitation forcée au milieu desquelles elles ont été rédigées, quelques-unes de nos observations pourront manquer de certains détails; mais ce que je ne crains pas d’affirmer, c’est que tous ceux qui s’y trouvent enregistrés sont marqués au coin de la plus pure vérité.

On peut compter en particulier sur la rigoureuse exactitude des détails anatomico-pathologiques: tous ces détails ont été écrits sous ma dictée, dans l’amphithéâtre même, en présence de spectateurs plus ou moins nombreux .

Comme les cinquante observations que renferme cette première partie, bien que relatives à une seule et même maladie, se distinguent entre elles par certaines particularités plus ou moins importantes, j’ai cru devoir les classer, les distribuer en un petit nombre de groupes.

Je les ai d’abord partagées en deux sections principales, dont l’une contient les cas de choléra-morbus simple., tandis que la seconde est affectée aux cas de choléra compliqué. Les faits qui appartiennent à la première section, ont été eux-mêmes distribués, catégorisés en quelque sorte, de la manière suivante

Dans une première catégorie, j’ai rangé les faits relatifs aux individus apportés dans un état d’agonie ou voisin de l’agonie, déjà cadavérisés, pour me servir de l’expression de M. Magendie, et qui ont succombé, les uns presque immédiatement après leur entrée à l’hôpital, les autres après un séjour qui n’a pas dépassé vingt-quatre heures.

La seconde catégorie comprend les observations des cholériques qui n’ont succombé qu’après un laps de temps plus considérable que celui qui vient d’être indiqué, sans avoir présenté, d’une manière bien évidente, les accidents typhoïdes ou de réaction encéphalique.

La troisième et dernière catégorie est consacrée aux cholériques que la mort a frappés pendant qu’ils étaient pour ainsi dire en proie à la forme de réaction qui vient d’être indiquée, savoir, la réaction typhoïde.

Il m’a semblé que cette distribution des observations épargnerait au lecteur l’inévitable confusion qu’entraîne le mélange de faits qui ne se ressemblent pas assez exactement: confusion dont il est si nécessaire de se préserver dans toute espèce de sciences, mais sur-tout dans celles qui, comme la médecine, roulent sur des objets naturellement très complexes. Pour ménager les moments du lecteur, au lieu de commenter longuement chaque observation, je me contenterai de lui offrir quelques réflexions sur la masse des faits renfermés dans chaque catégorie, renvoyant, d’ailleurs, à la partie de cet ouvrage où se trouve l’histoire générale de la maladie, la discussion approfondie des grandes questions relatives à la nature et au traitement du choléra-morbus.

Traité pratique, théorique et statistique du choléra-morbus de Paris

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