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ОглавлениеXIX
LE LION ET L’ANE CHASSANT.
Le roi des animaux se mit un jour en tête
De giboyer: il célébroit sa fête.
Le gibier du lion, ce ne sont pas moineaux,
Mais beaux et bons sangliers, daims et cerfs bons et beaux.
Pour réussir dans cette affaire,
Il se servit du ministère
De l’âne à la voix de Stentor.
L’âne à messer lion fit office de cor.
Le lion le posta, le couvrit de ramée,
Lui commanda de braire, assuré qu’à ce son
Les moins intimidés fuiroient de leur maison.
Leur troupe n’étoit pas encore accoutumée
A la tempête de sa voix;
L’air en retentissoit d’un bruit épouvantable:
La frayeur saisissoit les hôtes de ces bois;
Tous fuyoient, tous tomboient au piége inévitable
Où les attendoit le lion.
N’ai-je pas bien servi dans cette occasion?
Dit l’âne en se donnant tout l’honneur de la chasse.—
Oui, reprit le lion, c’est bravement crié:
Si je ne connaissois ta personne et ta race,
J’en serois moi-même effrayé.
L’âne, s’il eût osé, se fût mis en colère,
Encor qu’on le raillât avec juste raison;
Car qui pourroit souffrir un âne fanfaron?
Ce n’est pas là leur caractère.