Читать книгу Histoire de Kentucke, Nouvelle Colonie - John Filson - Страница 4
PRÉFACE
DE L’AUTEUR.
ОглавлениеLA plupart des Géographes qui ont donné des Cartes ou des descriptions de l’Amérique, semblent ou n’avoir pas eu connoissance de Kentucke, ou avoir dédaigné ce Pays, quoiqu’il mérite bien d’être connu. Ceux qui en ont parlé, ont induit le Public en erreur, au lieu de l’éclairer. Toutes les Cartes de Kentucke que j’ai vues jusqu’à présent sont remplies de fautes: mais je puis dire avec vérité que je n’en connois aucune dans celle que je publie ici, soit d’après mes propres observations,&ce que j’ai vu moi-même, soit d’après les instructions que j’ai reçues des personnes qui ont bien voulu me favoriser de leurs lumieres,&qui connoissent parfaitement ce qui concerne cette Colonie, depuis son premier établissement.
Quand je visitai Kentucke, je trouvai ce territoire si supérieur à l’idée que je m’en étois faite, quoique j’en eusse conçu une opinion très-avantageuse, que je ne pus m’empêcher de plaindre le Public de n’avoir pas une relation fidelle de ce Pays. J’ai donc pensé qu’une description exacte,&une Carte de Kentucke seroient des objets intéressans pour les Etats-Unis;&de peur qu’on ne m’accuse d’altérer la vérité, je dois déclarer ici que ce n’est point par des vues d’intérêt que je me suis décidé à publier cet Ouvrage, mais feulement dans l’intention de faire connoître au Public l’heureuse température,&la fertilité de cette région favorisée du Ciel. J’imagine que le Lecteur ajoutera plus de foi à mon témoignage, quand il saura que je ne suis point habitant de Kentucke; mais que j’ai parcouru avec soin ce beau territoire, &qu’y ayant pris tous les renseignemens nécessaires, je me suis mis en état d’en publier une Histoire conforme à la vérité,&qu’enfin j’ai fait tous mes efforts pour écarter jusqu’aux apparences de l’erreur,
Certain de ma bonne volonté, j’ose espérer que le Public verra mon travail avec indulgence,&qu’il pardonnera facilement les imperfections qui pourront s’y trouver. Les trois personnes estimables qui ont daigné l’honorer de leur suffrage, les Colonels Boon, Todd &Harrod ont été des premiers colons de Kentucke,&connoissent parfaitement le Pays. Je déclare qu’ils m’ont beaucoup aidé dans la composition de cet Ouvrage, auquel ils ont contribué de tout leur pouvoir, par la feule considération du bien public. Je dois sur-tout des remerciemens au Colonel Boon, qui, de tous ceux maintenant vivans, est le premier qui ait eu connoissance de Kentucke, comme on le verra par le récit de ses aventures, qui m’ont paru curieuses&intéressantes,&que, pour cette raison, je publie ici, d’après ses propres expressions. J’espere que le Lecteur retirera quelqu’utilité de ce Livre. Ceux qui voudront voyager à Kentucke, y trouveront du moins un guide fidelle,&j’ose les assurer qu’ils n’y liront rien qu’ils ne puissent vérifier sur les lieux. N’ayant pour but que l’utilité générale, je n’ai rien omis de ce que j’ai cru devoir intéresser,&je suis entré dans les plus petits détails. Je desire que le succès réponde à mon attente.
JOHN FILSON.