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Kurt Mietz

1921 – 1998

1941 – 1947

Soldat et prisonnier de guerre

1 Préface

Mener des recherches d’ordre familial et cerner les personnes dans leurs contextes historiques et social est une méthode que je connais de par mon travail de consultation en tant que psychologue. Cette méthode fait partie des étapes de qualification qui sont le but de différents cours de formation pour psychologues. Dans les années 1980, j‘ai fait des recherches concernant mes familles d’origine. Fin des années 90, une nouvelle impulsion a fait jour. Je devais reconnaître que, malgré le fait que j’avais porté un grand intérêt à l’histoire de mes parents et ancêtres, je ne savais pratiquement rien sur l’époque pendant laquelle mon père avait été soldat ni sur les années où il était prisonnier en France. Aucun endroit, aucune personne ...

Les premières années de sa affectation en France signifient qu’il se retrouve soudain arraché de son pays natal, une région de la Westphalie de l’est renfermée sur elle-même, signifient aussi un premier contact avec le monde différent de l’étranger, avec des paysages différents, des habitudes et comportements différents - comme c’était apparemment le cas pour beaucoup de soldats. Mon père a vécu jusqu’en 1998, ce qui explique que ce n’est pas sa mort précoce qui m’a empêché d’en savoir plus.

De 2000 à 2003, j’ai tenté de découvrir des traces de sa vie en tant que soldat et prisonnier. J’ai eu alors l’occasion d’ apprendre des choses étonnantes et de connaître des personnes qui m’ont soutenu de façon émouvante. J’ai appris tout un tas de choses sur l’impression que nous, les Allemands, faisions sur les gens d’un pays voisin de même que sur les intrications, les contradictions et les souffrances qui régnaient au sein de leur propre société.

Au bout des recherches, je me suis rendu compte d’énormément de choses, il y avait matière à réflexion quant à la personnalité de mon père et dans quelle mesure cela pouvait me concerner moi-même. D’autres aspects sont restés dans l’ombre, je devais me résigner à accepter que certaines questions resteraient sans réponse. Ce qui est certain par contre, c’est que le travail de recherches, les expériences que j’avais faites, m’avaient encouragé à poser des questions, à oser émettre des hypothèses et à vérifier toute forme de spéculation. Ce que j’en tirais, était plutôt au niveau personnel et privé, mais pas forcément d’intérêt public ou même social, c’est tout au moins ce que je pensais.

En mars 2016, je tombais sur un livre de Karin Scherf[Fußnote 1]. Elle écrit que son père se trouvait en captivité en France de 1945 à 1948. Or, c’est en vidant un grenier qu’elle a trouvé 120 lettres que son père avait écrites à ses parents durant la captivité - un document pouvant servir de base extraordinairement solide pour des recherches sur le terrain. De plus, en tant que journaliste, elle avait certainement en mains les outils nécessaires pour faire des recherches dans le domaine local, historique et politique. Un des résultats de ses investigations fut que, comme une Chargée de cours à l’université de Bordeaux le souligne dans la préface de son livre, on ne savait que très peu de choses sur les conditions des prisonniers en France. D’un côté, la vie des Français à cette époque était marquée par la misère et la famine, ce qui signifie que la question de la survie était primordiale. C’est ce qui pourrait expliquer que s’occuper de la conservation de documents aurait pu jouer un rôle secondaire. D’un autre côté, on n’était pas sûr si le fait d’employer des prisonniers en vue de la reconstruction correspondait aux Droits de l’homme dictés par la Convention de Genève-même si tant d’hommes avaient été déportés et pas encore revenus de la captivité et du travail forcé ou bien étaient morts. Il se pourrait également que les difficultés d’avoir accès aux archives militaires ait rendu le travail de recherche laborieux. Entretemps, il existe des auteurs d’ouvrages qui font d’énormes efforts pour que cette période de l’histoire ne tombe pas dans l’oubli[Fußnote 2].

S’il faut en croire Arlette Capdepuy, Chargée de cours, à savoir que les conditions du travail de recherche étaient aussi difficiles que cela, je pensais qu’il serait alors sensé de remanier mes documents, d’ y ajouter ceci et cela et d’arriver ainsi à ce que mon texte puisse peut-être avoir une utilité générale, servir tout simplement à tout le monde. Peut-être que s’ouvriraient alors de nouvelles perspectives, tout en sachant bien que ce sujet ne me lâcherait jamais.

A la Recherche de Traces en Périgord

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