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Ce jeudi matin, Aurélia se leva en même temps que le soleil. Elle rampa hors de son lit si confortable et se traîna jusqu’à l’immense baie vitrée qui montait jusqu’au plafond de sa chambre personnelle. Elle donnait sur un mur de pins majestueux et Aurélia admira, emplie d’une grande satisfaction, les premiers rayons du soleil avancer leurs doigts vers la maison.

Elle s’étira et fit courir ses mains sur ses côtes et ses hanches nues. Elle avait encore mal partout, une douleur bien agréable qui lui rappelait qu’elle s’était lancée dans de nombreuses courses et randonnées tout autour de la propriété ces deux derniers jours. Depuis que Lucas était parti, la maison semblait comme abandonnée et elle avait seulement eu envie de faire du sport et de se cuisiner de bons petits plats. Elle avait parlé à son frère encore une fois et rit aux jeux de mots stupides qu’il continuait toujours de faire.

Ajoutez à ça de longues siestes et de bons bains chauds et Aurélia n’avait pas vu le temps passer. Si elle était honnête avec elle-même, Lucas n’avait même pas eu le temps de lui manquer avant ce moment précis. Alors qu’elle parcourait sa chambre magnifique et regardait le lit de princesse qui l’ornait, elle se dit que c’était vraiment un luxe bien agréable… et pourtant, elle se réveillait encore seule dans ce grand lit.

Pour ce qui était de ressentir de la solitude seulement maintenant, après plusieurs années de cavale à ne voir ses connaissances du milieu des hackers qu’en de très rares occasions et absolument jamais sa famille proche, elle en était venue à la conclusion que c’était parce qu’elle avait été bien trop occupée à surveiller ses arrières pour avoir le temps de s’apitoyer sur son sort. Elle avait dû se débarrasser du sentiment de solitude en même temps que de son abonnement au câble, ses jus d’herbes et ses coupes de cheveux stylées. Elle n’en avait simplement plus eu le temps, ni l’opportunité.

Aurélia secoua la tête et se détourna de la fenêtre pour se rendre à son bureau. Après avoir vérifié quelques-unes de ses adresses mail anonymes et ses comptes en banque intraçables, elle décida qu’il était temps de transformer cette grande maison vide et triste en un véritable paradis.

Elle avait cette immense maison pour elle toute seule et elle pouvait y faire ce qu’elle voulait. Et ce qu’elle voulait le plus à ce moment précis, c’était faire des cupcakes à la vanille et les déguster affalée sur les gros canapés du salon en regardant un épisode de Real Housewives of Atlanta. Et pour se mettre encore plus à l’aise, elle décida de ne pas porter de pantalons de la journée.

En gloussant toute seule, Aurélia enfila un shorty blanc, un long débardeur noir et attacha sa crinière flamboyante en un chignon ébouriffé sur le sommet de son crâne. Prête à exécuter son plan, elle se saisit de son nouvel iPhone et descendit vers le rez-de-chaussée.

En vérifiant encore une fois ses messages, pour voir si Lucas n’avait pas essayé de la contacter, elle entra dans la cuisine. Elle essaya de se retenir de faire la moue quand elle vit qu’elle n’avait pas reçu de nouveau message depuis le matin du jour précédent. Elle ne lui en avait pas envoyé non plus, donc il n’y avait rien d’étonnant à cela.

Posant son téléphone, elle regarda la cuisine. Elle était conçue en granit et inox, entièrement sur mesure. Elle était grande et ouverte, un grand bar en cuivre en clôturait deux côtés et offrait un espace parfait pour les déjeuners sur le pouce. Des enceintes sans fil étaient intégrées au bar et Aurélia synchronisa son téléphone dessus pour y diffuser sa musique préférée. Katy Perry était parfaite pour son humeur du jour, coquine et douce à la fois.

Ayant déjà pris ses marques dans la grande cuisine les deux jours précédents, Aurélia cuisina ses cupcakes en deux temps trois mouvements. Elle avait mis au point sa recette et l’avait perfectionnée de longues années auparavant, pendant la période où elle avait été obsédée par la pâtisserie, au début de la vingtaine et elle pouvait désormais les cuisiner les yeux fermés. Elle fredonnait en cuisinant, l’esprit zen et détendu. Avec le glaçage terminé, attendant sagement son tour dans un bol et les cupcakes se faisant dorer au four, elle tourna ses pensées vers la télévision.

Devrait-elle commencer avec quelque chose de simple mais de divertissant, comme RuPaul’s Drag Race ? Ou plutôt un programme avec plus de substance, comme Mad Men par exemple ? Elle n’avait vu que la première saison de la série, mais savait que la suite avait été saluée par la critique et qu’elle passerait un bon moment. Elle dansait tout en travaillant, au rythme de sa musique et perdue dans ses pensées. Qui n’aimait pas danser en sous-vêtements, hein ?

Elle n’en finissait pas de tergiverser et en sortant les cupcakes du four, elle se décida finalement pour Dr. Who, c’était un bon compromis. Un peu kitsch, mais avec une bonne histoire. Un docteur mignon, des aventures palpitantes, des extra-terrestres étranges… ouais, c’était parfait.

Vérifiant son téléphone une fois de plus, elle réprima un grand soupir. Quand elle eut fini d’étaler le glaçage sur les cupcakes, elle en posa deux sur un plateau et se servit un grand verre de lait. Satisfaite, elle éteignit la musique et souleva son plateau. Après avoir fait le tour du comptoir, elle se dirigea en ligne droite vers le salon.

… et faillit renverser son verre de lait et ses cupcakes. Une grande forme noire était étalée sur l’un des canapés. Elle s’arrêta net, pétrifiée sur place. La masse de cheveux noir onyx, la silhouette dégingandée et les Converses rouges jetées au bas du canapé indiquaient clairement qu’il s’agissait de Ben, qui était lui aussi resté au chalet. Lucas lui avait pourtant dit que Ben serait là pour elle, si elle avait besoin de quoi que ce soit, mais comme elle ne l’avait pas croisé jusque-là, elle l’avait en quelque sorte… oublié.

Et elle se tenait là, en culotte à danser comme une folle pendant qu’elle cuisinait des cupcakes à seulement quelques mètres d’un loup qu’elle connaissait à peine. Un loup très attirant en plus. Elle était tellement embarrassée, qu’elle aurait voulu se transformer en louve et fuir à toutes pattes dans les bois.

Ben était allongé, la tête dans la direction opposée et semblait absorbé par l’écran de son ordinateur. Il avait des écouteurs sur les oreilles, qui l’avaient empêché de l’entendre approcher. Se mordant la lèvre, Aurélia pivota et commença à rebrousser chemin vers les escaliers.

— Salut ! dit-il, la faisant sursauter.

Prise la main dans le sac.

Aurélia se retourna vers lui avec un sourire gêné. Il roula sur le canapé pour lui faire face.

— Saluuuuut… répondit-elle, consciente que son visage se colorait de rouge vif.

— T’es venue pour te détendre un peu ? lui demanda-t-il en agitant la main vers la mer de canapé, fauteuils et poufs en tout genre qui décoraient le salon. Aurélia remarqua immédiatement ses mains. Des doigts longs et fins avec les veines saillantes. Elle ne pouvait pas résister aux avant-bras sexy, du genre de ceux qu’on pouvait retrouver sur les hommes fins tels que Ben.

— Je, euh, je ne veux pas te déranger. Tu as l’air occupé, dit-elle, les mots se bousculant dans sa bouche. Elle arracha son regard de ses mains, pour tomber sur ses pommettes sculptées et ses yeux couleur océan, cachés derrière des lunettes tendance cerclées de noir.

Elle était clairement en train de le reluquer. Merde, apparemment, elle pouvait rougir encore un peu plus !

— Tu ne me déranges pas, dit-il en arquant un sourcil devant son regard scrutateur. Il regarda sa tenue sommaire, mais heureusement ne fit aucun commentaire.

— Oh, tu sais, je voulais juste regarder des bêtises à la TV, je vais aller en haut, dit-elle.

— Non, reste, insista-t-il. J’ai besoin de faire une pause de toute façon, je suis dessus depuis quasiment trois heures du matin.

— Ok, alors, dit-elle en se maudissant pour son manque de volonté. Elle choisit le canapé à côté du sien et s’y enfonça après avoir posé la collation qu’elle avait préparée sur la table.

— Des bêtises à la TV, donc ? demanda-t-il.

Aurélia lui fit un petit sourire, appréciant ses efforts pour détendre l’atmosphère.

— En fait, j’avais espéré trouver une chaîne qui propose un marathon de télé-réalité aujourd’hui, admit-elle en haussant les épaules.

Ben hocha la tête, ferma son ordinateur portable et se redressa. Aurélia remarqua qu’il portait un jean noir simple et un t-shirt ajusté du groupe « The Magnetic Fields ». Elle était fan en plus !

— …peux directement changer les chaînes avec mon téléphone, expliquait-il et agitant son smartphone devant le gigantesque écran de télé. Il s’alluma et Ben bascula sur Bravo.

— Oh, regarde, il y a Millionaire Matchmaker, dit-il en lui souriant.

— Tu connais cette émission ? demanda-t-elle en essayant de ne pas paraître trop surprise.

— Bien sûr, j’aime la mauvaise télé réalité comme tout le monde. Il haussa les épaules. Il faut bien que je m’occupe pendant que mon code compile.

— C’est vrai, répondit-elle. De manière générale, les mâles loups-garous étaient à 90% des poseurs bourrés de testostérone. Avec eux, tout n’était que démonstration de force, domination et maintien des autres à distance. Elle n’avait encore jamais rencontré un mâle qui admette avec autant de facilité ses petits défauts.

Le silence s’étira entre eux et Aurélia réalisa qu’elle devrait y mettre un peu du sien. Ben était gentil, mignon et ça ne lui ferait pas de mal d’avoir un allié supplémentaire dans cette maison, en plus de Lucas.

— Tu veux un cupcake ? proposa-t-elle en lui tendant le plat. Je viens juste de les faire.

Le visage de Ben s’illumina instantanément. Avec ses cheveux un peu trop longs et ses grands yeux bleus, sa joie simple le faisait paraître encore plus jeune que l’âge qu’elle savait qu’il avait. Sa louve sentait qu’il était tout juste trentenaire, mais à le voir comme ça, on aurait pu le croire tout juste sorti de l’adolescence. C’était attendrissant.

— Oh là là, oui, je les sens depuis une heure et ça me fait saliver, mais je ne voulais pas m’imposer.

— Attends, tu savais que j’étais là ? couina-t-elle.

— Et bien, oui. Tu n’étais pas vraiment discrète, tu dansais en préparant de la nourriture qui sentait délicieusement bon. J’aurais été un loup bien pourri si je n’avais rien remarqué, dit-il avec un sourire.

— Oh non, dit-elle en fronçant le nez, j’avais au moins espéré que tu ne m’aurais pas vue danser.

— Il n’y a pas beaucoup de femmes qui dansent en culotte par ici. C’est d’habitude un endroit parfait pour travailler sans être dérangé, mais ce n’est pas très animé. Je suis content que tu sois là, continua-t-il, le désir finissant par se lire dans ses yeux.

— C’est grand, vide et ça résonne un peu ici, hein ? dit-elle en saisissant un cupcake avant d’enlever la caissette en papier.

Ben hocha la tête, la bouche déjà pleine. Ils mangèrent en silence pendant quelques minutes, les yeux rivés sur la TV. Le silence entre eux était moins tendu désormais. Plus confortable.

— Et donc, tu travailles sur quoi ? demanda-t-elle, en dirigeant ses yeux sur son ordinateur portable.

— Hum… je démarre un nouveau projet de logiciel. C’est un genre de renseignement sur Internet, de l’intelligence web. Je sais pas, ça doit probablement te paraître barbant. Ben se gratta l’oreille, mal à l’aise.

— Quel genre de web intelligence ? Plutôt collecte à la source ou analyse de données ? demanda Aurélia, la curiosité piquée.

Ben cligna des yeux, surpris.

— Euh, les deux en fait, répondit-il en secouant la tête. Je veux développer un système tout en un. Quelque chose qui puisse générer des données de surveillance de masse, mais avec des fonctionnalités anonymisant complètement les sources. Et avec ça, on pourrait facilement empêcher la NSA de collecter toutes les informations des gens, si on leur offrait un moyen de faire leur boulot plus efficacement.

— Sans parler du profit que pourrait générer ce genre de programme respectueux de la vie privée des citoyens, ajouta Aurélia impressionnée.

— Ouais, dit-il en lui jetant un autre coup d’œil. C’est tout à fait ça. Lucas pense qu’il y a un gros coup à jouer.

— Je trouve moi aussi que c’est une très bonne idée. Comment récoltez-vous les données par contre ?

— De toutes les manières possibles et imaginables. Par des robots d’indexation principalement. Mais aussi grâce aux sites internet, réseaux sociaux, tout ce à quoi nous pouvons avoir accès. Nous faisons passer des milliards de résultats par jour à travers le système que j’ai mis en place et nous les analysons principalement pour détecter des anomalies. Le système note quand il y a des changements de comportements. Quand certains modèles apparaissent, le système crée une liste de présomptions. On règle les paramètres et ça travaille tout seul.

— En quoi est-il différent du système actuel alors ? le défia Aurélia. Elle aimait la lueur qui s’allumait dans ses yeux quand il parlait de son travail. Ça lui allait bien, décida-t-elle.

— Nous enlevons les marqueurs d’identification des données à mesure qu’elles entrent dans notre système. Nous sommes impartiaux, parce que les données sont impartiales, continua-t-il en s’allongeant et en posant la tête dans sa main. Les muscles épais de son avant-bras se contractèrent, la distrayant à nouveau.

— Euh… dit-elle en essayant de ne pas perdre le fil de ses pensées. Et tu en es où de ce projet exactement ?

— J’ai fini de mettre sur pied un modèle à petite échelle. C’est sur ça que je travaille depuis environ un mois. C’est presque terminé, j’ai juste besoin d’y faire passer une tonne de données pour vérifier les filtres et ajuster les paramètres. J’ai passé la nuit dessus, ajouta-t-il tout penaud.

— Je crois… je crois que c’est le projet pour lequel Lucas m’a recrutée, dit-elle, de l’excitation dans la voix.

— Attends, t’es informaticienne ? demanda-t-il interloqué.

— C’est un peu vexant cette surprise continuelle, dit-elle en le regardant sévèrement.

— Désolé, pardon, c’est juste que, tu sais…, il laissa sa phrase en suspens.

— Non, je ne sais pas non. C’est quoi ? demanda-t-elle en plissant les yeux.

— Regarde-toi. Les femelles dans ton genre ne passent généralement pas leur temps rivées derrière un écran d’ordinateur, dit-il.

— Les femelles comme moi, répéta-t-elle. Et qu’est-ce que c’est censé vouloir dire ça, Ben ?

Elle commença à se lever du canapé, décidée à quitter la pièce et celui qui s’y trouvait.

De la chaleur lui toucha le coude et la grande main de Ben se referma sur son poignet. Aurélia s’arrêta en frissonnant. Il s’était levé et la surplombait de toute sa hauteur. Le duvet de ses bras et de son cou se dressa, mais elle ne savait pas si c’était dû à la peur ou à l’excitation.

— Comme toi, c’est à dire belle, dit-il. C’est ce que j’ai essayé de dire sans y parvenir. Je ne sous-entendais rien d’autre, je le jure.

Aurélia avala sa salive savourant la chaleur qui irradiait de son corps et pénétrait sa peau nue. Sa bouche était sèche, son visage en feu et son souffle court. Pourtant, elle ne tenta pas de fuir le contact.

— Viens voir, lui dit-il doucement en la tirant pour qu’elle se rassoit sur le canapé où il était jusqu’à présent affalé. Il lâcha son poignet et elle fut soulagée. Un peu déçue peut-être, mais surtout soulagée se dit-elle.

Ben ouvrit son ordinateur portable et la première chose qu’elle vit sur l’écran fut une image de chaton. Entourée de texte, un jeu de mot pas bien malin. Mais elle se mit à rire malgré elle quand Ben rougit.

— Qui ne rigole pas devant les mimiques des chats, demanda-t-il en souriant de toutes ses dents.

— Personne, soupira-t-elle ne secouant la tête. Au moins, la tension s’était évaporée.

— Donc mon programme… commença-t-il, impatient de lui montrer son travail. Aurélia se relaxa et se laissa happer par ses explications.

Plusieurs heures plus tard, elle s’étira et grogna. Ben et elle, étaient restés éveillés toute la nuit à parler du projet et à échanger des idées. Leurs esprits étaient parfaitement complémentaires, comme le yin et le yang, ils pensaient pareil, mais abordaient les problèmes sous des angles différents, ce qui faisaient d’eux une équipe parfaite. Ils avaient été impressionnés l’un par l’autre et avant qu’ils ne s’en rendent compte, le soleil se levait déjà.

Quand Aurélia avait baillé et s’était levée prête à lui dire qu’elle allait se retirer dans sa chambre pour grapiller quelques heures de sommeil, Ben l’avait retenue d’un simple toucher.

— Reste avec moi, demanda-t-il, ses yeux ensommeillés, irrésistibles. Je ne t’embêterai pas, je te le promets.

En se mordant la lèvre pour s’empêcher de sourire, Aurélia s’était blottie contre lui. Ben s’était enroulé autour d’elle et elle s’était laissée aller contre lui sans aucun remords.

Aurélia était debout maintenant et elle regardait la silhouette endormie de Ben. Elle sentait son cœur fondre un peu en le regardant. Il avait l’air si jeune, si candide et vulnérable. Ses pensées la ramenèrent vers Lucas, un homme qui paraissait toujours prêt au combat. Même pendant son sommeil, Lucas était comme un lion flamboyant et fier, comparé au loup sombre qu’était Ben.

Secouant la tête, Aurélia tourna les talons et se dirigea vers sa chambre. Elle venait juste de rencontrer Lucas et commençait à lui ouvrir son cœur. Lucas la comblait à tellement de niveaux qu’elle aurait été folle de demander encore plus. Et pourtant, Ben…

Aurélia arrêta d’y penser. C’était trop tôt et elle était trop fatiguée pour penser à cette folie. Elle avait juste été privée d’affection et d’amour pendant tellement longtemps que n’importe qui avec une moitié de cerveau et des abdos bien dessinés aurait réussi à la séduire en quelques heures.

Elle se morigéna en entrant dans sa chambre. Secoua mentalement un doigt dans sa direction alors qu’elle grimpait dans son lit. Grogna à haute voix devant sa stupidité alors qu’elle essayait de se convaincre de dormir.

Aucun de ses efforts ne sembla faire de différence, car ce ne fut que quand elle se décida à l’admettre à haute voix, qu’elle fut enfin capable de se détendre.

— J’aime beaucoup Ben, murmura-t-elle. Vraiment, vraiment beaucoup.

Comme une formule magique, une fois que les mots furent prononcés, elle s’endormit aussitôt.

Choisie par le mâle Alpha Coffret

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