Читать книгу Réponse à sir Walter Scott, sur son "Histoire de Napoléon", par Louis Bonaparte - Louis Bonaparte - Страница 4

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REPONSE

A SIR WALTER SCOTT,

SUR

SON HISTOIRE

DE NAPOLÉON,

PAR LOUIS BONAPARTE,

COMTE DE SAINT-LEU, ANCIEN ROI DE HOLLANDE,

FRÈRE DE L’EMPEREUR.

L’HISTOIRE est par elle-même si incertaine et si facilement falsifiée et défigurée, que je n’aime pas les romans historiques; mais je rendais justice à l’auteur de tant de brillantes peintures de mœurs et de caractères. Lorsque l’on annonça l’ouvrage qui fait l’objet de ces observations, je m’imaginai qu’un écrivain aussi distingué, fatigué de la vaine renommée de romancier, voulait s’élever à celle de véritable historien; mais, à mon grand étonnement, je vis, à la lecture de ce livre, qu’après avoir mis en romans quelques parties de l’histoire de son pays, il convertissait maintenant en histoire les romans et les libelles fabriqués depuis trente ans contre la France et contre Napoléon.

Cependant l’on distingue dans cet ouvrage deux factures différentes, et comme deux styles opposés, dont l’un conforme à la vérité est presque toujours l’éloge de Napoléon, et l’autre une critique fausse ou exagérée, trop souvent ironique, calomnieuse et cruelle: on dirait que la première est seule l’ouvrage de la conscience de l’auteur.

La meilleure réponse serait d’établir avec précision les faits tant défigurés par l’inimitié; mais ce n’est pas ici mon but: je ne veux que protester contre l’exagération, l’injustice, la fausseté, la calomnie, et je dirai même contre l’atroce calomnie, répandues dans l’ouvrage de sir Walter Scott, et cela avec d’autant plus de raison, que, pour un grand nombre de faits, je puis joindre mon témoignage oculaire, puisque j’ai demeuré auprès de mon frère dès l’âge de onze ans, et que je l’ai presque constamment accompagné jusqu’à celui de vingt-sept, que je passai en Hollande.

Le but évident de l’auteur est non-seulement de rabaisser la gloire de Napoléon, mais encore de dénigrer toute la nation, et principalement ses armées immortelles toujours triomphantes, comprimées plus que vaincues en 1814 par la trahison.

Le génie et la gloire ne furent, ne sont, et ne seront jamais le partage d’une seule nation, d’une seule armée, d’un seul chef: chaque pays en a et en eut sa part; mais ce n’est pas élever ses grands hommes au-dessus des autres, que de répandre le fiel et la calomnie sur ceux-ci. Loin de là, le trop de soin que l’on prend pour les noircir et les défigurer, et d’exagérer leurs défauts, leurs torts et leurs fautes, dont ils ne peuvent être exempts puisqu’ils sont hommes, prouve au contraire combien leur éclat blesse la rivalité et l’inimitié médiocres; mais les grandes actions ont cet avantage sur les plus beaux discours, même sur les calomnies les plus adroites, que ceux-ci disparaissent sous la faulx du temps, tandis que les autres non-seulement n’en sont point atteints, mais que même leur éclat augmente et se consolide en vieillissant.


Réponse à sir Walter Scott, sur son

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