Читать книгу A quoi tient l'amour? - Марк Твен, ReadOn Classics, Charles Dudley Warner - Страница 26

I
Lucile Fraisier
XXIV

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Condamné à mort, il refusa de se pourvoir en grâce.

Quand, aux premières pâleurs de l'aube, on lui annonça que l'heure suprême était venue, il prononça ce seul mot: Enfin!

«Je me repens, dit-il à l'aumônier; et mon repentir est profond, absolu, résigné. Je ne saurais offrir autre chose au bon Dieu, s'il y a un bon Dieu, ce qui me paraît invraisemblable. N'insistez pas! Mais vous pouvez me rendre un service. Voudrez-vous remettre, vous-même, ce billet à Mlle Fraisier? Il est ouvert, je vous prie de le lire. Vous verrez que rien n'y est compromettant pour vous ni pour elle.»

La lettre était ainsi conçue:

«J'aurais voulu vous revoir, mademoiselle Lucile, et vous supplier, non de me pardonner, mais d'avoir quelque pitié pour moi.

«Ce qui me désespère, c'est l'exécrable souvenir que je vous laisse.

«Certes, je suis châtié justement. Et pourtant, aimé par vous, j'aurais été un honnête homme. Tout le mal vient de ce que vous n'avez pu m'aimer. Ce n'était pas votre faute, je le sais. Ce n'étais pas non plus la mienne.

«Je vous pardonne ce que j'ai souffert, ce que je souffre encore à cause de vous. Jamais vous ne serez aussi heureuse que je suis malheureux.

«Je n'ai que des parents éloignés. Entre eux et moi aucun lien, aucune affection. Je vous lègue toute ma fortune. Acceptez-la pour secourir ceux auxquels j'ai nui, pour réparer autant que possible le mal que j'ai fait. C'est un devoir pour vous.

«Tâchez de m'oublier. Adieu.»

A quoi tient l'amour?

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