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IV. — Maladies des organes de la digestion.
Оглавление1. Entérite, gastrite, péritonite, gastralgie, dyspepsie. — Les inflammations aiguës du tube digestif sont plutôt l’apanage des régions tempérées, comme la Hollande, la Belgique et surtout la France. Les gastralgies et les dyspepsies acquièrent au contraire une grande fréquence dans toutes les régions chaudes, tandis qu’elles sont rares dans les pays froids ou tempérés. En effet, la dyspepsie et la gastralgie coïncident rarement avec l’hypérémie des pays froids; elles sont au contraire l’accompagnement de l’anémie tropicale et des altitudes; mais la gastralgie des pays chauds présente un caractère particulier: c’est la présence dans le duodénum de l’ankylostome qui amène aussi l’anémie par les troubles digestifs qu’il provoque.
II. Diarrhée. — La diarrhée est une maladie ubiquitaire qui se rencontre avec une fréquence et une gravité très variables suivant les saisons et les régions. La diarrhée infantile fait un grand nombre de victimes en Europe et dans l’Amérique du Nord.
Le choléra enfantile est fréquent aussi et meurtrier dans les régions tropicales, aux Antilles, au Brésil, en Chine, à Madagascar, en Mésopotamie, en Algérie, en Australie et en Polynésie.
La diarrhée des adultes est surtout une maladie des pays chauds. «On peut affirmer, écrit H.-C. Lombard, que, sauf quelques exceptions, la fréquence et la gravité de la diarrhée augmentent avec la chaleur de telle manière que les pays froids en sont moins visités et les pays chauds plus fortement atteints. C’est une maladie ubiquitaire, mais dont l’apparition est singulièrement favorisée par les extrêmes de température, par les brusques transitions du jour à la nuit et par les changements de saison. L’hypérémie boréale et hivernale n’exerce pas une influence aussi fâcheuse à cet égard que l’anémie estivale ou tropicale. C’est dans ces régions qu’elle est une maladie d’acclimatement, en même temps qu’elle précède et suit l’apparition de la dysenterie avec laquelle elle a de très nombreux points de contact, aussi bien dans ses symptômes que dans l’époque de son apparition et dans ses symptômes pour entraîner la mort ou développer une infirmité permanente.»
III. Dysenterie. — On peut observer des cas de dysenterie sporadique dans les régions froides ou tempérées, mais la dysenterie épidémique y est à peu près inconnue, tandis que, dans les pays tropicaux et dans les régions chaudes, elle est grave et fréquente. Elle coexiste presque constamment avec la malaria, et l’une de ces deux affections ne va guère sans l’autre.
Les Européens sont les plus cruellement frappés, les asiatiques résistent déjà mieux et les nègres sont presque réfractaires, sans toutefois présenter une immunité absolue.
IV. Hépatite. — L’hépatite est une conséquence et comme un satellite de la dysenterie, la suivant partout avec plus ou moins de fréquence. Aussi est-elle presque inconnue dans les pays froids et tempérés de l’Europe. Par contre elle est fréquente en Egypte, en Algérie, au Sénégal, sur les côtes orientales et occidentales d’Afrique, à Madagascar, à Maurice et à la Réunion.
Rare dans l’Amérique du Nord, l’hépatite redevient fréquente au Mexique, aux Antilles, dans les Guyanes, au Brésil, sur les côtes orientales de l’Amérique du Sud.
En Asie, les régions les plus malfamées à cet égard sont: les Indes, Ceylan, la Birmanie, les archipels de la Sonde et des Philippines, le Siam, l’Indo-Chine, la Chine méridionale. Le Japon n’est pas indemne et l’hépatite s’observe assez souvent dans les régions moyennes et méridionales.
V. Hémorrhoïdes. — Cette affection est, en général, plus répandue dans les pays froids et tempérés que dans les pays chauds; mais le genre de vie a une influence au moins égale sinon supérieure à celle du climat.
VI. Entozoaires. — Les cysticerques sont surtout fréquents en Hollande. Les trichines ont été observées surtout aux Etats-Unis, en Angleterre et en Allemagne. L’ankylostome duodénal, le trichocéphale, l’anguillule stercorale ne se rencontrent que dans les régions chaudes ou tropicales. Les ascarides lombricoïdes, les oxyures et le tænia sont ubiquitaires. Le tænia botrichocéphale est surtout répandu dans les régions méridionales de l’Europe, tandis que le taenia lata ou mediocanellata existe surtout au Nord et à l’Orient. «Il est même certaines régions où l’un des entozoaires se trouve sur la rive droite d’un fleuve et l’autre sur la rive gauche» (Lombard).