Читать книгу La Bulgarie traquée - Les Balkans en flammes - Philippe d' Estailleur - Страница 5
AVANT-PROPOS
ОглавлениеAprès des siècles d’oubli, les peuples balkaniques se sont révélés soudainement à l’Europe en écrasant comme un coup de tonnerre la malheureuse Turquie dont ils subissaient le joug depuis trop longtemps.
En 1912, tandis que les Bulgares campaient aux portes de Constantinople, chacun s’évertuait à louer leurs qualités, comme celles de leurs alliés, champions d’une cause légitime et belle. Mais bientôt, après une vie éphémère, l’ «Union Chrétienne », minée par les intrigues habiles des diplomates de Vienne et de Berlin, s’est dissoute et l’on vit les vainqueurs de Kirk-Kilissé combattre ceux de Kumanovo, de Tarabosch et de Janina!
Que n’a-t-on pas dit alors sur les défauts des uns et des autres, leurs erreurs et leurs crimes? De quoi ne les accusèrent pas les gens qui leur étaient toujours hostiles comme ceux dont l’opinion suivait le cours des événements?
Au milieu des discussions violentes qui s’élevèrent et s’élèvent encore entre les partisans et les adversaires des derniers coalisés, mes amis et moi avons cru juste et utile, après avoir examiné soigneusement les documents que nous avons réunis grâce à d’obligeants concours fournis par des personnalités indépendantes, de donner au public une étude précise, sobre et juste de la question balkanique et particulièrement bulgare, depuis ses origines jusqu’au mois de novembre 1913.
Désirant être complètement et loyalement renseigné, je me suis adressé pour plusieurs points aux intéressés eux-mêmes, et je tiens ici à manifester le regret que j’ai eu de ne recevoir aucune réponse de la légation de Grèce à Paris; par contre je me hâte de remercier très vivement M. D. Stanciof, ministre de Bulgarie, et M. Vesnitch, ministre de Serbie, à Paris, des notes officielles qu’ils m’ont communiquées.
Je dois également exprimer ma plus vive reconnaissance à tous ceux qui m’ont, de quelque manière que ce soit, apporté leur aide pour la composition et la rédaction de cet ouvrage que je me suis efforcé d’écrire avec la plus grande impartialité, en approfondissant, non seulement les principales questions balkaniques en elles-mêmes, mais encore leurs intimes rapports avec les intérêts économiques et politiques de notre pays.
Chacun peut se tromper! Ne prétendant nullement faire exception à ce principe, je prie le lecteur qui voudra bien me suivre à travers ces pages de n’y trouver qu’un travail le plus exact et le plus documenté possible, et une opinion modérée, loyale et toujours sincère!
PH. D’E.