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ÉTUDES HIPPIQUES
ОглавлениеAVANT-PROPOS
L’écuyer qui dispose par une sorte de gymnastique, l’encolure à exécuter avec facilité les mouvements qu’on en exigera, opère suivant les lois de la physiologie et de la raison. — RICHARD (du Cantal).
Tout le travail d’assouplissement, y compris le galop ralenti, se fera en bridon.
La position que doit avoir tout cheval bien dressé sera le résultat de l’impulsion provoquée par l’effet des jambes du cavalier, par l’expansion de la force motrice de l’arrière-main, par une main légère qui sollicite le chevalet qui, par la rupture aux différentes allures, fera disparaître toute contraction de l’encolure.
Dans la suite, les chevaux céderont de la mâchoire quand l’action des jambes se manifestera d’une manière efficace; même il ne sera plus nécessaire de parler de l’assouplissement de la mâchoire, par cela même qu’il se produira tout naturellement et spontanément.
Les chevaux se serviront alors de leurs épaules et plieront le genou tout autrement; ils relèveront davantage les pieds, leurs foulées seront plus dégagées, plus libres, plus élastiques; ils couvriront plus de terrain dès qu’on leur donnera la liberté de tête voulue. par cela même qu’ils seront en équilibre, qu’ils se pousseront avec L’arrière-main, lequel, étant plus rapproché du centre de gravité, chassera en avant l’avant-main et provoquera un mouvement plus libre des épaules. — (Général-major CARL VON SCHMIDT).
Il faut que le cheval, au moyen des aides, prenne comme de lui-même les airs les plus beaux et les plus brillants. Pour faire prendre au cheval l’allure que nous avons dite, il faudra lui ramener la tète par différents-temps de bride, non trop durement de façon qu’il batte à la main. ni si doucement qu’il n’en sente rien; et, dès qu’obéissant au temps de bride, il relèvera son encolure, il faut sur le champ lui rendre la main. Si, dis-je, l’ayant instruit à cela, en même temps qu’on ramène la bride, on emploie quelqu’une des aides propres à le faire partir, alors, contenu par le mors, excite par les aides qui le chassent en avant, il avance la poitrine, il lève haut les bras, par colère, non plus moëlleusement; car le cheval gêné ne peut guère avoir les mouvements moëlleux; mais, si après l’avoir de la sorte enflammé, on lui rend la bride, par l’aise qu’il éprouve en se trouvant délivré de la sujétion du mors, il élève fièrement la tête, ploie les jambes avec grâce et prend absolument le même air que lorsqu’il veut paraître beau au milieu des autres chevaux; et quiconque le regarde en ce moment, l’appelle généreux, noble, courageux, plein de force, superbe, gracieux et terrible à voir; et ceci soit écrit pour ceux qui désirent à leurs chevaux de telles louanges.
Tels sont les chevaux qu’on représente portant les les dieux et les héros, et ceux qui les savent manier se font grand honneur. — (XÉNOPHOX, traité de l’équitation).
Les études hippiques, divisées en cinq chapitres: extérieur du cheval, principes généraux d’équitation. école d’équitation, dressage du cheval et hygiène du cheval d’armes, présentent un résumé des connaissances indispensables à tous ceux qui possèdent, un cheval et ne se trouvent pas en situation de faire des études spéciales.
Il faut, en effet, pour que l’attrait qui doit résulter de la possession d’un cheval se produise entièrement, que le cavalier s’attache à posséder, à un degré suffisant, le moyen de mettre en relief les qualités de sa monture ou d’en atténuer les imperfections.
Dans les débuts, ignorant le caractère du cheval et et l’art de s’en servir, il prête à l’espèce des qualités et des défauts qui ne lui appartiennent pas.
Lorsqu’il s’est familiarisé et que l’habitude de monter lui a donné de l’assiette, il s’attache trop à réprimer les velléités d’indépendance du cheval.
Il n’a plus un ennemi entre les jambes, mais un serviteur encore mal apprécié et contre lequel il a conservé un reste d’injustes préventions.
Pour que le cheval devienne le serviteur bien disposé, toujours prêt, donnant toutes ses forces sans compter; pour qu’il soit calme ou impétueux au gré de son maître, obéissant à ses moindres désirs manifestés par les aides, il faut, non seulement l’habitude de monter, mais encore une connaissance générale de l’espèce qui permette une juste appréciation de celui qu’on veut utiliser.
L’animal, dont les forces son! employées avec art, se livre entièrement. Il faut savoir attendre les manifestations de sa force, et aimer à le sentir marcher avec fierté et légèreté.
S’il demande la main pour entamer un galop rapide, le cavalier se laisse emporter, lui donnant l’occasion de déployer à son gré sa vigueur et sa fougue; il le calme et le ralentit avant que la fatigue ne le porte à s’arrêter.
De la sorte, il devient confiant et hardi à la fois; ses forces, sa souplesse et son bon caractère se développent. Il ne se réserve jamais. Il observe de l’œil et de l’oreille celui qui le monte, prêt à se soumettre à ses désirs en échange d’un peu de liberté.
Les résultats sont bien différents, lorsqu’un travail uniforme, ou peu en rapport avec ses moyens, est imposé à l’animal. Au lieu de témoigner de la confiance en son maître, il se montre quinteux, ou se tient sur la défensive; ses allures sont empreintes de violence, ou raccourcies et heurtées, jamais souples et gracieuses; il n’observe son cavalier que pour éviter les mauvais traitements et il n’obéit qu’à la contrainte.
Ces manifestations du caractère du cheval ont la plus grande importance. Le cavalier, qui agit sans en tenir compte, a besoin d’une plus grande habileté pour obtenir les mêmes résultats.
Le 1er chapitre, étude de l’extérieur, comprend une analyse des proportions et la description des diverses parties du corps du cheval, les aplombs des membres, les robes, l’âge, les allures, et l’examen du cheval en vente. Il répond à l’utilité de connaître le cheval, qui a été démontrée par ce qui précède.
Dans le 2e chapitre, principes généraux d’équitation, nous avons exposé les principes que les cavaliers doivent s’attacher à posséder dès les débuts de leurs exercices.
Les 3e et 4e chapitres, école d’équitation et dressage du cheval, traitent des principes d’équitation appliqués.
De cette manière, nous avons pu distinguer les leçons données à un cavalier inexpérimenté au moyen d’un cheval dressé, c’est-à-dire l’équitation, des exercices qui procèdent du cavalier au cheval non dressé, et qui constituent le dressage du cheval.
Dans l’école d’équitation, le détail d’exécution de chaque mouvement comprend deux parties:
La 1re présente des conseils utiles à l’instructeur et au cavalier; tandis que la seconde, qui peut être apprise de mémoire, est bornée à un exposé précis des moyens d’exécution ou emploi des aides.
La méthode indiquée pour dresser le cheval est aussi très simple et peut être employée avec fruit par tous les cavaliers. Elle a pour base la descente de main.
Il est admis que l’encolure est à la fois le balancier et le gouvernail de la machine animale; d’où la nécessité de l’assouplir et d’en régler les mouvements au gré du cavalier. L’assouplissement des muscles ne pouvant être obtenu que par l’extention, il convient donc de provoquer le cheval à allonger son encolure; le mâchoire se trouve mobilisée en même temps que l’encolure est assouplie.
Il y a avantage à pratiquer les exercices du dressage avec le filet, parce que, dans les à-coups qui se produisent, même par le fait du cheval, la bride le blesse et le porte à augmenter ses défenses; — avec le filet, les fautes de la main n’ont jamais la même importance. En outre, la crainte du mors fait hésiter le cheval à allonger l’encolure, et la descente de main demande un cavalier plus exercé pour être exécutée avec la bride,
Le 5e chapitre traite de l’hygiène pratique du cheval d’armes; des soins à lui donner dans toutes les circonstances, à l’écurie, dans les camps et pendant les marches; de l’alimentation, de la ferrure et des maladies, etc.... Il comprend enfin, dans une forme succincte, tout ce qui se rapporte à la conservation et à l’utilisation du cheval, et peut convenir à toutes les situations.
BELLARD
Capitaine Commandant au 13° Chasseurs, Batna.