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VII

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Le moment fixé pour le départ est arrivé. Comme tous les matins, on a envoyé Lucien et Lili jouer dans le jardin, et ils se sont mis en route pour les pays inconnus. Lucien est tout à fait en voyageur, le sac et la gourde au côté, et le grand bâton à la main. Lili, en fait de bagage, ne porte que Robin, dont décidément elle n’a pu se séparer. Au moment de s’éloigner, les voyageurs, pris d’émotion, se retournent pour faire les adieux à la maison paternelle. Quand la reverront-ils?

J’ai oublié de dire adieu à Virginie, s’écrie tout à coup Mademoiselle Lili, et même de lui fermer les yeux. — Je ne peux pas la laisser les yeux ouverts pendant tout le temps que va durer notre grand voyage; les poupées il faut qu’elles dorment, bien sûr, c’est comme les petites filles — ça les fatigue trop de ne pas dormir du tout. — Oui, répond Monsieur Lucien, mais ça les ennuie trop de dormir toujours. On ne peut pas dormir de force, tu le sais bien — d’ailleurs Virginie n’est pas bête, j’ai bien vu quelquefois qu’elle savait dormir sans fermer les yeux — la nuit quand on ne voit pas clair — tu sais qu’à la fin il faut bien qu’on s’endorme. Si tu retournais à la maison, on te verrait, on t’arrêterait, tu ne pourrais plus partir, et je ferais tout seul les découvertes.

Mademoiselle Lili n’est pas persuadée; cependant elle se résigne en pensant que Mademoiselle Virginie est articulée, qu’elle peut remuer les jambes et même les bras, et qu’elle finira bien par se fermer les yeux toute seule. Quand une personne est bien articulée, elle peut tout faire.

LE MOMENT FIXÉ POUR LE DÉPART EST ARRIVÉ.


Voyages et découvertes de Mademoiselle Lili et de son cousin Lucien

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