Читать книгу Psychopathia Sexualis avec recherches spéciales sur l'inversion sexuelle - R. von Krafft-Ebing - Страница 20
1º AFFECTIONS DU CENTRE D'ÉRECTION
Оглавлениеa) L'excitation (priapisme) se produit par une action réflexe due à des excitations sensitives périphériques, directement par l'excitation organique des voies de communication du cerveau au centre d'érection (maladies spinales de la partie inférieure de la moelle cervicale et de la partie supérieure de la moelle dorsale) ou du centre lui-même (certains poisons) ou enfin par des excitations psychiques.
Dans ce dernier cas, il y a satyriasis, c'est-à-dire prolongation anormale de l'érection et du libido sexualis. Quand il y a seulement excitation réflexe ou excitation directe organique, le libido peut faire défaut et le priapisme être accompagné d'un sentiment de dégoût.
b) La paralysie provient de la destruction du centre ou des voies de communication (nervi erigentes), dans les maladies de la moelle épinière (impuissance paralytique).
Une forme atténuée de cet état est la diminution de la sensibilité du centre par le surmenage (suite des excès sexuels, surtout onanisme) ou par l'intoxication due à des sels de brome, etc. Cette paralysie peut être accompagnée d'une anesthésie cérébrale, souvent d'une anesthésie des parties génitales externes. Souvent il se produit dans ce cas de l'hyperesthésie cérébrale (libido sexualis accentué, lubricité).
Une forme particulière de l'anesthésie incomplète se produit dans les cas où le centre n'est sensible qu'à certaines excitations spéciales auxquelles il répond par l'érection. Ainsi il y a des hommes chez qui le contact sexuel avec une épouse chaste ne donne pas une excitation suffisante pour amener l'érection, mais chez qui l'érection se produit quand ils viennent à coïter avec une prostituée ou qu'ils accomplissent un acte sexuel contre nature. Les excitations psychiques, en tant qu'elles peuvent venir en compte dans ces cas, peuvent être cependant inadéquates (voir plus bas paresthésie et perversions du sens sexuel).
c) Entraves.—Le centre d'érection peut devenir incapable de fonctionner par suite des influences cérébrales. Ainsi agissent certaines émotions (dégoût, crainte des maladies vénériennes), ou bien la crainte de n'avoir pas la puissance nécessaire23.
Note 23: (retour)
Magnan cite un exemple intéressant dans lequel une obsession de nature non sexuelle peut entrer en jeu (Voir Ann. méd.-psych., 1885). Un étudiant de vingt et un ans, très chargé au point de vue de l'hérédité, autrefois onaniste, a continuellement à lutter contre l'obsession du chiffre 13. Toutes les fois qu'il veut se livrer au coït, cette obsession du chiffre 13 empêche chez lui l'érection et rend l'acte impossible.
Dans le premier cas, rentrent souvent les hommes qui ont pour la femme une aversion invincible, ou qui craignent une infection, ou encore ceux qui sont atteints d'une perversion sexuelle; dans le deuxième cas rentrent les névropathes (neurasthéniques hypocondriaques), souvent aussi des gens dont la puissance génitale est affaiblie (onanistes), des gens qui ont une raison ou croient en avoir une de se méfier de leur puissance génésique.
Cet état psychique agit comme entrave, et rend l'acte sexuel avec une personne de l'autre sexe temporairement ou pour jamais impossible.
d) Débilité sensitive.—Il existe alors une sensibilité anormale avec relâchement rapide de l'énergie du centre. Il peut s'agir d'un dérangement fonctionnel du centre lui-même, ou d'une faiblesse d'innervation des nervi erigentes, ou enfin d'une faiblesse du muscle ischio-caverneux. Avant de passer aux anomalies qui vont suivre, il faut encore faire mention des cas où, par suite d'une éjaculation anormalement hâtive, l'érection est insuffisante.