Читать книгу Troïlus et Cressida - Уильям Шекспир, William Szekspir, the Simon Studio - Страница 4

ACTE PREMIER
SCÈNE II

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Une rue de Troie

Entrent CRESSIDA et ALEXANDRE3

CRESSIDA. – Qui étaient celles qui viennent de passer près de nous?

ALEXANDRE. – La reine Hécube et Hélène.

CRESSIDA. – Et où vont-elles?

ALEXANDRE. – Elles vont voir la bataille, de la tour de l'Orient, dont la hauteur commande en souveraine toute la vallée; Hector, dont la patience est inébranlable, comme la vertu même, était ému aujourd'hui. Il a grondé Andromaque et frappé son écuyer; et comme s'il était question d'économie de ménage dans la guerre, il s'est levé avant le soleil pour s'armer à la légère et se rendre sur le champ de bataille dont chaque fleur pleurait, comme si elle pressentait prophétiquement les effets du courroux d'Hector.

CRESSIDA. – Et quel était le sujet de sa colère?

ALEXANDRE. – Voici le bruit qui s'est répandu. Il y a, dit-on, parmi les Grecs, un héros du sang troyen, neveu d'Hector: on le nomme Ajax.

CRESSIDA. – Fort bien; et que dit-on de lui?

ALEXANDRE. – On dit que c'est un homme perse, et qui se tient tout seul4.

CRESSIDA. – On en peut dire autant de tous les hommes, à moins qu'ils ne soient ivres, malades, ou sans jambes.

ALEXANDRE. – Cet homme, madame, a volé à plusieurs animaux leurs qualités distinctives. Il est aussi vaillant que le lion, aussi grossier que l'ours, aussi lent que l'éléphant: c'est un homme en qui la nature a tellement accumulé les humeurs diverses, qu'en lui la valeur se mêle à la folie, et que la folie est assaisonnée de prudence: il n'y a pas un homme qui ait une vertu dont il n'ait une étincelle, un défaut dont il n'ait quelque teinte. Il est mélancolique sans sujet et gai à rebrousse-poil. Il a des jointures pour tous ses membres; mais tout en lui est si démanché, que c'est un Briarée goutteux avec cent bras dont il ne peut faire usage, un Argus aveugle avec cent yeux dont il ne voit pas clair.

CRESSIDA. – Mais comment cet homme, qui me fait sourire, peut-il exciter le courroux d'Hector?

ALEXANDRE. – On dit qu'il a lutté hier avec Hector dans le combat et qu'il l'a terrassé. Furieux et honteux depuis cet affront, Hector n'en a ni mangé ni dormi.

(Entre Pandare.)

CRESSIDA. —Qui vient à nous?

ALEXANDRE. – Madame, c'est votre oncle Pandare.

CRESSIDA. – Hector est un brave guerrier.

ALEXANDRE. – Autant qu'homme au monde, madame.

PANDARE. – Que dites-vous là? que dites-vous là?

CRESSIDA. – Bonjour, mon oncle Pandare.

PANDARE. – Bonjour, ma nièce Cressida. De quoi parlez-vous? – Ah! bonjour, Alexandre. – Eh bien! ma nièce, comment vous portez-vous? Depuis quand êtes-vous à Ilion5?

CRESSIDA. – Depuis ce matin, mon oncle.

PANDARE. – De quoi parliez-vous quand je suis arrivé? – Hector était-il armé et sorti avant que vous vinssiez à Ilion? Hélène n'était pas levée? n'est-ce pas?

CRESSIDA. – Hector était parti; mais Hélène n'était pas encore levée.

PANDARE. – Oui, Hector a été bien matinal.

CRESSIDA. – C'était de lui que nous causions, et de sa colère.

PANDARE. – Est-ce qu'il était en colère?

CRESSIDA. – Il le dit, lui.

PANDARE. – Oui, cela est vrai. J'en sais aussi la cause; il en couchera par terre aujourd'hui, je peux le leur promettre; et il y a aussi Troïlus qui ne le suivra pas de loin: qu'ils prennent garde à Troïlus; je peux leur dire cela aussi.

CRESSIDA. – Quoi! est-ce qu'il est en colère aussi?

PANDARE. – Qui, Troïlus? Troïlus est le plus brave des deux.

CRESSIDA. – O Jupiter, il n'y a pas de comparaison.

PANDARE. – Comment! pas de comparaison entre Troïlus et Hector? Reconnaîtriez-vous un homme si vous le voyiez?

CRESSIDA. – Oui, si je l'avais jamais vu auparavant et si je le connaissais.

PANDARE. – Eh bien! je dis que Troïlus est Troïlus.

CRESSIDA. – Oh! vous dites comme moi; car je suis sûre qu'il n'est pas Hector.

PANDARE. – Non; et Hector n'est pas Troïlus, à quelques égards.

CRESSIDA. – Cela est exactement vrai de tous deux: il est lui-même, et pas un autre.

PANDARE. – Lui-même? Hélas! le pauvre Troïlus! je voudrais bien qu'il le fût.

CRESSIDA. – Il l'est aussi.

PANDARE. – S'il l'est, je veux aller nu-pieds jusqu'à l'Inde.

CRESSIDA. – Il n'est pas Hector.

PANDARE. – Lui-même? Oh! non, il n'est pas lui-même. – Plût au ciel qu'il fût lui-même! Allons, les dieux sont au-dessus de nous; le temps amène les biens ou finit les maux. Allons, Troïlus, allons… je voudrais que mon coeur fût dans son sein! – Non, Hector ne vaut pas mieux que Troïlus.

CRESSIDA. – Pardonnez-moi.

PANDARE. – Il est plus âgé.

CRESSIDA. – Pardonnez-moi, pardonnez-moi.

PANDARE. – L'autre n'est pas encore parvenu à son âge; vous m'en direz des nouvelles quand il y sera venu: Hector n'aura jamais son esprit de toute l'année.

CRESSIDA. – Il n'en aura pas besoin s'il a le sien.

PANDARE. – Ni ses qualités.

CRESSIDA. – N'importe.

PANDARE. – Ni sa beauté.

CRESSIDA. – Elle ne lui siérait pas; la sienne lui va mieux.

PANDARE. – Vous n'avez pas de jugement, ma nièce: Hélène elle-même jurait l'autre jour que Troïlus, pour un teint brun (car son teint est brun, il faut que je l'avoue), et pas brun, pourtant…

CRESSIDA. – Non; mais brun.

PANDARE. – D'honneur, pour dire la vérité, il est brun et pas brun.

CRESSIDA. – Oui, pour dire la vérité, cela est vrai et n'est pas vrai.

PANDARE. – Enfin elle vantait son teint au-dessus de celui de Pâris.

CRESSIDA. – Mais Pâris a assez de couleurs.

PANDARE. – Oui, il en a assez.

CRESSIDA. – Eh bien! en ce cas, Troïlus en aurait trop. Si elle l'a mis au-dessus de Pâris, son teint est plus vif que le sien; si Pâris a assez de couleurs et Troïlus davantage, c'est un éloge trop fort pour un beau teint. J'aimerais autant que la langue dorée d'Hélène eût vanté Troïlus pour un nez de cuivre.

PANDARE. – Je vous jure que je crois qu'Hélène l'aime plus qu'elle n'aime Pâris.

CRESSIDA. – C'est donc une joyeuse Grecque?

PANDARE. – Oui, je suis sûr qu'elle l'aime. Elle alla l'aborder l'autre jour dans l'embrasure de la fenêtre. – Et vous savez, qu'il n'a pas plus de trois ou quatre poils au menton.

CRESSIDA. – Oh! oui, l'arithmétique d'un garçon de cabaret peut trouver le total de tout ce qu'il en possède.

PANDARE. – Il est bien jeune, et cependant, à trois livres près, il enlève autant que son frère Hector.

CRESSIDA. – Quoi! si jeune et déjà si vieux voleur6?

PANDARE. – Mais pour vous prouver qu'Hélène est amoureuse de lui, elle l'aborda, et elle lui passa sa main blanche sous la fente du menton.

CRESSIDA. – Que Junon ait pitié de nous! comment! a-t-il le menton fendu?

PANDARE. – Hé! vous savez bien qu'il a une fossette: je ne crois pas qu'il y ait un homme, dans toute la Phrygie, à qui le sourire aille mieux.

CRESSIDA. – Oh! il a un fier sourire.

PANDARE. – N'est-ce pas?

CRESSIDA. – Oh! oui; c'est comme un nuage en automne.

PANDARE. – Allons, poursuivez. – Mais pour prouver qu'Hélène aime Troïlus…

CRESSIDA. – Troïlus acceptera la preuve, si vous voulez en venir là.

PANDARE. – Troïlus? Il n'en fait pas plus de cas que je ne fais d'un oeuf de serpent.

CRESSIDA. – Si vous aimiez un oeuf de serpent autant que vous aimez une tête vide, vous mangeriez les petits dans la coque.

PANDARE. – Je ne peux m'empêcher de rire, quand je songe comme elle lui chatouillait le menton. – Il est vrai qu'elle a une main d'une blancheur divine, il faut en faire l'aveu.

CRESSIDA. – Sans qu'il soit besoin de vous donner la question pour cela.

PANDARE. – Et elle voulait à toute force découvrir un poil blanc sur son menton.

CRESSIDA. – Hélas! pauvre menton: il y a mainte verrue plus riche que lui en poils.

PANDARE. – Mais, on se mit tant à rire. – La reine Hécube en a tant ri, que ses yeux en pleuraient.

CRESSIDA. – Des meules de moulin!

PANDARE. – Et Cassandre riait!

CRESSIDA. – Mais c'était un feu plus doux qu'on voyait dans le creux de ses yeux: ses yeux ont-ils pleuré aussi?

PANDARE. – Et Hector riait…

CRESSIDA. – Et pourquoi tous ces éclats de rire?

PANDARE. – Eh! à cause du poil blanc qu'Hélène avait découvert sur le menton de Troïlus.

CRESSIDA. – Si ç'avait été un poil vert, j'en aurais ri aussi.

PANDARE. – Ils n'ont pas tant ri du poil que de la jolie réponse de Troïlus.

CRESSIDA. – Quelle fut sa réponse?

PANDARE. – Elle lui dit: «Il n'y a que cinquante et un poils sur votre menton, et il y en a un de blanc.»

CRESSIDA. – C'était là le propos d'Hélène?

PANDARE. – Oui, n'en doutez pas. «Cinquante et un poils, répond Troïlus, et un blanc? Ce poil blanc est mon père, et tous les autres sont ses enfants. – Jupiter! dit-elle, lequel de ces poils est Pâris, mon époux? – Le fourchu, répliqua-t-il: arrachez-le, et le lui donnez.» Mais on en rit tant, on en rit tant! et Hélène rougit si fort, et Pâris fut si courroucé, et toute l'assemblée poussa tant d'éclats de rire, que cela passe toute idée.

CRESSIDA. – Allons, laissons cela: car il y a longtemps que cela dure.

PANDARE. – Eh bien! ma nièce; je vous ai dit quelque chose hier, pensez-y.

CRESSIDA. – C'est ce que je fais.

PANDARE. – Je vous jure que c'est la vérité, il vous pleurerait comme s'il était né en avril.

CRESSIDA. – Et moi je pousserais sous ses larmes comme si j'étais une ortie du mois de mai.

(On entend résonner la retraite.)

PANDARE. – Écoutez, les voilà qui reviennent du champ de bataille: nous tiendrons-nous ici, pour les voir passer et défiler vers Ilion? Restons, ma chère nièce, ma bonne nièce Cressida.

CRESSIDA. – Comme cela vous fera plaisir.

PANDARE. – Oh! voici, voici une place excellente: nous pouvons d'ici voir à merveille; je vais vous les nommer l'un après l'autre, à mesure qu'ils vont passer. Mais surtout remarquez bien Troïlus.

(Énée passe le premier sur le théâtre.)

CRESSIDA. – Ne parlez pas si haut.

PANDARE. – Voilà Énée. N'est-ce pas un bel homme? C'est une des fleurs de Troie. Je puis vous dire… – Mais remarquez Troïlus: vous allez le voir bientôt.

(Anténor suit.)

CRESSIDA. – Quel est celui-là?

PANDARE. – C'est Anténor: il a l'esprit fin, je puis vous dire, et c'est un homme d'assez de mérite: c'est une des têtes les plus solides qu'il y ait dans Troie; et il est bien fait de sa personne. – Quand donc viendra Troïlus? Je vais tout à l'heure vous montrer Troïlus. S'il m'aperçoit, vous le verrez me faire un signe de tête.

CRESSIDA. – Vous donnera-t-il un signe de tête.

PANDARE. – Vous verrez.

CRESSIDA. – Alors le moins fou en donnera à l'autre7.

(Suit Hector.)

PANDARE. – Voilà Hector; le voilà: c'est lui, lui; regardez, c'est lui. Voilà un homme! – Va ton chemin, Hector. – Voilà un brave homme, ma nièce! O brave Hector! Voyez son regard! Voilà une contenance! N'est-ce pas un brave guerrier?

CRESSIDA. – Oh! très-brave!

PANDARE. – N'est-il pas vrai? cela fait du bien au coeur de le voir. Regardez combien d'entailles il y a sur son casque. Voyez là-bas: voyez-vous? Regardez bien! il n'y a pas à plaisanter: ce n'est pas un jeu; ce sont des coups, les ôtera qui voudra, comme on dit: mais ce sont bien là des entailles.

CRESSIDA. – Sont-ce des coups d'épée?

(Pâris passe.)

PANDARE. – D'épée? de quelque arme que ce soit, il ne s'en embarrasse guère. Que le diable l'attaque, cela lui est bien égal. Par la paupière d'un dieu, cela met la joie au coeur, de le voir. – Là-bas, c'est Pâris qui passe. – Regardez là-bas, ma nièce. N'est-ce pas un beau cavalier aussi? N'est-ce pas?.. Hé! c'est bon, cela. – Qui donc disait qu'il était rentré blessé dans la ville aujourd'hui? Il n'est pas blessé. Allons, cela fera du bien au coeur d'Hélène. Ah! je voudrais bien voir Troïlus à présent: vous allez voir Troïlus tout à l'heure.

CRESSIDA. – Quel est celui-là?

(Hélénus passe.)

PANDARE. – C'est Hélénus. – Je voudrais bien savoir où est Troïlus: – C'est Hélénus. – Je commence à croire que Troïlus ne sera pas sorti des murs aujourd'hui. – C'est Hélénus.

CRESSIDA. – Hélénus est-il homme à se battre, mon oncle?

PANDARE. – Hélénus? Non, – oui, il se bat passablement bien. – Je me demande où est Troïlus. – Ah! écoutez, n'entendez-vous pas le peuple crier? à Troïlus? – Hélénus est un prêtre.

CRESSIDA. – Quel est ce faquin qui vient là-bas?

(Troïlus passe.)

PANDARE. – Où? là-bas? C'est Déiphobe. Oh! c'est Troïlus! Voilà un homme, ma nièce! Hem! le brave Troïlus: le prince des chevaliers!

CRESSIDA. – Silence; de grâce, silence!

PANDARE. – Remarquez-le: considérez-le bien. – O brave Troïlus! Regardez-le bien, ma nièce: voyez-vous comme son épée est sanglante, et son casque haché de plus de coups que celui d'Hector! Et son regard, sa démarche! O admirable jeune homme! il n'a pas encore vu ses vingt-trois ans! Va ton chemin, Troïlus, va ton chemin. Si j'avais pour soeur une grâce, ou pour fille une déesse, il pourrait choisir. O l'admirable guerrier! Pâris… Pâris est de la boue au prix de lui; et je gage qu'Hélène, pour changer, donnerait un oeil par-dessus le marché.

(Suivent une troupe de combattants, soldats, etc.)

CRESSIDA. – En voici encore.

PANDARE. – Ânes, imbéciles, benêts, paille et son, paille et son! de la soupe après dîner. Je pourrais vivre et mourir sous les yeux de Troïlus: ne regardez plus, ne regardez plus: les aigles sont passés; buses et corbeaux, buses et corbeaux! J'aimerais mieux être Troïlus qu'Agamemnon et tous ses Grecs.

CRESSIDA. – Il y a Achille parmi les Grecs. C'est un héros qui vaut mieux que Troïlus.

PANDARE. – Achille? un charretier, un crocheteur, un vrai chameau.

CRESSIDA. – Bien, bien.

PANDARE. – Bien, bien? – Avez-vous quelque discernement? Avez-vous des yeux? Savez-vous ce que c'est qu'un homme? La naissance, la beauté, la bonne façon, le raisonnement, le courage, l'instruction, la douceur, la jeunesse, la libéralité et autres qualités semblables; ne sont-elles pas comme les épices et le sel, qui assaisonnent un homme?

CRESSIDA. – Oui, un homme en hachis, pour être cuit sans dattes8 dans le pâté; car alors la date de l'homme ne compte plus.

PANDARE. – Vous êtes une drôle de femme; on ne sait pas sur quelle garde vous vous tenez9.

CRESSIDA. – Je me tiens sur mon dos pour défendre mon ventre; sur mon esprit pour défendre mes ruses; sur mon secret pour défendre ma vertu; sur mon masque pour défendre ma beauté, et sur vous pour défendre tout cela; je me tiens enfin sur mes gardes, et je ne cesse de veiller.

PANDARE. – Nommez-moi une de vos gardes.

CRESSIDA. – Je m'en garderai bien, et c'est là une de mes principales gardes. Si je ne puis garder ce que je ne voudrais pas laisser toucher, je puis bien me garder de vous dire comment j'ai reçu le coup, à moins que l'enflure ne soit si grande que je ne puisse le cacher, et alors il est impossible de s'en garder.

PANDARE. – Vous êtes de plus en plus étrange.

(Entre le page de Troïlus.)

LE PAGE. – Seigneur, mon maître voudrait vous parler à l'instant même.

PANDARE. – Où?

LE PAGE. – Chez vous. Il est là qui se désarme.

PANDARE. – Bon page, va lui dire que je viens. (Le page sort.) —Je crains qu'il ne soit blessé. Adieu, ma chère nièce.

CRESSIDA. – Adieu, mon oncle.

PANDARE. – Je vais venir vous rejoindre tout à l'heure, ma nièce.

CRESSIDA. – Pour m'apporter, mon oncle…

PANDARE. – Oui, un gage de Troïlus.

CRESSIDA. – Par ce gage!.. vous êtes un entremetteur. (Pandare sort). Promesses, serments, présents, larmes, et tous les sacrifices de l'amour, il les offre pour un autre que lui. Mais je vois plus de mérite dans Troïlus, dix mille fois, que dans le miroir des éloges de Pandare: et pourtant je le tiens à distance. Les femmes sont des anges quand on leur fait la cour; sont-elles obtenues, tout finit là. L'âme du plaisir est dans la recherche même. La femme aimée ne sait rien, si elle ne sait pas cela: les hommes prisent l'objet qu'ils ne possèdent pas bien au-dessus de sa valeur: jamais il n'exista de femme qui ait connu tant de douceurs dans l'amour satisfait qu'il y en a dans le désir. J'enseigne donc cette maxime d'amour: la servitude suit la conquête; l'humble prière accompagne la recherche. – Ainsi, quoique mon coeur satisfait lui porte un amour inébranlable, aucun indice ne s'en manifestera dans mes yeux.

(Elle sort.)

3

Alexandre est ici un valet, ce n'est pas Alexandre Pâris, il est vrai que Pandare va tout à l'heure lui dire bonjour, mais les gens comme Pandare sont les plus affables du monde.

4

Stands alone, stat solus, proéminent; to stand veut dire aussi se tenir debout, de là l'équivoque.

5

Ilion était le palais de Troie.

6

Lifter, voleur. Illistus, en langue gothique, voulait dire voleur; équivoque sur le mot.

7

Jeu de mots sur noddy, niais, et nod, signe de tête, etc.

8

Pour comprendre ce jeu de mots, il faut savoir qu'autrefois les dattes étaient un ingrédient qui entrait dans les pâtés.

9

Expression empruntée à l'escrime; mais il y a le verbe to lie, qui est employé dans un sens très-étendu ici, comme presque toujours quand Shakspeare a quelque calembour en tête.

Troïlus et Cressida

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