Читать книгу Poésies érotiques - Évariste Parny - Страница 3

A ÉLÉONORE.

Оглавление

Table des matières

Aimer à treize ans, dites-vous,

C'est trop tôt: eh, qu'importe l'âge?

Avez-vous besoin d'être sage

Pour goûter le plaisir des fous?

Ne prenez pas pour une affaire

Ce qui n'est qu'un amusement;

Lorsque vient la saison de plaire,

Le cœur n'est pas long-tems enfant.

Au bord d'une onde fugitive,

Reine des buissons d'alentour,

Une rose à demi-captive

S'ouvroit aux rayons d'un beau jour.

Égaré par un goût volage,

Dans ces lieux passe le zéphir

Il l'apperçoit, et du plaisir

Lui propose l'apprentissage;

Mais en vain: son air ingénu

Ne touche point la fleur cruelle.

De grâce, laissez-moi, dit-elle;

A peine vous ai-je entrevu.

Je ne fais encor que de naître;

Revenez ce soir, et peut-être

Serez-vous un peu mieux reçu.

Zéphir s'envole à tire-d'aîles,

Et va se consoler ailleurs;

Ailleurs, car il en est des fleurs

A-peu-près comme de nos Belles.

Tandis qu'il fuit, s'élève un vent

Un peu plus fort que d'ordinaire,

Qui de la Rose, en se jouant,

Détache une feuille légère;

La feuille tombe, et du courant

Elle suit la pente rapide;

Une autre feuille en fait autant,

Puis trois, puis quatre; en un moment,

L'effort de l'aquilon perfide

Eut moissonné tous ces appas

Faits pour des Dieux plus délicats,

Si la Rose eut été plus fine.

Le zéphir revint, mais hélas!

Il ne restoit plus que l'épine.

Poésies érotiques

Подняться наверх