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II

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Table des matières

En quittant le téléphone, le baron de Rittersdorf faillit renverser un garçon qui, un plat au bout du poing, sortait des cuisines. Mais, en dépit de son exubérance joyeuse, lâofficier eut assez de présence dâesprit pour esquiver le choc, et lâincident se borna à un peu de sauce répandue.

Lâofficier se hâta de rentrer dans le cabinet particulier, où, devant les camarades assemblés, Sellenkamp se livrait précisément à lâincontrôlable fantaisie de ses histoires de guerre.

Celle du moment relatait le cas extraordinaire dâun torpilleur quâil avait coulé corps et biens après avoir réussi à lâapprocher sous les apparences dâune baleine. La pompe à feu du bord et un camouflage habile avaient servi au succès de lâentreprise.

La plupart des assistants entendaient au moins pour la dixième fois le récit de cette aventure. Ils souriaient et haussaient légèrement les épaules; mais comme le plus jeune des Walding se permettait de tousser et hasardait une timide objection en demandant ce quâil était advenu, pendant la manÅuvre, de la superstructure du navire, le narrateur lâarrêtait dâun regard dédaigneux et dâun bref:

—Paul... ta gueule!

Câest à ce moment que Rittersdorf annonça, dans lâatmosphère embuée dâun épais nuage de fumée bleuâtre:

—Messieurs, notre cercle va sâaugmenter dâun ami!

Tous les regards sâétaient tournés vers lui; même Arno de la Rieth, qui rêvait, suivant sa coutume, les yeux plongés dans son verre, avait levé la tête.

—Qui cela peut-il bien être? sâinforma Kammitz, dont le fin visage dâintellectuel commençait à sâenflammer quelque peu des vapeurs dâun Moselle capiteux.

—Câest Tornten qui vient se joindre à nous, exulta Rittersdorf, en écartant de la table un siège à haut dossier gothique pour reprendre sa place parmi les convives. Je viens vous apporter la surprise de son arrivée à Berlin aujourdâhui même.

—Tornten! dâAmerongen? sâécrièrent quelques voix.

Pour tous ces commandants de sous-marins, câétait comme si on leur eût donné la nouvelle dâune ambassade dâun autre monde. Un silence de mort se fit autour de la table et les esprits, comme les regards, se tendirent vers le svelte baron de Rittersdorf, qui possédait des précisions.

Celui-ci commença par vider sa coupe, puis il expliqua comment il avait reçu le matin même une dépêche de Tornten et comment il avait réussi, après plusieurs tentatives, à obtenir la communication téléphonique avec leur camarade:

—Il sera ici dans quelques instants, ajouta-t-il en guise de péroraison.

Ce fut alors, autour de la table, un hourvari de questions, de réponses, dâhypothèses.

Tornten passait, auprès de ses camarades, pour un être dâexception et jouissait à la fois de leur estime et de leur affection à tous. En outre, à lâheure présente, son rappel auprès du kaiser, son départ en compagnie du fugitif pour la terre dâexil, son séjour auprès de celui pour lequel chacun des hommes réunis dans le petit salon du cabaret aurait donné sa vie sans compter, tout cela lâauréolait, à leurs yeux, dâun prestige renouvelé, encore accru par le désir dâapprendre de sa bouche ce qui se passait à Amerongen.

Câétait, de tous, le comte Kammitz qui devait éprouver, à lâidée de le revoir, la joie la plus pure. Il était lié à lâarrivant dâune amitié ancienne et intime quâavaient contribué à renforcer les souvenirs des années de service accomplies côte à côte dans lâarme sous-marine. Et le philosophe qui sommeillait en lâofficier de torpilleur, dans son affection et son admiration pour le camarade à haute stature, le plaçait au rang dâun surhomme.

Il en était presque de même pour de la Rieth, qui se montrait tout particulièrement attaché à Tornten parce que nul nâavait, au même degré que ce dernier, la patience dâécouter ses interminables histoires dâamour finissant toujours à sa confusion et lâart dây paraître attacher de lâintérêt ou de la compassion. Nul ne savait dispenser dâaussi bonne grâce ni avec autant dâopportune sincérité ses consolations ou ses condoléances au trop amoureux capitaine.

Quant à Sellenkamp, il nâaurait pas souffert, dâun autre que Tornten, lâombre dâune contradiction au récit de ses invraisemblables croisières, et cela tenait précisément à ce que jamais il nâavait surpris sur les lèvres de Tornten le sourire moqueur que tant dâautres dissimulaient mal quand il commençait une histoire. Non seulement Thor appliquait son intelligence à sâintéresser à lâaventure, mais il semblait même y ajouter foi, et câest ce que le «fantaisiste lieutenant de vaisseau», comme lâavait un jour appelé Kammitz, prisait le plus dans leur ami.

Ce «chapeau bas devant Tornten!» était aussi la formule favorite des autres officiers. Rittersdorf ne se tenait plus de joie à la pensée de le revoir et les yeux des deux Walding luisaient de plaisir et de fièvre dans lâattente de ce moment.

Lâaîné, Heinz, le plus jeune des commandants de sous-marins, ouvrait la bouche dâune oreille à lâautre, ce qui, dans sa physionomie quelque peu ingrate, était la plus pure manifestation du rire, et «Paul... ta gueule!», ainsi quâil avait été baptisé une fois pour toutes parce que, toléré seulement dans le cercle de ses vaillants précurseurs, il ne savait pas retenir son caquet, se trouvant, en sa qualité dâaspirant, hautement flatté de connaître une personnalité aussi retentissante.

Cependant, le chauffeur qui avait consenti à mener Thor précipitait les événements, car dix minutes ne sâétaient pas écoulées depuis le retour de Rittersdorf parmi ses camarades que la porte sâouvrait et, devant le garçon qui sâeffaçait respectueusement, lâami annoncé passait le seuil à son tour.

—Bonsoir, messieurs!

Chacun sâélança de sa place au-devant du colosse qui dépassait les plus grands de la tête. Il serra toutes les mains en commençant par celles de Kammitz, qui lâembrassa comme il eût fait dâun frère; puis Rieth, Rittersdorf, Sellenkamp, Heinz de Walding eurent leur tour, jusquâà Paul lui-même, dont il accueillit dâun sourire cordial le protocolaire: «Hautement honoré, monsieur le commandant!»

—Tu as fort belle mine, Thor, sâécria le comte Kammitz, tandis que chacun regagnait sa place. Il paraît quâon mange mieux chez les neutres que chez nous!

—Je vais assez bien, en effet, physiquement parlant; mais, pour le moral, câest différent.

—Je comprends!

A ce moment, la petite assemblée se tut dâun commun accord, car le garçon prenait les ordres du nouvel arrivé et lâon garda le silence jusquâà ce que, Thor servi, le valet eût quitté la salle.

Tornten embrassa du regard toute la tablée:

—A vos santés, chers amis et vieux camarades, à la vôtre aussi, jeune homme! commença-t-il.

Et sa voix résonnait dâune cordialité chaude et joyeuse.

—Du diable si jâaurais cru, lorsquâen rentrant à la maison je nây ai pas trouvé ma femme, partie pour les bains de mer, que je finirais si agréablement la soirée.

«Là -bas, dâoù je viens, ajouta-t-il dâun ton plus grave, on a désappris le rire.

—Racontez, Tornten, sollicita Sellenkamp.

—Oui, faites-nous une relation fidèle, ajouta Rittersdorf.

—Une relation, non... car je nâen ai ni le droit ni le désir, répondit Thor. En quoi, dâailleurs, cela peut-il vous intéresser dâapprendre comment on vit là -bas? Nâest-ce pas déjà assez triste quâon soit obligé dây vivre?

Ils se récrièrent tous et prêtèrent une oreille attentive au récit que le camarade complaisant se mit à leur faire de lâexistence du kaiser. Il ne leur racontait que ce que les journaux avaient déjà révélé, mais cela ne diminuait pas leur gratitude à son égard. Ils étaient littéralement suspendus à ses lèvres; ils se recueillaient, comme sâil se fût agi de quelque légende sacrée, pour ne rien perdre des faits et gestes de celui que, depuis leur enfance, ils avaient appris à entourer de leur respect et de leur vénération.

—Maudits soient ceux qui lâont laissé arriver là ! formula Rittersdorf dans le silence qui se fit lorsque Thor cessa de parler.

—Du calme, Rittersdorf; conseilla Kammitz, qui jeta sur la porte un regard inquiet.

—Du calme! Comment! sâirrita le baron. Faudra-t-il donc toujours se taire et la parole restera-t-elle à ceux qui ont trahi le kaiser et, avec lui, la patrie, pour sâemparer du pouvoir?

—Tout à fait mon avis, approuva Sellenkamp.

—Voilà parler selon mon cÅur, appuya à son tour lâaîné des Walding, tandis que le cadet laissait entendre un gloussement qui, vraisemblablement, devait notifier son parfait acquiescement aux paroles de lâaîné.

—Et qui donc a causé notre défaite? reprit Rittersdorf, sans se laisser troubler ni par les regards du comte qui semblait craindre lâindiscrétion possible dâun garçon aux écoutes, ni par le sourire désabusé qui flottait sur les lèvres de Tornten. Ce ne sont, certes, ni le kaiser ni ses conseillers. Cela, câest une fable que lâon débite au peuple pour lui faire encaisser les plans des démagogues. Ce nâest pas non plus lâennemi qui nous a vaincus; câest lâarrière!

—Fameux, lâarrière! glapit lâaspirant.

—Paul... ta gueule! chuchota son frère, qui observait que le débat nâétait pas du goût de Kammitz.

—Et quâont-ils fait de notre pauvre Allemagne? Une non-valeur, une invalide! Un jour, nos neveux nous maudiront. Mais on verra plus clair alors que ne le fait la génération actuelle. Lâhistoire nous donnera raison; elle réhabilitera ceux-là quâaujourdâhui tous les folliculaires de la presse abreuvent de leurs injures.

«Combien grand le Reich nâétait-il pas devenu sous notre kaiser! Comme ce souverain avait su consolider notre puissance, non seulement dans les armes, mais aussi dans lâindustrie et dans le commerce!

«Partout où nos couleurs paraissaient sur les mers lointaines, elles étaient saluées avec enthousiasme par nos amis et par nos ennemis avec les marques dâune déférence hargneuse. Et maintenant?... Maintenant, le dernier des novices anglais conspue notre drapeau.

—Vous allez un peu fort! sâinterposa le comte Kammitz, arrêtant cette explosion de frénésie. On peut parler plus tranquillement de ces choses quand on nâa pas lâesprit de choisir un autre sujet de conversation.

Rittersdorf se prit la tête entre les mains et se mit à fourrager sa belle chevelure blonde et touffue, haletant dâindignation contenue.

Thor de Tornten songeait, non sans compassion, à lâobjet lointain du débat. Il savait ce que signifiait la défaillance de cet homme autour duquel, dans les jours de trouble de lâautomne dernier, sâétait écroulé tout ce monde qui jusquâalors se pressait autour de son trône.

Il comprit que dans la patrie Rittersdorf était loin dâêtre le seul à penser, à parler de la sorte; il se rendit compte de ce que, pour des millions dâindividus, encore et pour longtemps, lâempire nâétait pas effondré et quâoublieux de leur propre indignité, ils sâobstineraient à rejeter sur dâautres les fautes du passé.

Du même coup, le lieutenant de vaisseau éprouva que son amour des choses passées était très éloigné dâune semblable conception.

Lui aussi tenait à la personne du banni, peut-être même à tout le système de gouvernement qui sâétait écroulé avec ce dernier; mais il était trop homme dâhonneur pour se faire illusion sur les fautes du régime déchu. Au surplus, celles de lâactuel état de choses ne lui échappaient pas davantage.

Depuis quelques heures seulement ses yeux sâétaient dessillés; il avait entrevu que le présent nâétait que le prologue de lâavenir et que, de ce chaos apparent, surgiraient les fondations sur lesquelles sâédifierait le nouvel empire. Toutes les forces de la nation devaient coopérer à cette transformation et, en tous cas, nul nâavait le droit de reporter ses regards en arrière ou tenter de ressusciter ce qui était déchu.

Sa conversation avec Grotthauser avait amené ce revirement chez lui. En Thor de Tornten, les vieux errements combattaient encore les enseignements récents, mais la noblesse de son intelligence orientait lentement, mais sûrement, ses yeux vers le progrès.

Ces réflexions lâamenèrent à prendre la parole pour réfuter tout ce que Rittersdorf venait dâavancer dans son accès de fureur. Les phrases de Thor étaient calmes et neutres, dâune neutralité qui détonnait en ce milieu. Ce nâétaient pas ses propres idées quâil détaillait, mais bien celles dâun autre, à la remorque duquel il intervenait dans le débat. Jacob Grotthauser lui-même, socialiste militant, sâil sâétait trouvé parmi les anciens officiers de marine, nâaurait pas parlé différemment.

Tornten exposa de la sorte la doctrine de la majorité du peuple allemand, retraçant les lourdes fautes de lâancien régime et démontrant que la responsabilité en incombait sinon à la personnalité unique au nom de laquelle tout était advenu, au moins à tout lâorganisme à la tête duquel se trouvait en dernière analyse cette entité: le kaiser.

La voix de Thor vibrait dans le silence impressionnant de ses camarades. Ceux-ci lâécoutaient, dâabord déconcertés et surpris, puis émus de confusion et de colère.

Le premier, Rittersdorf jeta dans le conflit des paroles véhémentes, puis des objections vinrent de toutes parts. Mais lâorateur ne se laissa pas déconcerter, ne sâécarta pas dâune ligne de la conviction qui venait de naître en lui et termina finalement son discours en sâécriant:

—Jâaime le kaiser plus que ne le fait aucun de vous, car il nâest pas pour moi le dieu inaccessible et radieux quâil vous paraît être, mais bien un homme comme les autres. Et câest parce que je lâaime que je ne mâaveugle pas sur ses faiblesses. Elles lâentraînent comme quiconque ici-bas.

«Mais le fait de nâêtre pas différent des autres, câest précisément son excuse... son excuse et la faute qui retombe lourdement sur ceux qui furent ses conseillers.

«Nous-mêmes, ses satellites, ne comptons-nous pas aussi parmi les plus responsables? Ne nous sommes-nous pas séparés de cette foule quâavec notre aide quelques centaines de potentats ont pu asservir et commander? Nâavons-nous pas été les instruments bénévoles et dociles dâune puissance qui tirait du droit divin sa seule raison dâêtre?

—Insensé! sâécria Rittersdorf. Est-ce ainsi que parle un officier de la vieille marine allemande?

—Ecoutez, Tornten, tout ce que vous dites me passe, fit de la Rieth, sur un mode plus doux, suivant sa manière. Et je ne puis comprendre que ce soit vous qui le disiez.

—Voyons, Tornten! jaillit-il du coin où Sellenkamp gisait, consterné.

—Le premier des capitaines marins de lâarmée rouge! glissa Heinz de Walding à mi-voix dans lâoreille de son frère.

Et lâaspirant, qui semblait étrangler dâun flot de paroles contenues tant il était cramoisi, approuva énergiquement de la tête.

Seul, le comte Kammitz regardait, pensif, dans le vague, en mâchonnant un cigare, sans se joindre aux vociférations hostiles de ses camarades.

—Et toi, au moins, tâai-je convaincu?

Le lieutenant de vaisseau interpellé tourna vers son ami sa belle tête rêveuse, le regardant tranquillement dans les yeux:

—Non, Tornten, absolument pas.

—Alors, comme les camarades, tu condamnes mes opinions?

—Aucune. Je tâapprouve dâavoir une opinion et dâavoir le courage de la défendre; mais je suis trop loin de la partager. Et sais-tu pourquoi?

—Comment le saurai-je?

—Parce que ce serait à notre détriment, à moi et à toute notre clique, si de semblables idées prévalaient dans le royaume. Mon point de vue peut te paraître un peu égoïste, mais nous avons tous trouvé, sous lâempereur et sous son gouvernement, des profits si certains que nous ne pouvons rien envisager de mieux pour lâavenir que le retour du kaiser et de sa séquelle.

Thor haussa les épaules:

—Si seulement chacun pensait comme toi!

—Chacun fait de même, mais peu ont la bonne foi dâen convenir. Penses-tu donc quâun homme qui aurait souffert sous Guillaume II tiendrait pour le parti conservateur?

«Crois-moi, Tornten, tu es une exception, comme il y en a chez nous aussi bien que chez nos adversaires, tu es un de ces nobles caractères qui se tracassent dâidées générales que les autres nâenvisagent quâau point de vue de leurs propres avantages. Si cette malheureuse guerre avait abouti à notre victoire, tu aurais vu lâempereur et lâempire plus solides que jamais ils ne lâont été dans le passé. Seul, le mécontentement peut faire surgir une nouvelle forme de gouvernement, car il porte des milliers dâindividus à désirer du nouveau.

—La doctrine de la raison pure! opina Thor amèrement.

—Tu as beau dire, câest elle qui régit le monde. Et câest pourquoi jâespère ne pas attendre longtemps le retour de celui qui vit à Amerongen, loin de la patrie, tandis que beaucoup ici lâappellent de leurs vÅux.

—Bravo, Kammitz! sâécria Rittersdorf, qui, soudain, levant sa coupe pleine, cria:

—Vive le kaiser!

Tous se levèrent pour trinquer avec lui. Thor fit comme les autres et, choquant son verre contre celui de Rittersdorf:

—Vive Guillaume de Hohenzollern! rectifia-t-il, que jâaime et que jâhonore à lâégal dâun père!

Ils reprirent ensuite leurs places et la conversation suivit son cours.

—Je crains, laissa entendre Sellenkamp, que nous comptions sans notre hôte, car lâEntente, telle que je la connais, veillera à ce que jamais le retour de lâempereur ne puisse être envisagé... La Hollande va se voir contrainte à le livrer.

—Câest une chose, hélas! qui ne paraît aujourdâhui que trop certaine. Les alliés disposent contre la Hollande de moyens formidables et ne manqueront pas de les mettre impitoyablement en Åuvre si cette petite puissance tentait de sâopposer à la volonté des grandes.

—Le droit des faibles! railla Kammitz. Comme si les vainqueurs avaient besoin de cette comédie de faire comparaître le kaiser devant le tribunal de ses ennemis!

—Détrompe-toi, expliqua Tornten, ce nâest pas un vain spectacle quâils songent à offrir en pâture à leurs peuples.

«Comme tout le reste, cette exigence des alliés est calculée et bien calculée. La condamnation du kaiser, qui est certaine, vois-tu, quand bien même son innocence éclaterait au grand jour, mais câest le sceau qui manque encore au bas du traité de paix, si nous pouvons lâappeler ainsi.

«Cet homme reconnu coupable, qui, dans le passé et même dans le présent, incarne aux yeux du monde entier notre puissance, câest la démonstration officielle du fait que les alliés ne sont entrés dans la guerre que forcés et contraints, innocents comme lâagneau qui vient de naître.

«Câest en même temps, pour nous autres, vaincus, un éternel avertissement. Si jamais nous tentions de nous soustraire à lâexécution du traité de paix, on nous opposerait aussitôt ce jugement pour nous brider et déchaîner à nouveau contre nous, coupables, tout lâunivers habité.

La débâcle impériale: Juan Fernandez

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