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I.

CHAPITRE Ier.

1. Le mandat du ciel (ou le principe des opérations vitales et des actions intelligentes conférées par le ciel aux êtres vivants[1]) s'appelle nature rationnelle; le principe qui nous dirige dans la conformité de nos actions avec la nature rationnelle s'appelle règle de conduite morale ou droite voie; le système coordonné de la règle de conduite morale ou droite voie s'appelle Doctrine des devoirs ou Institutions.

2. La règle de conduite morale qui doit diriger les actions est tellement obligatoire, que l'on ne peut s'en écarter d'un seul point, un seul instant. Si l'on pouvait s'en écarter, ce ne serait plus une règle de conduite immuable. C'est pourquoi l'homme supérieur, ou celui qui s'est identifié avec la droite voie[2], veille attentivement dans son cœur sur les principes qui ne sont pas encore discernés par tous les hommes, et il médite avec précaution sur ce qui n'est pas encore proclamé et reconnu comme doctrine.

3. Rien n'est plus évident pour le sage que les choses cachées dans le secret de la conscience; rien n'est plus manifeste pour lui que les causes les plus subtiles des actions. C'est pourquoi l'homme supérieur veille attentivement sur les inspirations secrètes de sa conscience.

4. Avant que la joie, la satisfaction, la colère, la tristesse, se soient produites dans l'âme (avec excès), l'état dans lequel on se trouve s'appelle milieu. Lorsqu'une fois elles se sont produites dans l'âme, et qu'elles n'ont encore atteint qu'une certaine limite, l'état dans lequel on se trouve s'appelle harmonique. Ce milieu est la grande base fondamentale du monde; l'harmonie en est la loi universelle et permanente.

5. Lorsque le milieu et l'harmonie sont portés au point de perfection, le ciel et la terre sont dans un état de tranquillité parfaite, et tous les êtres reçoivent leur complet développement.

Voilà le premier chapitre du livre dans lequel Tseu-sse expose les idées principales de la doctrine qu'il veut transmettre à la postérité. D'abord il montre clairement que la voie droite ou la règle de conduite morale tire sa racine fondamentale, sa source primitive du ciel, et qu'elle ne peut changer; que sa substance véritable existe complètement en nous, et qu'elle ne peut en être séparée. Secondement, il parle du devoir de la conserver, de l'entretenir, de l'avoir sans cesse sous les yeux; enfin il dit que les saints hommes, ceux qui approchent le plus de l'intelligence divine, l'ont portée par leurs bonnes œuvres à son dernier degré de perfection. Or il veut que ceux qui étudient ce livre reviennent sans cesse sur son contenu, qu'ils cherchent en eux-mêmes les principes qui y sont enseignés, et s'y attachent après les avoir trouvés, afin de repousser tout désir dépravé des objets extérieurs, et d'accomplir les actes vertueux que comporte leur nature originelle. Voilà ce que Yang-chi[3] appelait la substance nécessaire ou le corps obligatoire du livre. Dans les dix chapitres qui suivent, Tseu-sse ne fait, pour ainsi dire, que des citations des paroles de son maître, destinées à corroborer et à compléter le sens de ce premier chapitre.

[1] Commentaire.

[2] Glose.

[3] Le philosophe Yang-tseu.

CHAPITRE II.

1. Le philosophe TCHOUNG-NI (KHOUNG-TSEU) dit: L'homme d'une vertu supérieure persévère invariablement dans le milieu; l'homme vulgaire, ou sans principes, est constamment en opposition avec ce milieu invariable.

2. L'homme d'une vertu supérieure persévère sans doute invariablement dans le milieu; par cela même qu'il est d'une vertu supérieure, il se conforme aux circonstances pour tenir le milieu. L'homme vulgaire et sans principes tient aussi quelquefois le milieu; mais, par cela même qu'il est un homme sans principes, il ne craint pas de le suivre témérairement en tout et partout (sans se conformer aux circonstances[4]).

Voilà le second chapitre.

[4] Glose.

CHAPITRE III.

1. Le Philosophe (KHOUNG-TSEU) disait: Oh! que la limite de la persévérance dans le milieu est admirable! Il y a bien peu d'hommes qui sachent s'y tenir longtemps!

Voilà le troisième chapitre.

CHAPITRE IV.

1. Le Philosophe disait: La voie droite n'est pas suivie; j'en connais la cause: les hommes instruits la dépassent; les ignorants ne l'atteignent pas. La voie droite n'est pas évidente pour tout le monde, je le sais: les hommes d'une vertu forte vont au delà; ceux d'une vertu faible ne l'atteignent pas.

2. De tous les hommes, il n'en est aucun qui ne boive et ne mange; mais bien peu d'entre eux savent discerner les saveurs!

Voilà le quatrième chapitre.

CHAPITRE V.

1. Le Philosophe disait: Qu'il est à déplorer que la voie droite ne soit pas suivie!

Voilà le cinquième chapitre. Ce chapitre se rattache au précédent qu'il explique, et l'exclamation sur la voie droite qui n'est pas suivie sert de transition pour relier le sens du chapitre suivant. (TCHOU-HI.)

CHAPITRE VI.

1. Le Philosophe disait: Que la sagesse et la pénétration de Chun étaient grandes! Il aimait à interroger les hommes et à examiner attentivement en lui-même les réponses de ceux qui l'approchaient; il retranchait les mauvaises choses et divulguait les bonnes. Prenant les deux extrêmes de ces dernières, il ne se servait que de leur milieu envers le peuple. C'est en agissant ainsi qu'il devint le grand Chun!

Voilà le sixième chapitre.

CHAPITRE VII.

1. Le Philosophe disait: Tout homme qui dit: Je sais distinguer les mobiles des actions humaines, présume trop de sa science; entraîné par son orgueil, il tombe bientôt dans mille pièges, dans mille filets qu'il ne sait pas éviter. Tout homme qui dit: Je sais distinguer les mobiles des actions humaines, choisit l'état de persévérance dans la voie droite également éloignée des extrêmes; mais il ne peut le conserver seulement l'espace d'une lune.

Voilà le septième chapitre. Il y est parlé indirectement du grand sage du chapitre précédent. En outre, il y est question de la sagesse qui n'est point éclairée, pour servir de transition au chapitre suivant. (TCHOU-HI.)

CHAPITRE VIII.

1. Le Philosophe disait: Hoeï[5], lui, était véritablement un homme! Il choisit l'état de persévérance dans la voie droite également éloignée des extrêmes. Une fois qu'il avait acquis une vertu, il s'y attachait fortement, la cultivait dans son intérieur et ne la perdait jamais.

Voilà le huitième chapitre.

[5] Le plus aimé de ses disciples, dont le petit nom était Yan-youan.

CHAPITRE IX.

1. Le Philosophe disait: Les États peuvent être gouvernés avec justice; les dignités et les émoluments peuvent être refusés; les instruments de gains et de profits peuvent être foulés aux pieds: la persévérance dans la voie droite également éloignée des extrêmes ne peut être gardée!

Voilà le neuvième chapitre. Il se rattache au chapitre précédent, et il sert de transition au chapitre suivant. (TCHOU-HI.)

CHAPITRE X.

1. Tseu-lou [disciple de KHOUNG-TSEU] interrogea son maître sur la force de l'homme.

2. Le Philosophe répondit: Est-ce sur la force virile des contrées méridionales, ou sur la force virile des contrées septentrionales? Parlez-vous de votre propre force?

3. Avoir des manières bienveillantes et douces pour instruire les hommes; avoir de la compassion pour les insensés qui se révoltent contre la raison: voilà la force virile propre aux contrées méridionales; c'est à elle que s'attachent les sages.

4. Faire sa couche de lames de fer et de cuirasses de peaux de bêtes sauvages; contempler sans frémir les approches de la mort: voilà la force virile propre aux contrées septentrionales, et c'est à elle que s'attachent les braves.

5. Cependant, que la force d'âme du sage qui vit toujours en paix avec les hommes et ne se laisse point corrompre par les passions est bien plus forte et bien plus grande! Que la force d'âme de celui qui se tient sans dévier dans la voie droite également éloignée des extrêmes est bien plus forte et bien plus grande! Que la force d'âme de celui qui, lorsque son pays jouit d'une bonne administration qui est son ouvrage, ne se laisse point corrompre ou aveugler par un sot orgueil, est bien plus forte et bien plus grande! Que la force d'âme de celui qui, lorsque son pays sans lois manque d'une bonne administration, reste immuable dans la vertu jusqu'à la mort, est bien plus forte et bien plus grande!

Voilà le dixième chapitre.

Les Quatre Livres de Confucius

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