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UNE COURTE HISTOIRE

Voici un résumé de ma vie de buveur.

J’ai commencé à boire à 16 ans. C’était « tard » dans la vie. Pour ça, je dois remercier les voisins qui ont veillé sur moi. Ma mère et mon père buvaient tous deux. Nous étions cinq enfants. Nous vivions de l’aide sociale.

On a dit de moi que j’étais un « enfant problème ». Je faisais des fugues. Je fuyais les abus. J’ai été en famille d’accueil jusqu’à l’âge de 16 ans.

Quand je suis rentré à la maison, mes parents buvaient encore plus. Ils buvaient tout le chèque d’aide sociale. Ils comptaient sur les églises, leurs amis et nos voisins pour nous nourrir. J’ai donc quitté l’école. Je me suis trouvé du travail pour nourrir mes frères et ma soeur. Puis, j’ai commencé à chiper l’alcool de mes parents. Je le faisais pour noyer mes émotions.

À 18 ans, j’ai été envoyé en réadaptation pour 30 jours. Avant cela, j’avais été hospitalisé. J’étais tombé d’un balcon du 3e étage. J’ai continué à boire. J’ai eu des problèmes avec la loi. C’est alors que le tribunal m’a ordonné d’aller en réadaptation.

À 30 ans, j’ai été hospitalisé pour empoisonnement éthylique. À une fête d’Halloween, j’avais bu près de 40 onces de Jack Daniels en moins de 10 heures. Rentré à la maison, je me suis endormi dans le fauteuil. Si je m’étais couché dans mon lit, je ne serais pas ici aujourd’hui. Les voisins sont venus voir ce que je faisais. Ils m’ont sauvé la vie. J’ai été envoyé d’urgence à l’hôpital. On m’a pompé l’estomac. J’avais très mal. J’ai failli mourir. J’avais beaucoup d’alcool dans le sang, ils n’ont pas pu me donner d’analgésiques. Mon foie a cessé de fonctionner pendant trois jours à cause du poison. Après des semaines de traitement, on m’a renvoyé à la maison. Aujourd’hui, je souffre d’hépatite A et C à cause du mal que j’ai fait à mon foie.

Ce fut le moment décisif de ma vie. Grâce à Dieu, j’ai eu la vie sauve.

J’ai commencé à assister aux réunions des AA. J’y suis allé pendant près de cinq ans. J’ai fait plusieurs rechutes. J’ai été en réadaptation pendant un an. Puis, je me suis retrouvé en prison.

Au cours des 36 années qui ont précédé mon emprisonnement, j’ai perdu ma femme, j’ai perdu tout ce que j’avais. C’est la façon d’apprendre la plus difficile pour un alcoolique. Mais Dieu avait ses raisons. Il m’a libéré de mon ancienne façon de vivre. Il m’a redonné le respect de moi-même et j’apprends toujours de mes erreurs.

Je veux que le reste de ma vie soit heureux et joyeux. Avec l’aide de Dieu, j’y parviendrai. Un jour, je serai libéré. Si Dieu le veut, je peux vivre sans alcool. Je veux de l’aide pour cesser de boire. Je veux devenir un gagnant.

–Homme anonyme

Les AA en prison : d’un détenu à l’autre

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