Читать книгу Le peintre-graveur italien - Alessandro Baudi di Vesme - Страница 11
ОглавлениеJACQUES LAURENZIANI
Cet artiste appartenait à une famille originaire de Reggio de l’ Émilie, dont plusieurs membres exercèrent à Rome les métiers de fondeur, de ferblantier, de carrossier et de sculpteur en métal, depuis le commencement du XVIe siècle jusqu’à la fin du XVIIe. Un Jean-Baptiste Laurenziani obtint, le4octobre1559, le privilège de fabriquer certaines lampes en laiton, inventées par lui et consommant la moitié moins d’huile que les lampes ordinaires.
Jacques était sculpteur en métal et probablement aussi orfèvre, puisqu’il a dessiné et gravé des modèles de calices, de monstrances, etc. Nagler ajoute qu’il était sculpteur en marbre, mais nous ne sommes pas de son avis: s’il a quelquefois travaillé à des ouvrages composés de marbre et de métal, il l’a toujours fait avec la collaboration d’un sculpteur en marbre. Ainsi le tombeau de Lucrèce Tomacelli, duchesse de Paliano, dans l’église de Saint-Jean-de-Latran () a pour auteurs Jacques Laurenziani et le sculpteur en marbre Théodore della Porta. De même encore, en mars1598, le sculpteur en marbre Silla Longhi et notre artiste livrèrent quittance du prix de certains travaux en marbre et en métal par eux faits pour la confrérie des Convalescents ().
Le nom de Jacques Laurenziani figure parmi ceux des membres de l’académie romaine de Saint-Luc.
Les eaux-fortes que nous allons décrire sont traitées d’une pointe quelque peu trop large, mais pleine d’énergie et de couleur. Celles qui sont datées portent l’indication des années1532, 1634et1635.
ŒUVRE DE JACQUES LAURENZIANI
1. Hercule adoré par des soldats. Au milieu, le héros, debout sur un autel et tenant de la main droite sa massue levée, est entouré de guerriers, tous tournés vers lui. Dans la marge: «Polidorus de Carauagio Pinxit || Jacobus Laurentianus delineauit, et sculpsit, 1634.. || Sup. licentia. Romœ.»–Planche: H. 254mm.; L. 170mm. Gravure: H. 232mm.; L. 163mm.
2. Le taureau de Phalaris, d’après Polidore de Caravage. Le tyran d’Agrigente est à gauche, assis sur son trône et tourné vers la droite, où l’on voit le taureau d’airain, dans le flanc droit duquel un garde introduit le malheureux Pérille. Au fond, six hommes debout. Dans la marge: «Perillus inuentor... || Polidorus de Carauagio Pinxit. || Jacobus Laurentianus delineauit et sculpsit1634.–Romœ Superior. licentia.»–Gravure: H. 229mm.; L. 212mm. Marge: 36mm.
1er état. Avant l’adresse de Rossi.
2e état. Avec l’adresse de Rossi, «alla Pace».
La planche originale est conservée à la Chalcographie de Rome.
La même composition a été gravée par Gallestruzzi, par Della Bella et par un inconnu au monogramme «I. R.» La peinture de Polidore se voyait autrefois sur la façade d’une maison à Rome.
3-5. L’histoire de Mutins Scévola, d’après Polidore de Caravage. Suite de trois pièces en forme de frise.–Planches: H. de 154à162mm.; L. de486à500mm. Gravures: H. de122 à125mm.; L. de436à464mm.
3. A gauche, il y a des guerriers debout. A droite, un homme, une femme et deux esclaves, tous les quatre assis. Autour d’eux, des trophées. Dans la marge: «Ne Polidori Carauaggiensis Pictoris insignis, et multorum eius operum temporis ui deuastator. deleatur memoria || Jacobus Laurentianus Romanus delineauit et sculpsit1635.»
4. A gauche, Scévola, armé d’un poignard, passe le Tibre et se dirige vers la droite; de nombreux Romains assistent à son départ. A droite, il tue le ministre de Porsenna, qui est assis près d’une table.
5. La gauche est occupée par des guerriers et des chevaux. Au milieu, Scévola brûle sa main pour faire voir son intrépidité. A droite, le roi Porsenna est assis sur un fauteuil orné d’animaux chimériques sculptés.
Cette suite a deux états:
1er état. Avant l’adresse et la date1648.
2e état. Le n.o3porte l’adresse de Rossi accompagnée de la date1648.
Les peintures originales furent exécutées sur la façade du palais Ricci, à Rome.
6-11. Modèles d’ostensoirs. Suite de six estampes non chiffrées.– Planches: H. de419à429mm.; L. de156à179mm.
6. Ostensoir dont le tronc est formé par un ange adolescent. Le cadre de l’hostie est carré. Sur le pied on lit: «OPERE || PER ARGENTIERI || ET ALTRI, || DI || IACOMO LAVRENTIANI || M.D. C. XXXII.» Et dans la marge: «Romae Superiorum licentia. I. L. F.» Ces trois dernières lettres signifient: Jacomo Laurentiani Fecit.
7. Ostensoir orné de huit anges et de trois têtes d’anges. Le cadre de l’hostie a une forme rectangulaire. En bas, les initiales: «I.L.»
8. Deux anges adolescents forment le tronc de cet ostensoir. Le cadre de l’hostie a la forme d’un triangle dont deux côtés seraient un peu convexes. Signé: «I.L.»
9. Le cadre de l’hostie est un rond équarri. On compte dans cette pièce quatre anges et dix têtes d’anges. Sans nom ni marque.
10. Le cadre de l’hostie a une forme ovale. Au sommet de l’ostensoir, il y a un ange debout, au lieu de la croix que l’on voit dans les quatre pièces qui précédent. Signé: «I. L.»
11. Le cadre de l’hostie est rond et rayonné. Il y a six têtes d’anges et deux têtes d’agneaux. En bas, à gauche, les initiales: «I. L.», peu visibles.
12-15. Modèles de calices et d’encensoirs. Suite de quatre pièces non chiffrées. Chaque pièce est signée: «I. L.»–Planches: H. de264à270mm.; L. de139à144mm.
12. Calice. On y remarque deux anges à mi-corps et cinq têtes d’anges.
13. Calice. Il y a deux anges en buste et six têtes d’anges.
14. Calice. On voit deux anges à mi-corps, cinq têtes d’anges et deux anges dont le corps se termine en rinceaux.
15. Encensoir. Quatre têtes d’anges et deux bustes d’anges femelles.
PIÈCES QUE NOUS TROUVONS CITÉES,
MAIS QUE NOUS N’AVONS PAS VUES.
1. Le Parnasse, d’après Polidore de Caravage. In-fol. en larg. (Drugulin’s XLIX Katalog.)
Il est possible que cette estampe soit, non pas de Laurenziani, mais de Chérubin Alberti et celle-là même que Bartsch décrit au n.o110de l’œuvre de cet artiste, sous le titre L’assemblée des Muses et des poètes sur le Parnasse, d’après Pol. de Caravage.
2. Croix ornée de pierres précieuses, conservée dans l’église de Saint Pierre, à Rome: grande pièce en quatre feuilles. Estampe citée par Gandellini (Notizie degl’intagliatori) comme ayant été gravée par Laurenziani. Nous ne l’avons jamais rencontrée. Nous connaissons une autre grande estampe gravée sur plusieurs planches et reproduisant la croix donnée en1582à l’église de Saint Pierre par le cardinal Alexandre Farnese; mais elle n’est pas de Laurenziani, car on y lit: «Antonius Gentilis faētinus || Aurifex Inuētor sculpsit || anno sue ætatis LI.»
3. Jeux d’enfants: frise d’après Polidore de Caravage. On y remarque un enfant sur un char traîné par deux chèvres.–Cette estampe est citée par Gandellini.