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LA COMMUNE
ОглавлениеLe terme commune, qui n’exprime plus aujourd’hui qu’une division de territoire considéré au point de vue de l’adminisration civile, servait au moyen-âge à désigner l’ensemble des habitants d’une paroisse ou d’une ville affranchie du joug féodal et qui possédait la plupart des prérogatives des républiques de l’antiquité.
L’origine des communes est multiple.
Les unes n’étaient que la continuation des municipes romains; les autres devaient leur affranchissement à une concession de leur seigneur, faite le plus souvent par lui dans le but de se procurer de l’argent.
L’organisation de ces républiques était fort simple. Dans chacune d’elles, le pouvoir exécutif était confié à des magistrats nommés maires, majeurs, échevins ou jurés dans le Nord; syndics, consuls, jurats ou capitouls dans le Midi.
L’histoire des communes nous apprend que cette organisation eut ses temps de splendeur et ses éclipses.
La déchéance des communes fut surtout complète sous le régime féodal.
Le cadre de cette modeste étude ne me permet pas de décrire tous les maux que déchaîna sur le monde la tyrannie féodale; néanmoins, je dirai, en passant, ce qu’était devenu le régime municipal dans ces temps de misère, d’humiliation, d’oppression sans mesure.
Tout appartient au roi, au clergé ou aux seigneurs. Les autres humains ne sont que des serfs, des esclaves. Les liens sociaux sont rompus. L’homme est étranger à l’homme. Il n’y a plus d’administration, il n’y a plus de justice, il n’y a plus de droits.
La pauvre espèce humaine est tombée dans un tel abrutissement que l’on peut craindre qu’elle ne s’en relève jamais.
La servitude est universelle.
Heureusement les empereurs et les rois s’aperçoivent que leur pouvoir s’affaiblit et que leur intérêt se trouve en harmonie avec les intérêts populaires.
C’est d’abord Othon qui, en Italie, laisse s’organiser les cités. Ce sont ensuite les communes flamandes, puis les communes françaises qui s’organisent.
La persévérance de la bourgeoisie, secondée par la royauté, triomphe; c’est de l’union de ces intérêts que sortirent les communes nouvelles dont la prospérité se maintient jusqu’au XVIme siècle, époque où elles s’effacent à l’ombre des trônes.
Elles ne disparurent pas cependant sans laisser des traces de leur existence. Elles avaient exercé, au contraire, une utile et durable influence. Elles avaient mis en vigueur deux grands principes des peuples modernes: le vote de la loi et celui de l’impôt par les citoyens.
Nous en retrouvons l’esprit dans le décret du 14 décembre 1789, à l’organisation des municipalités actuelles.