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ОглавлениеLE DOUHET
La commune du Douhet dépendait de l’ancienne province de Saintonge.
Au moment où l’histoire de France commence, le pays du Douhet est occupé par des Celtes ou Gaulois.
A l’arrivée de César dans les Gaules, nos ancêtres, vivant entre Loire et Garonne, se gouvernent eux-mêmes, comme les Belges et les Aquitains; ils ont été plus heureux que leurs compatriotes de la vallée du Rhône et du littoral méditerranéen: ils ont réussi à conserver provisoirement leur indépendance.
On appelait «Santones» les Celtes qui vivaient sur nos terres et, par extension, sur le territoire où, plus tard, au moment de la création de l’unité nationale, devaient être circonscrites les deux Charentes: ils montaient jusqu’aux îlots qui émergeaient des étangs maritimes où la Sèvre préparait son lit et où se formaient les terrains s’étendant actuellement de Niort à la mer.
Après la conquête romaine et lorsque fut achevée l’organisation des Trois Provinces et des Trois Goules, c’est-à-dire en l’an 27 avant J.-C., l’Entre-Loire-et-Garonne fut réuni administrativement à l’Aquitaine qui devint ainsi cinq fois plus grande qu’au temps de la Gaule indépendante. Toutefois les limites intérieures de la cité des «Santones», «Civitas Santonum», ne sont pas modifiées par les vainqueurs; ils rattachent simplement le pays à l’administration générale dont Bordeaux est la tête.
Vers la fin de la domination romaine, la circonscription des Santones, respectée pendant quatre siècles, fut démembrée au profit de la Civitas Ecolismensis (Angoulème); mais le pays du Douhet resta incorporé à l’ancien cadre celte: la nouvelle cité ne comprit que la partie orientale du département actuel de la Charente, les Pictavi (Poitevins) et les Pétrocorü (Périgourdins) en occupant le Nord et le Sud-Est.
Le Douhet fait partie du canton Nord de Saintes depuis le 14 vendémiaire an XIV, ainsi que les communes de Bussac, Chaniers, Fontcouverte, La Chapelle-des-Pots, Saint-Vaize, Venérand et Saintes (partie).
Cette commune appartint au canton d’Ecoyeux, district de Xantes, de 1794 à 1805.
Elle est limitée par les communes de Saint-Hilaire-de-Villefranche, au nord; de Juicq, au nord-ouest; de Saint-Vaize, à l’ouest; de Fontcouverte et Bussac, au sud; Ecoyeux Vénérand, à l’est.
Il semble qu’elle tire son nom de l’aqueduc romain qui la traverse. Le mot Doa, dans le bas latin, a le sens de fosse ou douve. D’après M. Georges Musset, on rencontre également Doga, Dova, Douva; mais le mot Douhet, dit-il, ne peut venir que du diminutif de ces expressions latines: doctum, dogetum, dovetum, signifiant une petite doue.
Le dictionnaire des noms par Lavedan-Larchey donne pour étymologie au Douhet (ou Douet) le mot «lavoir». R. P. Lesson dit canal ou chenal. Enfin on trouve dans du Cange (t. II), doha, dohé, douhé, douheta.
Ces différentes interprétations, somme toute, désignent incontestablement l’aqueduc, comme origine du nom donné à cette commune par nos ancêtres Gallo-Romains.
Il ne faut pas perdre de vue que le canal, ou aqueduc, qui conduisait à Saintes les eaux de la fontaine du Roc, fut construit, après la conquête de la Gaule, mais par les Gaulois sous la direction des Romains.
Superficie. — Aspect Général
La plus grande longueur de la commune du Douhet — de la limite de Juicq (grande métairie) à celle de Fontcouverte (chez Texier) — est de 7 km. 400. Sa plus grande largeur — de la route nationale n° 130 (La Sablière) à la limite de Saint-Vaize (La Pitié) — est de 4 km. 400. Sa superficie est de 1792 hectares.
Cette commune est accidentée. Une vallée très belle longe le chemin de grande communication n° 29 de Taillebourg à Cognac.
L’amateur du pittoresque qui aperçoit cette vallée du haut des rochers du Gros-Roc, au-dessus de la fontaine du même nom, est émerveillé de l’aspect des grands bois de chêne qui couvrent le coteau sud, du côté du Rochereau. Le paysage y est d’un très bel effet.
Une autre vallée, La Grand-font, traverse la commune de l’est à l’ouest, de la route nationale au chemin des «Anes»> entre chez Pérot, le Roc, le Château, le ruisseau et le chemin d’intérêt commun de Taillebourg à Ecoyeux. A remarquer également les vallons du Puy Lanté.
Le Bassin de chez Pérot, près le Bois des Anglais.
Les deux cinquièmes de son territoire sont couverts de bois de chêne, de bruyères et d’ajoncs. On ne rencontre à peu près que des bois: 1° entre les villages de La Chaume, Les Vinets, la Métairie et chez Turpeau; 2° dans les Didardes et la vallée des Brousses; 3° entre La Chaume, la route de Taillebourg, le Ruisseau et les Fontaines; 4° dans la vallée d’Obron, de la Thonne, de chez Siquet; 5° les grands bois des Quartiers, et dans l’entourage de chez Lanté, chez Boizeau, La Maisonneuve et chez Vieuille.
Les terres cultivables se trouvent dans les environs de chez Jaguenaud, le Grand-Fief (beau plateau aujourd’hui couvert de belles vignes), chez Pérot, les Grands-champs, les champs de La Croix, les trois Cornières, Les Rentes, l’Audeberderie, le Gros-Roc, Les Mollins et dans les alentours de tous les autres villages.
Il n’y a pas d’autre cours d’eau que le «Rochefollet» (ou La Planche), auquel la fontaine du Gros-Roc donne naissance; mais chaque village a sa grande mare dont l’eau croupissante sert à l’abreuvement du bétail. Elle est sans doute moins agréable et moins saine que l’eau claire et limpide des charmants ruisseaux de certaines régions, mais on n’a pas la peine de la tirer des puits qui ont fréquemment 15, 20 ou 25 mètres de profondeur.
Les bassins de chez Pérot et du Ruisseau alimentés par l’aqueduc, rendent de grands services. On y vient laver le linge de très loin et l’été, quand beaucoup de puits sont taris, on vient avec des tonneaux chercher de l’eau au bassin du Ruisseau. Il serait à désirer que ce bassin fût entouré d’un hangar où les lavandières seraient à l’abri du froid, du vent et de la pluie... Si la question de propriété en était discutée, ce qui me semble improbable, une simple expropriation pour utilité publique établirait un titre de propriété définitif.
Sur toute l’étendue du territoire communal, on trouve de la pierre de taille très renommée; mais principalement à La Chaume, à La Brangerie, à la Foucherie et dans la vallée d’Obron où une importante carrière, dite carrière de La Thonne, a été ouverte en 1905 par M. Marlaud, entrepreneur du 3e lot de la ligne de St-Jean-Saujon, à côté du viaduc de la Thonne de sept arches, 80 mètres de longueur et 22 mètres de hauteur.
Le bassin du “ Ruisseau ”