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Chapitre 5

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- Je me suis tellement inquiétée pour toi, murmura Lacey dans la chemise de Vincent, essayant en vain de retenir ses larmes rien qu’à le voir toujours en vie.

Les cauchemars qu’elle avait eus de lui, enterré vivant quelque part, ou même pire, avaient instantanément perdu leur pouvoir sur elle depuis qu’elle s’était retrouvée dans ses bras… ceux de son ami qui était mort tellement de fois. Son cœur s’était arrêté cette nuit-là et rien que le fait d’y penser la faisait encore frissonner.

Sa main s’agrippa au tissu de sa chemise :

- Masters… la main de ce salaud t’est passée à travers. Comment t’es-tu enfui ?

Entendant un léger tremblement dans sa voix, Vincent ignora l’homme enragé qui était derrière elle et libéra son étreinte afin de pouvoir tendre les bras. Il la repoussa doucement et constata que ses joues étaient mouillées. Et putain… il lui avait pourtant bien dit de ne pas s’inquiéter pour lui… et encore moins de pleurer.

Son ton s’endurcit :

- Tu n’as pas oublié, ma belle ? Mais j’adore ça… toutes ces choses… mourir n’est rien de plus qu’un jeu pour moi.

Ses stupides larmes avaient le pouvoir de lui faire plus mal que si une main lui crevait le cœur.

- Alors garde tes larmes pour quelque chose qui en vaut la peine, lâcha-t-il en se rappelant que la façon la plus rapide de lui sécher les yeux… c’était de l’énerver.

Lacey jeta un œil sur Vincent. Il l’avait fait exprès :

- Pfff… qui que ce soit, c’est un sale con ! Dis-moi ce qu’il s’est passé, lui rétorqua-t-elle en décidant de jouer au même jeu que lui.

- Ahhhhh ! Bah voilà ! Comme ça, c’est mieux ! Vincent se mit à sourire, trouvant cela vraiment attachant. Quand je me suis réveillé, j’étais de retour chez Masters, dans le jardin. Un tas de démons en colère s’éclataient en me tuant les uns après les autres. Mes blessures, qui guérissaient rapidement, leur permettaient d’avoir le plaisir de m’en faire encore et encore… mais quelle monotone bande d’enfoirés !

Lacey inspira profondément et ses yeux s’élargirent tout en le regardant. Son imagination se déchaîna tandis qu’une myriade de scénarios sur la manière dont les démons pourraient le tuer déferla sur l’écran de son mental comme un film d’horreur.

Voyant à nouveau ses yeux briller, Vincent ajouta rapidement :

- Ils n’étaient pas les seuls à s’amuser, et ils n’ont même pas battu mon record de décès en quarante-huit heures parce qu’ils n’arrêtaient pas de parler.

- C’était ma faute. Je suis désolée… vraiment désolée. J’aurais dû emporter ton corps avec moi d’une façon ou d’une autre, dit Lacey en souhaitant pouvoir remonter le temps. Tu t’es sacrifié pour me sauver une fois de plus, et je… je t’ai laissé au sol. J’étais censée être ta partenaire.

- Tu as fait exactement ce que je t’ai dit de faire, lui rappela Vincent sans mâcher ses mots.

Il tendit la main et la tapota sur le dessus de sa tête comme un bon petit chiot juste parce qu’il savait qu’elle détestait ça. Quand elle rejeta son bras, il était convaincu qu’elle ne s’effondrerait plus devant lui. Il en avait suffisamment traversé pour elle, les mois derniers et il ne pensait pas qu’il pourrait supporter de la voir pleurer maintenant sans lui dire quels étaient ses vrais sentiments.

- Mais tu as dû t’éloigner d’eux, sinon tu ne serais pas à Los Angeles… remarqua Lacey. Tu pourrais les laisser tomber dès maintenant et rester ici avec moi… là où c’est plus en sécurité.

- Tu prends tes désirs pour des réalités, ma cocotte, lui répondit Vincent en inclinant la tête vers l’avant du magasin pour attirer son attention sur ses fans aux yeux noirs qui regardaient toujours chaque mouvement qu’il faisait. Mon escorte m’attend pour que je leur apporte ta réponse.

Lacey eut du mal à leur accorder son attention, puis elle haussa les épaules sans crainte.

- Ils ne peuvent pas entrer dans Le Brouet de la Sorcière. Les démons ne sont pas autorisés à y entrer sans la permission de ma cousine, ou la mienne, alors ils peuvent rester là et pourrir parce que je m’en fous complètement.

- Hélaaaassss… ce n’est pas si facile, dit Vincent en secouant la tête en direction de sa petite partenaire audacieuse.

Quel dommage qu’il ait autant déteint sur elle !

Décidant de la sortir du pays des Bisounours, Vincent prit un ton plus sérieux pour lui montrer son mécontentement :

- Il me semble que tu aies oublié un détail important… laisse-moi te rappeler la réalité des choses. Les démons de notre petit réseau ont une obsession pour les armes des mortels et grâce à ce réseau clandestin, ils en ont obtenu une belle collection. Ces deux-là, par exemple, ils n’ont pas besoin d’entrer ici pour nous capturer… non, pas du tout… et vu qu’ils sont armés, au pire, ils nous tirent dessus au travers de la vitre.

Lacey regarda lentement par la fenêtre en se demandant pourquoi ils ne lui avaient pas encore tiré dessus… peut-être parce qu’il y avait beaucoup de circulation dans la rue… peut-être aussi parce que du monde allait d’un magasin à l’autre, ce qui faisait beaucoup trop de témoins.

Elle reconnut les deux démons parce qu’ils étaient avec Masters la nuit où elle s’était échappée. Vincent avait raison au sujet de leur obsession pour les armes… ils avaient même mis la main sur des armes haut de gamme contre les monstres. Par ailleurs, utiliser des armes au lieu de s’attaquer aux gens leur permettait de se fondre plus facilement dans la masse.

- Pourtant, ils ne peuvent pas tirer sur ce qu’ils ne voient pas, fit-elle remarquer en attrapant la main de Vincent pour tenter de le tirer vers l’arrière-boutique avec elle.

Elle fronça les sourcils en remarquant qu’il ne voulait pas bouger.

Il la secoua en avant pour lui éviter de reculer contre le volcan fulminant qui se tenait juste derrière elle… non, mais quel con, celui-là !

- S’ils le voulaient, ils pourraient même faire exploser le magasin. Et ça, tu le sais aussi bien que moi, dit-il calmement.

Si pour lui, se faire tuer était devenu un jeu, Lacey devait apprendre à raisonner, sinon, elle risquait de carrément perdre la tête. Cette pensée l’irrita et il changea de ton :

- Maintenant, fais-moi le plaisir de prendre cinq minutes pour réfléchir. Sinon, c’est toi que je devrais enterrer.

- Et merde ! lança Lacey en lui arrachant la main dans un cri frustré. Il fallait qu’elle l’empêche de lui sortir cet argument chaque fois qu’il n’approuvait pas ses actions. Et d’ailleurs, pourquoi tu t’entoures de monstres alors que tu ne leur ressembles en rien ? siffla-t-elle, même si elle connaissait déjà la réponse et que c’était une raison futile à ses yeux. Eux aussi, ils peuvent mourir aussi vite que nous. Tu l’as prouvé en décapitant Masters.

- Ne t’inquiètes pas de ça, ma belle, lui dit encore Vincent en se disant qu’elle n’était pas en mesure de fuir ou de se cacher. Je suis ici pour t’aider et tu dois vraiment être méfiante. Le nouveau démon qui est intervenu pour prendre la place de Masters veut conclure un marché avec toi.

- Un marché… ils pensent vraiment que je suis assez stupide pour refaire cette erreur ? Lacey fit une grimace. Ça ne se produira pas.

- Ecoute-moi, dit Vincent en passant sa main à travers sa frange pour la pousser hors de ses yeux. Ce soir, à la vente aux enchères, ils mettront en avant le fait qu’ils aient ton âme et t’offriront ta liberté en échange de l’âme d’orbe que ton grand-père a volé il y a longtemps. Et tu l’as bien, cette âme d’orbe ? Hein ?

Se rappelant avoir tenu cette étrange âme d’orbe dans la paume de sa main, Ren fronça encore plus les sourcils. Aussi, l’image du tourbillon de l’entité piégée à l’intérieur lui vint à l’esprit. Pourtant, il n’avait senti aucun pouvoir venant de l’âme… seulement un pouvoir massif provenant de l’orbe elle-même. Ce qui était à l’intérieur était très bien protégé et confiné. Certainement pour une bonne raison, et le fait que les démons le surveillent ne lui convenait pas du tout.

Lacey regarda Vincent d’un air mécontent quand elle réalisa soudain qu’il était en train de se perdre pour la sauver une fois de plus.

- Mais… c’était ton idée, non ? Parce que tu sais très bien qu’une fois qu’un marché est conclu avec les démons, ils s’y conforment et nous laissent tranquille ?

- Stop ! Arrête de me prendre pour un héros ! lui dit-il en se condamnant toujours d’avoir enfreint la seule règle qu’il s’était imposée : celle de s’être laissé charmer par quelqu’un. C’est quelque chose que j’avais suggéré parce qu’ils me torturaient et que je voulais qu’ils cessent au plus vite.

Lacey serra son poing pour lui cogner la poitrine sans se soucier de savoir si cela faisait plus mal à elle qu’à lui. Non, mais… sérieusement… qu’est-ce qu’il pouvait être bête quand il prétendait ne pas ressentir la douleur de la mort ! Parce que, tellement de fois, elle avait pu voir son regard angoissé pour croire en une telle absurdité.

- T’essayerais pas de me faire pleurer, là ? l’accusa-t-elle.

Vincent se rendit compte qu’il n’aurait probablement pas dû admettre ce petit détail. Elle devrait plutôt lui en vouloir de l’avoir mise en danger au lieu de s’inquiéter de son niveau de tolérance à la douleur. Peu importe à quel point ça faisait mal, si la douleur ne signifiait rien.

Il aurait dû savoir qu’il ne fallait pas céder à sa solitude, ne serait-ce qu’une minute… la traîner dans ce pétrin comme un sale connard d’égoïste juste parce qu’il s’ennuyait. C’était incroyable qu’il l’ait protégée si longtemps, mais si elle voulait bien l’écouter, il pourrait enfin la libérer de tout ça.

- Bon, d’accord… écoute… je ne sais pas ce qu’est cette âme d’orbe, mais le fait qu’ils la veulent et qu’ils soient non seulement prêts à te laisser vivre, mais aussi à te donner une chance pour repartir à zéro… eh bien, ça peut vouloir dire que cette âme d’orbe n’est probablement pas une putain d’bonne chose, admit-il en lui envoyant un regard têtu. Mais si ça peut te permettre de rester vivante, eh bien, dans ce cas, je te demande tout de suite de leur donner cette putain d’babiole.

Elle grogna en se demandant s’il arrêterait un jour d’utiliser le fait qu’elle soit mortelle en sa défaveur. Pour le moment, elle se fichait complètement du démon légendaire que son grand-père avait prétendu piéger dans l’âme d’orbe tel un génie dans une bouteille. Comme son grand-père n’avait jamais su comment l’ouvrir, et qu’il avait essayé, ce n’était pour elle qu’un joli petit presse-papiers.

Se balançant pour chasser Ren de la pièce, elle sursauta en le trouvant à moins d’un mètre derrière elle. Il y avait quelque chose dans le regard noir avec lequel il regardait Vincent qui lui fit mettre encore plus de distance entre lui et son ami. Elle s’interposa entre eux et s’appuya contre le comptoir. Génial… Ren avait l’air de vouloir tuer quelqu’un et Vincent disait toujours qu’il voulait mourir… ils devraient bien s’entendre.

Elle prit une longue inspiration pour se calmer et redressa les épaules :

- Bon… puisque vous avez tous les deux l’air de détester les voleurs, j’en conclu que vous n’avez pas volé cette âme d’orbe, mais que vous l’avez tout bêtement mise dans un endroit plus sûr, comme Gypsy me l’a assuré… c’est vrai ?

- C’est vrai, admit Ren du tac au tac.

Il voulait qu’elle lui demande de l’aide, car l’homme qui se tenait près d’elle voulait certainement sa mort. Pourtant, il avait pu obtenir un certain nombre d’indices sur comment faire la prochaine fois qu’il serait avec elle rien qu’en voyant la façon dont l’étranger venait de se comporter en sa compagnie.

Il se retenait de se frotter la tempe. Le fait d’avoir utilisé le pouvoir de Zachary sur Lacey lui avait embrouillé la tête et ça le perturbait. Il avait l’impression d’être celui qui la connaissait depuis un an… qui lui avait fait l’amour… qui l’avait protégée… et qui est même mort pour elle. Au moins, il avait encore gardé suffisamment de bon sens pour accuser l’autre.

- Dans ce cas, tu ne devrais pas avoir de problème pour le récupérer… pas vrai ?

Lacey voulait vérifier son degré d’honnêteté.

Sachant que ça lui sauverait la vie, Ren avait l’intention d’utiliser cette âme d’orbe à des fins commerciales. Au lieu d’annoncer son projet devant Vincent l’Informateur Démoniaque, il répondit vaguement :

- Je peux m’arranger, mais il faut d’abord que j’en parle à un certain Dieu… il sourit intérieurement quand Vincent leva un sourcil en entendant sa remarque au sujet d’un Dieu. Mais les démons devront accepter que tu aies une escorte à la vente aux enchères, parce que tu n’iras pas seule.

Lacey sentit une pointe d’espoir naître dans sa poitrine en se rappelant soudain de ce que Ren lui avait dit à propos d’aspirer les pouvoirs de ceux qui étaient autour de lui et d’être en mesure de les utiliser. Elle ne pouvait qu’imaginer à quel point il deviendrait puissant s’il entrait dans une pièce remplie de démons et d’autres créatures paranormales. Très bonne idée, même… les démons ne comprendraient pas ce qui leur arriverait jusqu’à ce que tout soit enfin terminé et ils n’auraient pas d’autre choix que d’accepter d’ajouter le nom de Vincent à la liste des personnes libérées.

Ren la fixait, et elle lui offrit lentement le plus beau sourire qu’il ait jamais vu. C’est à ce moment qu’il sut que les ennuis ne faisaient que commencer pour lui.

Maintenant qu’elle avait pris de l’assurance, elle se rapprocha de Vincent et le défia du regard :

- Très bien. Va le dire à ces enfoirés. Je n’accepterai leur accord qu’à une seule condition. L’accord devra comprendre… mon âme et ma liberté… mais également ton âme et ta liberté.

- Pourquoi ? T’as envie de mourir ? demanda Ren, voulant soudainement faire entendre raison à cette jolie fille.

- Non ! Je suis complètement d’accord avec ton nouvel ami, dit Vincent qui reçut un regard ennuyé de la part de Ren. Je ne ferai pas couler le bateau… surtout pas quand tu es dedans. Nous allons être entourés de démons ce soir, à la vente aux enchères. Parce qu’il y a beaucoup de choses à prendre… pas seulement toi !

Vincent respira profondément avant de poursuivre :

Désir Fatal

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