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Jamais les courses continentales n’ont été plus en vogue qu’aujourd’hui; il semble que ce goût s’infiltre davantage dans nos mœurs.

Nous faisons courir et nous parions.

Nos éleveurs ont souvent lutté avec avantage contre nos voisins d’Outre-Manche; mais une fois qu’il s’agit de paris, il n’en est plus de même. Quelques faiseurs de livres, fort habiles, se rencontrent parmi les amateurs du Turf français; cependant malgré cela non-seulement les paris et leurs combinaisons sont encore répandus en France d’une façon restreinte, mais beaucoup de combinaisons usitées quotidiennement en Angleterre, nous sont complètement inconnues.

La science des paris de courses si attrayante, de nécessaire qu’elle était, va devenir indispensable. Voici pourquoi:

Chaque jour les courses prennent plus d’extension et par conséquent les paris se multiplient. L’an prochain marquera dans les annales du Turf français. Le grand prix de la ville de Paris nouvellement institué et qui fera l’objet d’une réunion spéciale, au mois de juin prochain, à Longchamps, après les derby de Chantilly et d’Epsom, attirera des parieurs de tous les pays et notamment d’Angleterre. Tous les chevaux de trois ans, quelle que soit leur origine, pourront y prendre part. Ce prix sera considérable. Il donnera lieu à la création de nombreux livres de paris fort importants. Le temps est donc venu pour les amateurs français de se perfectionner, pour les uns, dans la science des paris de courses et pour les autres de l’apprendre.

L’auteur de ce livre croit avoir simplifié, autant qu’il est possible, l’exposé de ses théories. Il croit également avoir renfermé dans ce guide toutes les combinaisons qu’il est indispensable de connaître, et de plus avoir répondu à un besoin impérieux, incontestable, en le publiant.

Il ne faudra point se décourager par l’aspect un peu aride des groupes de chiffres que contient ce guide.

En fait de paris, tous les calculs se rattachent à la théorie des fractions que personne n’ignore. Une lecture attentive suffira, même aux moins initiés, pour être à même d’engager sérieusement la partie au salon des courses. Celui-ci est la Bourse des paris approuvée par le Jockey-Club et sanctionnée par l’autorité municipale.

J’ai dit Bourse, et rien n’est plus exact que ce mot, car la hausse et la baisse s’opèrent aussi bien sur les chevaux que sur les valeurs; l’avantage du salon des courses sur sa sœur de la rue Vivienne, c’est que le courtage y est inconnu; chaque parieur y est son propre agent de change; la couverture n’y est pas exigée; la solvabilité et l’honorabilité des contractants sont tellement liées à l’intérêt de tous les membres de cette sorte de Club, qu’elles n’y font jamais défaut. De là cette grande régularité dans les liquidations, sur laquelle repose le crédit réciproque de tous les parieurs entre eux.