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I.

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Table des matières

SUR ce sein qui se glace, enfant de ma tendresse,

Pour la dernière fois, oh! viens, que je te presse!

Des feux de mon printemps pur rayon émané,

Miroir d’affection que Dieu m’avait donné,

Afin qu’en un portrait vivant qui la reflète

Mon âme eût d’ici-bas l’existence complète!

Amé, mon cher Amé, toi, la plus douce fleur

Qui pour moi soit éclose au chemin de douleur!

Esprit dont la lumière angélique et sans voile

De mon terrestre ciel fut la plus claire étoile!

Ce jour est le dernier où mes yeux te verront,

Le dernier où sur moi rayonnera ton front.

Mes pieds ne doivent plus sortir de cette couche;

Et ces mots de mon cœur sont le sceau de ma bouche.

Demain tu ne dois plus me revoir sous les cieux:

Je te quitte!... Il est temps d’échanger nos adieux!

Je m’en vais, fatigué de douleurs et d’années,

Dans le lit du tombeau reposer mes journées;

Je vais où refleurit notre âme en sa verdeur,

Où du soupir mortel l’insatiable ardeur

Trouve à flots et sans fin la source qui l’apaise.

Comme le prisonnier la chaîne qui lui pèse,

Je quitte cette vie, et n’emporte au cercueil

Qu’un regret en partant: te laisser dans le deuil!

Parmi tant de poison brûlant qui les dessèche,

Pour mes lèvres tu fus la goutte la plus fraîche

Qu’elles aient savourée au calice où le Ciel

Distribue à ses Oints leur lot royal de fiel.

Ainsi, que du Seigneur la bonté soit bénie,

Puisque, pour adoucir ma coupe d’agonie,

Il m’accorde à la fin, par insigne faveur,

Le baiser filial pour dernière saveur!

Chère image de moi, mon enfant, toi dont l’âme

Résonne par ma fibre et reluit de ma flamme,

De mon être mortel, toi, la meilleure part!

Mon seul soulagement, dans le deuil du départ,

Vois-tu, c’est de songer que ma vie éclipsée

T’aura laissé sur terre ainsi qu’une pensée

Palpitante d’amour, d’héroïsme et de foi,

Pour rendre devant tous témoignage de moi.

Dieu seul, ô mon Amé, lui dont le regard sonde

Tout amour, Dieu seul sait quelle attache profonde

Liait au tien ce cœur qui va t’abandonner!

Puisque le Ciel permet, mon fils, que, pour donner

Les leçons du sépulcre à ta blonde jeunesse,

Ma voix, près d’expirer, pour un moment renaisse,

Ecoute! et, dans ton cœur, toi par qui je revis,

Grave bien mes adieux et mes derniers avis.

Après moi je te laisse, ô reflet de moi-même,

Pour luire sur le front de ce peuple que j’aime,

Comme, au sommet des monts, pour son gage d’adieu,

Le jour laisse en mourant un dernier trait de feu.

Tête si frêle encor, que Dieu déjà condamne

A porter le bandeau, dont l’ombre sitôt fane

Les espérances d’or et les souris naissants,

Diadème léger que portent tes quinze ans!

A ceux au front de qui son sceau fatal se pose,

Sais-tu quels lourds devoirs le Roi du ciel impose?

Jeune âme vierge encor des douleurs d’ici-bas,

Frais vase d’innocence, oh! non, tu ne sais pas

Quel amer privilège il fait, et quelle somme

De dégoûts il octroie à ceux que son choix nomme!

Ame de lait, qu’un ange environne et défend,

En cette heure sévère apprends donc, mon enfant,

Que ton royal castel doit être une redoute;

Ton vrai trône, un pavois; ton seul dais, une voûte

De lances sur ton front; ton sceptre, un glaive nu

De l’aurore à la nuit en éveil maintenu.

Ah! si tu veux régner par toi-même, préserve

Ton cœur de ces plaisirs dont la mollesse énerve.

Mon fils, malheur à toi, si tu fais comme ceux

Pour qui le royal trône est un lit paresseux!

Si jamais, succombant au faix, ta main abdique

Les rudes fonctions de ce sceptre héraldique,

L’œil détourné de toi, l’âme de tes aïeux

Alors se voilera de douleur dans les cieux.

Le Règne, oh! que ton cœur dès aujourd’hui s’imprègne

Du grand sens que contient ce mot profond! — le Règne,

C’est le combat du fort en butte à mille coups,

Le combat éclatant d’un seul homme pour tous.

Comme l’aigle, son nid; le lion, sa tanière;

Comme les assiégés, leur muraille dernière;

Comme un soldat, le poste auquel on l’a planté ;

Jusqu’à ton dernier sang défends ta royauté !

Que le puissant éclat de ta vie elle-même

Relève autour de toi celui du diadème.

Par des exemples saints ou de nobles exploits

Mets une sanction solennelle à tes droits.

Que, sans avoir besoin de ce siège d’où prime

Un roi sur ses entours, — ta vertu, haute cime,

Fasse aux regards vers toi dirigés d’en dessous

Reconnaître celui qui domine sur tous.

Garde pieusement, comme un saint héritage,

Ce peuple, dont le soin va t’échoir en partage:

Comme il me fut légué, je le lègue à mon tour;

Je l’aimais; qu’il retrouve en toi tout mon amour.

Heureux et maintenu dans sa tranquille joie,

Doux troupeau dont jamais nul d’eux n’a fait sa proie,

Sous l’abri pastoral de leurs pavois amis

Nos pères se le sont de mains en mains transmis,

Comme, dans un foyer de famille où l’on s’aime,

On se passe, de père en fils, à l’heure extrême,

Afin d’éterniser l’amour dans l’avenir,

Un joyau précieux, gage de souvenir.

A ce peuple imprégné d’innocence native

Si tu veux conserver sa vertu primitive,

Entoure-le d’amour. — En l’entourant de fers,

Tu le ferais esclave; et l’esclave est pervers.

Ce n’est pas un captif qu’au timon l’on attelle,

Mais un enfant que Dieu nous remet en tutelle.

Non, le peuple n’est pas aux rois, mais à Dieu seul!

Enfant, moi je te dis ce qu’a dit ton aïeul.

En un sobre bonheur que ton soin le maintienne:

Dans sa joie, ô mon fils! tu trouveras la tienne.

Puis, lorsque tu prendras vers les cieux ton essor,

Tu sauras, comme moi, ce que vaut le trésor

De bénédictions que le peuple heureux sème

Sur les pas de ses rois! S’il a du diadème

Trouvé le poids léger, c’est lui, quand nous mourons,

Qui pour l’immortel règne alors sacre nos fronts:

Le chrême avec lequel il nous oint dans la bière,

C’est le pleur que son cœur verse par sa paupière!

Une fois sur l’airain écrite, que ta loi,

Ainsi que contre tous, prévale contre toi:

Que cette loi, prêtant au faible un sûr refuge,

Ne sache pas le nom de l’homme qu’elle juge:

Que, semblable au soleil, regard central des cieux

Versant leur portion de jour à tous les yeux,

Sur ton peuple, en rayons paisibles, ta justice

Egalement, de loin, de près, se répartisse:

Que le crime toujours la rencontre en éveil

Au seuil des droits tremblants. Exclus de ton conseil

L’esprit de passion, de haine et d’amertume,

Feu qui, loin d’éclairer, trouble l’œil et consume.

Que, pour fouiller toute ombre et sonder jusqu’à fond

Et le bien et le mal, que l’homme, hélas! confond,

L’impassible examen, lampe fidèle et sûre,

Soit de tes jugements la règle et la mesure.

Auprès de la Justice, à la noble Pitié

Fais du trône royal partager la moitié,

Afin que, lorsqu’il va frapper, elle alentisse,

Comme une main d’en haut, le bras de la Justice.

La Justice, vois-tu, c’est l’arrêt de l’esprit,

L’esprit, règle qui ment, soleil qui s’assombrit

Parfois à l’instant même où l’on croit qu’il éclaire

D’une émanation plus égale et plus claire;

Soleil que la vapeur du sol des passions

Nous voile si souvent, sans que nous connaissions

La source d’où nous vient cette ombre, ni les causes

Qui font tant varier la figure des choses.

De l’Expiation corrigeant la rigueur,

La Pitié, c’est l’arrêt infaillible du cœur;

La Pitié, c’est la calme et tempérante flamme

Qui dans la froide loi pénètre comme une âme;

C’est le souris du ciel, par qui dans ce bas lieu

Nous sommes, rois d’un jour, les images de Dieu.

Afin qu’à l’heure où nul refuge humain ne reste

Aux sceptres menacés, l’autel, rempart céleste,

Consolide ton trône en danger, prête-lui

De ton trône en retour le solidaire appui.

Maintiens bien sous leur dais les fils du Tabernacle:

Du Dieu de notre Foi leur parole est l’oracle;

Ce que leur bouche dit fait les peuples meilleurs;

Et leurs mains vers le ciel conjurent nos malheurs.

Contre les ennemis qui l’assaillent, protège

L’universel Pasteur trônant au divin siège:

De nos Preux, à sa voix, toujours le bras s’armait;

Et la triple Tiare a béni leur armet.

Dans l’ordre de l’esprit, sois à la voix romaine

Soumis comme un bon fils; mais, hors du saint domaine,

Que l’honneur de ton sceptre et ton titre de roi

Soient, dans l’ordre du temps, ta haute et seule loi.

Pour ne jamais faillir au royal caractère,

Souviens-toi que chez nous le sceptre héréditaire

Comme octroi ne vient pas d’une étrangère main,

Ni du Pontife-roi, ni du César Germain.

Le droit seul nous le donne; et, dans ce moment même,

Ta consécration, c’est le souffle suprême

Que tu vas recueillir au chevet de ce lit!

Que ton front, qu’un reflet des aïeux ennoblit,

Respecte, en s’inclinant devant Rome et l’Empire,

La fierté de ces Preux qui dans ton sein respire.

Legs divin que ta main de la mienne reçoit,

Non, sous aucun pouvoir souverain, quel qu’il soit,

Ne laisse pas ramper ta couronne asservie;

Garde-la sur ton front, comme en ton sein ta vie;

Mon fils, tu n’en dois compte à nul pouvoir, sinon

Au Roi du ciel, qui seul aura sacré ton nom!....

Garde intact le dépôt de la doctrine antique

Transféré dans ton sein: c’est l’anneau dynastique

Par lequel au passé s’enchaîne l’avenir,

Comme à la vieille main la jeune vient s’unir.

En marchant vers le bien, laisse, louange ou blâme,

Gronder l’humain concert sans l’écouter de l’âme,

Comme vers le soleil le corps tout droit poursuit

Sa route, sans songer à l’ombre qui le suit.

Le bien que sous le voile en silence on opère,

Perle que seul connaît l’œil du céleste Père,

Pèse plus, très-souvent, au poids du paradis,

Que les gestes d’éclat sur la terre applaudis;

Et la vie au soleil des hasards consumée

Pour amasser un peu de la vile fumée

Qu’à ses dieux d’un moment prodigue un monde vain,

Restera sans salaire au tribunal divin.

Dans ta nuit orageuse et dans ton jour prospère,

— Et crois-en ce que dit à cette heure ton père! —

Ne compte que sur Dieu. Le terrain sur lequel

Trop souvent, insensés! de l’espoir temporel

Nous élevons le mur, est un terrain de fange

Dont au moindre accident le niveau se dérange.

Va, les destins des rois sont de dures leçons!

Tous ces toits de bonheur que nous établissons

Sur le sol ondoyant de la fortune humaine,

Sol que l’illusion prend pour constant domaine,

Aux orages du sort ces toits sans cesse ouverts,

Sont vite renversés au souffle des revers.

Le nid qui s’établit au penchant de la berge

Appartient au torrent qui monte et la submerge:

Le pavillon assis sur la poudre, est le lot

Du premier vent qui souffle et la disperse à flot:

Sur un sol de volcan les remparts que l’on fonde

Sont la part du torrent de lave qui l’inonde:

Le seuil qui n’a pour toit que la voûte de l’air,

Appartient aux autans, à la foudre, à l’éclair:

La moisson des silos construits sur le rivage

Est la propriété du flot qui le ravage:

Ce que nous asseyons sur l’avenir humain

Appartient au hasard qui le tient dans sa main.

Pavillon où des rois s’assied l’orgueilleux songe,

Le trône, prends-y garde, est fait d’un bois que ronge

L’insecte du cercueil, et le dais, d’un velours

Qui se fuse bientôt sous l’haleine des jours!

Afin qu’en notre cœur l’espérance conçue

Par un fatal retour ne soit jamais déçue,

Il faut — écoute bien! — édifier ailleurs

Notre félicité sur des appuis meilleurs.

Fonde-toi dans ton cœur un céleste royaume,

Dont les Etats mortels ne sont que le fantôme;

Pose, bien au delà du temps, et tout à part,

De cette royauté l’invisible rempart.

L’espoir fort, la prière ardente et l’œuvre sainte,

Voilà le vrai granit pour bâtir cette enceinte,

Granit contre lequel toute flèche de mort

S’émousse, et que des ans jamais la dent ne mord.

Quand notre toit mortel au vent du sort s’agite,

Notre âme là-haut trouve un immuable gîte.

Si jamais dans l’orage, ô mon fils! tu perdais

Sur la terre ton seuil et ton trône et ton dais,

Tu trouverais encore au fond de ta pensée,

Pour abriter ton front, une tente dressée,

Et, plus brillant cent fois que celui des Césars,

Un autre diadème au-dessus des hasards.

Puis quand, après deux jours passés sur cette terre

Où dans les coupes d’or sitôt le vin s’altère,

La mort viendra tarir et briser dans tes doigts

Le calice d’ivresse où s’abreuvent les rois;

Quand son sceau descendra sur ta lèvre pâlie;

Si tu t’es préparé le calice sans lie

Que l’on boit au banquet où siègent les esprits;

Si, prenant les hauteurs humaines en mépris,

Tu t’es construit d’avance en la sainte vallée,

Pour y placer ton cœur, une tour crénelée,

Qui ne soit pas semblable aux tours sans fondement,

Dont la solidité chaque jour se dément;

Ah! si dans l’avenir, comme j’ai fait moi-même,

Ton cœur s’est réservé ce refuge suprême,

Ton rêve alors jamais ne sera confondu!

Arrivée au moment qu’elle a tant attendu,

Tu ne sais pas combien ma pauvre âme est contente

De quitter aujourd’hui ce trône, instable tente

Où je n’ai pas — mon Dieu le sait! — mis mon espoir;

Où j’ai veillé debout, sans joie et par devoir,

Comme au poste assigné veille l’homme du glaive,

Inquiet, attendant toujours qu’on le relève!

Des jours qu’il m’a comptés là-haut, ah! s’il eût plu

A Dieu de prolonger le terme révolu;

Comme il laisse fleurir, pour qu’il veille sur elle,

Le vieux chêne à côté de la plante humble et frêle,

Si, quelques jours encore, il eût contre le tien

Laissé battre mon cœur comme un vivant soutien;

Alors, affermissant ton pas encor débile,

Jeune âme, que ce soir je laisserai pupille,

J’aurais pu, conduisant ta candeur par la main,

T’enseigner à marcher par toi-même au chemin

Où vont ceux à qui Dieu, pour une épreuve insigne,

Du souverain pouvoir imprime au front le signe;

Chemin qu’il faut gravir en portant un bandeau

Où d’une nation pèse tout le fardeau;

Route sombre et longeant une pente scabreuse

Où sous chaque faux pas un abîme se creuse;

Sentier, sur tous les points, de ronce interrompu.

Si le Maître des rois l’eût permis, j’aurais pu,

Science que trop tard le malheur nous enseigne,

Vers ce mont périlleux et haut qu’on nomme «Règne»

D’avance te marquer du doigt et prévenir

Les mille écueils semés sur ta route à venir;

Je t’aurais inculqué les doctrines apprises

A l’école des ans et des terribles crises;

Puis, mon enfant, j’aurais...... Mais Dieu n’a pas voulu.

Eh bien, qu’il me soit fait comme il a résolu!

Comme au sentier fleuri des beaux ans, je le loue

Dans l’aiguillon des maux qui sur ce lit me cloue,

Dans le rayon des jours qu’à mes yeux il reprend,

Dans la poudreuse nuit à laquelle il me rend.

Vieux tronc, je le bénis dans le coup qui m’enlève

A toi, tendre rejet dont ma vie est la sève!

Ton avenir, enfant, je le confie au Dieu

Qui coupe de mes jours la trame à son milieu.

Dès que le vent d’en haut, souffle qui me calcine,

Sur le vieux sol des jours fait sécher ma racine,

Quand de mon sein flétri le rejeton qui sort

Est encor si tremblant et faible en son essor;

A cette jeune branche, afin qu’elle végète

Brillante de verdeur, loin du tronc qu’il rejette,

Dieu saura, tempérant l’air et les feux du ciel,

De sa grâce verser le flot substantiel.

Car c’est lui, quand il perd l’abri de la futaie,

Qui prête au grêle arbuste une main qui l’étaie:

C’est lui, quand du lion l’âge brise les reins,

Qui fait au lionceau pousser l’ongle et les crins:

C’est lui, quand la mort clôt les ailes de son père,

Qui donne le duvet à l’aiglon impubère:

C’est lui, quand la brebis meurt au froid des saisons,

Qui sur l’agneau tremblant fait croître des toisons:

C’est lui, lui, toujours lui, quand leur mère succombe,

Qui soustrait au vautour les fils de la colombe!!!

Maintenant que, d’un cœur confiant et soumis,

Aux soins du divin Père, enfant, je t’ai remis,

J’accepte mon tombeau... Je soupire après l’heure

De quitter pour toujours la vallée où l’on pleure,

L’heure d’atteindre au seuil des royaumes parfaits

Où du sceptre mortel les rois posent le faix.

Viens, ange d’innocence, aider enfin mon âme

A rompre doucement le dernier bout de trame

Qui dans ces sens humains me retient prisonnier!

Mon cœur va s’éteignant; qu’un pressement dernier

Transmette dans le tien sa suprême étincelle!

De la mort sur mon front l’ombre qui s’amoncelle

Va voilant de tes traits l’image dans mes yeux,

O toi, de mon matin rayon le plus joyeux!

Front dont le tendre éclat, de l’âme vrai symbole,

Fut de ma royauté la plus belle auréole,

Quand du cercueil sur moi la nuit vient s’épancher,

Sois encor la lueur qui dore mon coucher!

Sois pour mon front l’espoir d’une nouvelle aurore!

Pour la dernière fois que je te voie encore!

Que dans mes yeux ravis j’emporte, en les fermant,

De ton âme sur moi le doux rayonnement,

Afin que ce reflet tombé de ton visage

Au travers de la mort éclaire mon passage!

Amé, je vais t’attendre au sein de nos aïeux.....

Adieu pour quelques jours!... Au revoir dans les cieux!...

D’ici-bas maintenant, ô Seigneur, congédie,

— Car du dernier sommeil sur ma tête engourdie

Je sens, je sens déjà venir la pesanteur, —

O Seigneur, congédie en paix ton serviteur!!!

Le Comte Vert de Savoie

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