Читать книгу Le chemin qui descend - Ardel Henri - Страница 3
III
ОглавлениеAinsi qu'elle s'y était engagée, mais assez avant dans la matinée, – il était plus de dix heures et demie, – Claude montait vers le Bois-fleuri, la propriété haut perchée, qui dans l'entour de son parc, dominait Landemer. La marquise de Ryeux était une très charitable et très pieuse vieille dame qui subventionnait largement le dispensaire dont la direction était confiée au docteur Élisabeth Ronal.
C'est ainsi que Claude était venue gîter à Landemer, sous l'aile de Mlle de Villebon, autre fidèle du dispensaire et de ses œuvres multiples; une dévouée qui, rebelle au mariage, retenue auprès d'un père infirme dont la mort la laissait seule, s'était alors adonnée aux œuvres pies, leur consacrant la plus grande part de sa fortune.
Claude lui avait dit vrai, comme toujours, en parlant avec sa sincérité hautaine, la veille. Hors de l'atmosphère qu'Élisabeth créait autour d'elle, Mlle de Villebon lui apparaissait comme une façon de phénomène dont la mentalité lui était singulièrement étrangère. Quant à Mme de Ryeux, c'était pour elle, une respectable vieille dame, cordialement ennuyeuse, guère intelligente.
Aussi, elle avait dû faire effort pour s'en aller lui porter le message de Mlle de Villebon, laissant son violon qu'elle avait travaillé avec amour depuis le matin.
Dehors, elle se consola instantanément de cette course forcée, car la matinée était délicieuse. Encore des rafales, mais un large ciel pur d'un bleu lavé, où couraient, haletantes, balayées par le vent, de grosses nuées floconneuses… Un ruissellement de soleil sur les feuilles rousses, sur l'herbe humide que courbait le bon souffle salé; et jusqu'à l'horizon, une mer houleuse, couleur d'opale, dont les vagues venaient, dans une poussière de neige, battre le rivage de galets.
A son ordinaire, Claude marchait vite, parce qu'elle était à l'âge où la marche est un vol. Et si violemment, elle jouissait de la saveur un peu âpre de ce matin de septembre, qu'elle ne pensait à rien d'autre. Elle oubliait le départ si proche, l'avenir incertain, autant que la beauté de ce ciel tourmenté où le soleil semblait une clarté fugitive.
De même, elle avait oublié un petit incident qui l'avait amusée un instant, tout à l'heure, tandis qu'elle finissait de jouer un adagio de Franck… Du dehors, un invisible promeneur criant: «Bravo! Bravo!» avec un accent d'enthousiasme et de conviction, flatteur comme les plus flatteurs applaudissements qu'elle eût reçus.
Et, certes, si jeune fût-elle, déjà elle avait été acclamée, depuis le jour de son prix triomphal, au Conservatoire; et ensuite, dans les divers milieux mondains, ou purement artistiques, qui s'étaient ouverts à sa jeune carrière. Car elle était prodigieusement douée, fille d'une mère qui s'était révélée une rare artiste pendant une courte apparition au théâtre, interrompue par la mort. Et, de plus, elle avait été une travailleuse dirigée par l'inflexible volonté d'arriver. D'ailleurs, elle aimait l'art pour l'art. Même sans la nécessité de parvenir, elle se fût donnée à la musique avec la même fougue qui mettait dans son jeu une flamme dont la puissance échauffait les plus profanes.
Dans ses premiers succès, il y avait eu aussi une part pour son type d'étrange gamine, son masque d'éphèbe, couronné de boucles lourdes, le mince visage, sévère et un peu dédaigneux, semblant éclairé par quelque obscur foyer qui épandait son reflet dans l'ombre chaude des prunelles, dans le dessin frémissant des lèvres. Devant le public, elles ne souriaient guère ces lèvres, ardemment pourpres; elles s'ouvraient à peine dans le monde; surtout pour répondre aux félicitations, qui semblaient la laisser très indifférente; comme si elle eût joué pour elle seule, pour réaliser un idéal qui lui était cher.
Élevée par une créature d'élite, de volonté forte et douce, qui aimait ses frères comme les autres s'aiment eux-mêmes, elle l'avait vue, par ses actes bien plus que par ses paroles, lui enseigner que la femme, surtout quand elle est pauvre, doit tracer bravement son sillon, sans escompter l'appui de l'homme qui, neuf fois sur dix, le lui accorde en égoïste.
Dans une atmosphère d'altruisme, de science, de devoir, de féminisme aussi, elle avait ainsi grandi, entendant frémir autour d'elle le monde des idées, qu'elle accueillait avec une avidité insatiable.
Le souci des humbles lui apparaissait tout naturel… Et cependant, c'était par un effort vers la loi du dévouement, sans cesse prêchée par Élisabeth Ronal, qu'elle s'était résignée, en cette matinée de septembre, à quitter son violon, pour porter des nouvelles des petites pensionnaires à leur bienfaitrice.
– Puis-je voir Mme de Ryeux, un moment? Voulez-vous lui demander si elle veut bien me recevoir? dit-elle au domestique apparu au tintement de la cloche d'arrivée.
– Si Mademoiselle veut entrer, je vais m'informer.
Claude pénétra dans le petit salon, clair sous ses tentures de Jouy, et resta debout devant la fenêtre, regardant la course des vagues qui bondissaient jusqu'aux plus lointaines profondeurs de l'horizon.
– Que Mademoiselle veuille bien me suivre; Madame la marquise est au premier, dans la bibliothèque.
Claude obéit. Le domestique ouvrit une porte et elle se trouva dans la vaste pièce, pareille à une galerie, où dans la haute cheminée d'antan, crépitait une belle flambée de bois.
Mme de Ryeux n'était pas seule. Devant elle, qui était assise près de la cheminée, occupée à tricoter dans sa bergère, se tenait un homme jeune que Claude ne connaissait pas; hardiment campé, la silhouette élégante, malgré sa robustesse, des cheveux coupés en brosse au-dessus du front, bruns mais striés de blanc. La moustache était plus claire sur les lèvres dessinées d'un trait presque violent, comme le menton carré, soigneusement rasé.
Mme de Ryeux accueillit Claude avec un sourire de grand'mère.
– Bonjour, ma petite fille. Venez vous chauffer. Il fait froid ce matin…
– Je ne m'en suis pas aperçue, madame, fit Claude, souriant un peu de l'idée de la vieille dame, qu'il pût «faire froid» par cette radieuse matinée d'automne. Elle trouvait, au contraire, trop chaude l'atmosphère de la pièce qu'éclairait l'ardente flambée.
– Heureuse enfant! Ah! la belle chose que la jeunesse! N'est-ce pas? Raymond.
Elle se tournait à demi vers son compagnon.
– C'est vrai, vous êtes toute rose, ma petite. Ah! mais j'oublie de vous présenter mon fils, qui m'a fait, hier, le plaisir de venir me surprendre; tout seul, hélas! ne m'amenant pas sa femme.
M. de Ryeux s'inclinait, correct, et son regard tout ensemble vif, ironique et d'une hardiesse caressante, se posa sur Claude qui lui rendit un coup d'œil non moins désinvolte, avec de l'indifférence en plus. Elle pensait:
– Comment cet homme, qui a une mine de condottiere, peut-il être le fils de cette vieille dame moutonnière?
Lui, répondait à la réflexion de sa mère:
– Ma femme ne goûte pas du tout les courses en auto; et comme c'est ainsi, ma mère, que je venais vous voir, elle est restée paisiblement à Deauville.
– C'est que, aussi, Raymond, tu vas d'une telle allure!.. C'est effrayant!
– Mère, c'est la seule allure qui soit amusante… N'est-ce pas? mademoiselle.
Il se tournait vers Claude qui, restée debout, écoutait vaguement les paroles de la mère et du fils, toute droite dans sa veste de tricot couleur d'émeraude, sa tête bouclée coiffée du simple polo de même nuance.
Interpellée, elle dit, la voix un peu brève:
– Vous me demandez, monsieur, ce que j'ignore. Jamais je ne vais en auto… Et pour cause!
Cette fois, elle souriait un peu.
– Je suis sûr que vous seriez une fervente automobiliste.
– Sûr?.. Parce que?
– Parce que vous êtes jeune, parce que vous avez un air très… résolu et des yeux qui doivent être avides de voir.
– Raymond, Raymond, interrompit Mme de Ryeux, tu es très indiscret d'inspecter ainsi la personne de Claude! Tout au plus, il t'est permis de regarder ses mains qui savent faire chanter le violon, de manière à me donner des distractions quand je l'entends le dimanche, à la grand'messe.
– Ah! vous jouez du violon, mademoiselle… mademoiselle…
– Mlle Claude Suzore, acheva Mme de Ryeux. C'est vrai, je n'avais pas fini les présentations…
Une curiosité luisait soudain dans les prunelles de Raymond de Ryeux.
– Peut-être vous allez trouver à votre tour, mademoiselle, comme ma mère, que je suis indiscret, si je me permets de vous adresser une question… Mais maintenant que j'ai l'honneur de vous connaître et vous sais musicienne, je jurerais que c'est vous que j'ai entendue jouer ce matin, dans une maison pas bien loin d'ici, devant laquelle piaillaient les jeunes protégées de ma mère… Est-ce que je me trompe?
Claude se souvint de l'invisible promeneur qui lui avait lancé un si enthousiaste bravo et que, dédaigneuse, elle n'avait pas cherché à entrevoir. Le rapprochement l'amusa, et, encore une fois, un léger sourire détendit la ligne fière de la bouche.
– Vous pourriez jurer sans grand risque, monsieur; il n'y a pas beaucoup de violonistes à Capelle…
– Et il n'y en a pas beaucoup, ailleurs, qui jouent comme je vous ai entendue jouer…
Il dit cela tranquillement, comme un fait établi, sans que rien, dans son accent, fît un compliment de ses paroles. Et, le ton non moins détaché, Claude rétablit:
– Oh! que si, il y en a beaucoup!
– Pas à votre âge… Car vous devez être très jeune…
Cette fois, Claude ne répondit pas; et ce fut Mme de Ryeux qui, de sa voix frêle, expliqua:
– C'est vrai, elle est très jeune. Avez-vous même vos dix-huit ans? Claude.
– Oui, madame, depuis le mois dernier.
L'accent était un peu bref, car il lui était désagréable d'être ainsi mise en jeu.
Brisant la conversation, elle dit rapidement:
– J'étais venue, madame, de la part de Mlle de Villebon vous dire qu'il était inutile de déranger le docteur pour la petite Adèle Poulain. Elle est tout à fait remise.
– Bien, très bien, alors… Je vais faire téléphoner au Docteur. Veux-tu t'en charger? Raymond. Il devait passer tantôt à Capelle.
– Très volontiers, ma mère. Mais s'il ne devait venir que cet après-midi, je puis l'avertir en allant à Jobourg.
– Mieux vaudrait peut-être téléphoner tout de même… Ah! tu vas à Jobourg? Tu auras le temps, en ne partant qu'après le déjeuner?..
– Avec l'auto?.. Ce n'est rien, ma mère. Vous connaissez Jobourg? mademoiselle.
De nouveau, il se tournait vers Claude qui s'apprêtait à partir – comme s'il eût voulu la retenir.
– Non, c'est trop loin, même pour une bonne marcheuse de mon espèce, et je n'avais pas de bicyclette à ma disposition.
Paisible et bonne, Mme de Ryeux intervint:
– C'est vrai, cette petite n'a eu guère les occasions et le moyen de visiter le pays. Sais-tu, Raymond, tu devrais l'emmener!.. Je suis sûre que ça l'enchanterait.
M. de Ryeux et Claude échangèrent un coup d'œil stupéfait, devant l'imprévu de la proposition. Un éclair avait lui, une seconde, dans les yeux de Claude, mais s'éteignit aussitôt. S'il s'était agi d'une course sous la conduite d'un simple chauffeur de profession, elle eût accepté tout de suite!.. Et avec quel délice!.. Mais ce qui lui était offert, c'était une promenade, en tête à tête avec un conducteur homme du monde en l'honneur duquel, poliment, elle devrait faire des frais, causer.. Or, Claude était bien trop indépendante pour se résigner à une contrainte de ce genre afin d'acheter un plaisir, – qui, d'ailleurs, en ces conditions, eût cessé d'être un plaisir… Aussi, elle demeura silencieuse tandis que M. de Ryeux, qui ne semblait avoir aucune appréhension analogue à la sienne, répliquait alertement, revenu de la première surprise:
– Mais très volontiers, j'emmènerai Mademoiselle, si elle veut bien se confier à moi!.. Cela m'amuserait beaucoup aussi, pour ma part.
Claude sentait la tentation se réveiller. Mais, se raidissant contre l'obscur désir, elle dit un peu railleuse:
– Vous vous illusionnez! monsieur. Je ne suis pas du tout une agréable compagne de promenade… Je ne parle pas quand je m'amuse!
– Et cela vous amuserait, ce petit tour en auto?
Avec une franchise indifférente, elle confessa:
– Oui, puisque vous allez d'une allure folle, et que je sais, superbe, la pointe de Jobourg!
Il sourit. Une petite flamme courte luisait dans ses yeux.
– Alors tout est bien… Mademoiselle, je vous enlève, comme ma mère m'y engage. Moi non plus, je ne parle pas quand je suis dans mon personnage de chauffeur. Donc, nos deux silences s'accommoderont fort bien de leur voisinage… Et la promenade est décidée, puisque ma mère en a eu la bonne idée!
A ce soin qu'il avait de faire intervenir la vieille marquise, Claude devina qu'il redoutait chez elle quelque scrupule de convenance; une hésitation à s'en aller ainsi, seule, avec un inconnu, encore que cet inconnu dût lui paraître presque un «monsieur d'âge». Elle avait dix-huit ans et lui, devait frôler la quarantaine. Évidemment, il ne pouvait savoir qu'elle avait toute la liberté d'action d'une fille habituée à ne compter que sur sa propre protection. Du moment qu'elle ne serait pas astreinte à l'obligation de causer, elle se réjouissait comme une gamine de cette aubaine inouïe et elle consentait.
Mais c'est à Mme de Ryeux, que, soudain, les scrupules venaient. Hésitante, elle commençait:
– Vous ne pensez pas, ma petite fille, que Mme Ronal trouverait peu convenable une promenade en ces conditions?
Claude se mit à rire:
– Oh! madame, Élisabeth est incapable d'avoir une pareille idée… Elle me laisse toujours libre d'aller où, et avec qui, je juge pouvoir le faire.
Raymond de Ryeux écoutait attentif et intéressé. Il comprenait très bien que cette singulière gamine ne parlait pas ainsi par bravade, mais articulait simplement un fait. Elle était une vraie fille du vingtième siècle, usant avec une tranquillité fière de l'indépendance qui lui paraissait aussi naturelle que l'obéissance à ses sœurs, jadis.
Mme de Ryeux, rassurée, continuait:
– D'ailleurs, Raymond pourrait être un respectable père de famille, si le Ciel avait exaucé mes prières; et près de vous, mon enfant, il est presque un vieux monsieur.
– Ma mère, vous me comblez! fit-il sur un ton de badinage, qui voilait, à peine, une impatience que Claude perçut, amusée.
Que son compagnon fût vieux ou jeune, il ne lui importait guère à elle-même, très dédaigneuse à l'égard des hommes; sauf le cas où ils avaient une supériorité cérébrale. Celui-ci appartenait tout platement à la vaine phalange des gens du monde. Donc, pour elle, il comptait bien moins que son auto elle-même. Et avec une sincérité tranquille, elle répliqua:
– Madame, soyez sans inquiétude. Élisabeth trouverait sûrement que je n'ai aucune raison pour ne pas profiter de votre bonne invitation.
– Parfait! Alors la chose est convenue. Raymond, tu iras prendre cette petite… à quelle heure?
– Pour que nous profitions du soleil, il faudrait partir vers une heure et demie. Cela vous conviendrait-il? mademoiselle.
– Très bien. Je serai prête. Au revoir, madame, et merci. Je rentre prévenir Mlle de Villebon que, seulement à la fin de l'après-midi, je pourrai l'aider à surveiller les petites.
– C'est bien… Au revoir, ma petite amie. Raymond, tu la reconduis?
– Ne prenez pas la peine, monsieur; c'est bien inutile! Allez plutôt téléphoner au docteur qui pourrait bien finir par se déranger en pure perte. Je me reconduirai moi-même.
– Mademoiselle, vous voulez que je me comporte comme un mufle!
– Vous êtes cérémonieux, monsieur. Tant pis!.. Je vous avoue que, pour ma part, je pratique fort mal les cérémonies!
Il avait ouvert la porte devant elle; et sans souci de sa protestation, il descendait à ses côtés les degrés du perron. Le souffle de la mer les enveloppa, plaquant autour du jeune corps de Claude, la laine souple de sa veste. Elle avait glissé les deux mains dans les poches tricotées et se reprenait à humer avidement l'air vif qui fouettait de rose la blancheur ivoirine du visage, soulevant les boucles autour du front.
– Vous aimez la campagne… la mer… n'est-ce pas? mademoiselle.
– Qui vous fait supposer cela?
– La façon gourmande dont vos lèvres boivent la rude brise que nous envoie le large.
Elle dit, d'un indéfinissable ton qui laissait douter si elle était sincère ou raillait:
– J'aime tout ce qui est violent! Au revoir, monsieur. A tout à l'heure!
Elle s'arrêta une seconde; et cette fois, un vrai sourire effaça l'expression un peu hautaine toujours du visage:
– Vous me trouvez, peut-être, affreusement indiscrète, – à mon tour!.. – d'avoir ainsi accepté l'invitation de madame votre mère. Mais cette invitation a pris ma sagesse par surprise et elle était si séduisante, que je n'ai pas eu le courage de résister à la tentation!
– J'en suis ravi! s'exclama-t-il, avec une sincérité qu'elle discerna et dont elle ne s'étonna pas. Elle savait très bien – les faits l'avaient instruite!.. – qu'elle attirait les hommes, justement peut-être parce qu'ils se sentaient sans action sur elle.
– … Ce sera charmant pour moi, d'avoir une compagne!
– Une compagne silencieuse, souligna-t-elle. Je ne serai pas gênante.
– Près d'un chauffeur silencieux. Je ne serai pas gênant. C'est entendu; soyez sans inquiétude. Je vous présente mes hommages, mademoiselle.
– Tout comme si nous étions dans quelque salon, acheva-t-elle, moqueuse imperceptiblement. A bientôt, monsieur.
Elle ne lui tendait pas sa main toujours blottie dans la poche de sa vareuse; et elle souriait à peine, sans soupçon de la saveur qu'avait son visage d'androgyne pour le goût blasé de M. de Ryeux.
Ils étaient devant la grille. Près d'eux, le vent courbait les glaïeuls d'un massif et arrachait des feuilles qui volaient en tremblant à travers le ciel très bleu.
Raymond de Ryeux ouvrit la haute porte de la grille, voyant le geste qu'elle ébauchait pour en prendre le bouton.
Elle eut un signe de tête. Lui, un profond salut. Et elle descendit la route.