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I.

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SUZANNE-AUX-COQUELICOTS.


Il était une fois une jeune fille nommée Suzanne-aux-Coquelicots qui avait de beaux cheveux bruns à reflets d’or, des yeux couleur du temps, des joues et des lèvres de pêche et de framboise.

En un mot, Suzanne-aux-Coquelicots était un miracle de beauté rustique; elle était belle sans poudre d’or dans les cheveux, sans poudre de riz sur la figure, parce que la nature est tout l’artifice de la vraie beauté.

On l’appelait Suzanne-aux-Coquelicots parce que sa marraine lui avait donné le nom de Suzanne, et parce que, dans la belle saison, quand la montagne était couverte de coquelicots, on la voyait toujours apparaître toute blanche au milieu de ces champs de pourpre.

Elle était orpheline; mais il lui restait un petit frère qui était tous les jours barbouillé de fraises, de cerises et de mûres, selon la saison. Il se nommait Rubicon. Il allait à l’école, mais c’était surtout pour pêcher à la ligne la perruque du magister.

La marraine de Suzanne était une châtelaine du pays voisin, qui veillait sur elle et promettait de lui donner une belle dot.


Mais celui qui devait venir lui demander sa main ne prenait pas encore le chemin de la chaumière.


Quoique Suzanne-aux-Coquelicots fût belle comme la beauté, elle n’en était pas plus fière pour cela.

Il est vrai qu’elle n’avait jamais vu sa figure que dans un seau d’eau, en voulant voir les éclipses du soleil.

Elle vivait presque toujours dans sa jolie chaumière, ne sortant que le dimanche: le matin pour aller à la messe, le soir pour aller voir représenter les Mystères de la Passion.


La pantoufle de Cendrillon, ou Suzanne aux coquelicots

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