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LISTE DES PRINCIPAUX PEINTRES FRANÇAIS
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1292 NICOLAS (parisien) à Paris, rue Violette.
— JEHAN PINON (parisien).
— JEHAN I D’ORLIENS ou d’Orléans.
— JEHAN (parisien).
— EUDE DE CHARMENTIÉ et trois enfants (apprentis).
— NICOLAS D’AUNAY (parisien).
— JEHAN LE QUEUX (parisien).
— ROBERT (habitant la rue Richebourg).
— Outre ces peintres qui paient des impôts sérieux (Nicolas paie 6 livres, ce qui est énorme alors, les autres de 12 à 15 sous seulement, on trouve des personnages moindres).
— ÉTIENNE d’AUXERRE, qualifié de «mestre», ne paie que 8 sous. Il est évidemment à ses débuts de maîtrise et n’est point arrivé encore.
— GEOFFROI LE BRETON.
— GUILLAUME LE BRETON.
— HONORÉ, enlumineur.
— BERNARD (id)
— SIRE EUDE.
— Ce n’est qu’en 1304 que, d’après M. Bernard Prost, le roi a des peintres attitrés.
1304 ÉTIENNE D’AUXERRE (valet à la cour à 3 sous par jour).
1305 ÉRARD ou ÉVRARD D’ORLÉANS + ap. 1346.
1317 JEAN DE L’OCRE, peintre de la reine.
1321 JEAN D’AUXERRE + 1323.
1322 JEAN D’AUTEUIL + 1327.
1344 GIRARD D’ORLÉANS. Ce peintre célèbre mourut en 1378.
1349 JEHAN COSTE, mort après 1356.
1361 JEHAN GAUCHIER, dit D’ORLÉANS. C’est sous la direction de Jehan d’Orléans que les peintres-selliers et les peintres-imagiers se séparent en 1391 pour former la corporation des peintres telle que nous la comprenons aujourd’hui. Il meurt après 1408, chez le duc de Berry.
1371 JEHAN DE SAINT-OMER (parisien) + ap. 1380.
— JEAN DE BONDOLF ou Bondoufle, dit de Bruges.
1372 ANTOINE DE COMPIÈGNE + 1414. — JACQUEMARD DE HESDIN, enlumineur.
1375 JEAN DE BEAUMETZ, qualifié de «peintre de Paris». Mort après 1393.
— MICHEL SALMON ou SAUMON, chez le duc de Berry + ap. 1416.
1376 JEAN D’ARBOIS (Giovanni de Arbosio) premier peintre de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, travailla en Italie comme Michelin de Vesoul (1371-1375).
— ÉTIENNE LENGLIER (au duc de Berry, c’est un peintre de Bourges).
— GUILLEMIN DES CHAMPS.
1390 COLART DE LAON. Ce peintre parisien était chargé par le roi de remettre des tableaux flamands à la mode française (Arch. de l’art français, V, 182 (1397). Valet de chambre de Valentine Visconti. Peut-être le maître d’Enguerrand Charonton de Laon?
— JEAN DE SAINT-ÉLOI Collaborateurs de Colart de Laon à Paris.
— PERRIN DE DIJON
— COLIN DE LA FONTAINE
— FRANÇOIS D’ORLÉANS, fils de Jean d’Orléans et son successeur à la cour du roi Charles VI. Né vers 1360, il est chambellan du roi en 1404 à cent sous parisis, mort après 1422.
1398 JEAN MALOUEL, à Dijon — il est aussi nommé Manuel — c’est un Gueldrois, établi en France et marié à une Dijonnaise. Oncle des frères Limbourg.
— JEAN MIGNOT de Compiègne, peintre et architecte. Appelé à Milan pour construire le dôme.
— MICHELIN DE VESOUL (Michelino da Vesulio, Vesuccio, devenu Michelino da Bezozzo) peintre italianisé qui peignit les fresques du palais Borromée.
— JACQUES CÔNE, originaire de Bruges, peintre établi à Paris. Il passa à Milan pour y construire le dôme, conjointement avec Jean Mignot de Compiègne. Il était architecte, peintre et miniaturiste. Il se nomme aussi Conard.
— Tous ces peintres sont antérieurs aux Van Eyck, leurs formules sont celles que les Flamands adopteront dans les commencements du xve siècle. Melchior Broderlaus d’Ypres, le premier de ceux-ci, est de leur observance stricte. Mais indépendamment de ces noms, les villes de province, Tours, Angers, Poitiers, Limoges, Toulouse, Lyon, Besançon, Avignon surtout, renferment quantité d’artistes dont la liste serait longue et dont on ne connaît pas les œuvres.
La plupart des peintres dont nous venons de parler, vivent encore chez nous au commencement du XVesiècle. Il ne nous est malheureusement resté très peu de chose d’eux. La Vierge protectrice du Puy, le portrait du duc d’Anjou, Louis II, à l’aquarelle, seraient des spécimens de leur art déjà très avancé. (Pl. XXII et XXVIII).
1431 HENRI MELLEIN, peintre de Bourges. Il est exempté de taille en 1431, ce qui le suppose âgé d’au moins trente ans.
— OLIVIER COLIN, peintre de Tours.
— HANS POULEVOIR, naturalisé français.
1447 BARTHÉLEMY DE CLERCQ, peintre de René d’Anjou à Tarascon.
— Arrivée, à Avignon, d’Enguerrand CHARONTON, peintre du diocèse de Laon, dont nous connaissons aujourd’hui deux œuvres capitales, le Triomphe de la Vierge (Pl.XLI) et le Retable des Cadard (Pl. XLIII).
1452 PIERRE VILLATE d’Avignon, collabore avec Charonton au tableau de Cadard. Il travaillait encore en 1501.
— JEHAN FOUQUET, et non Foucquet comme on l’écrit d’après l’orthographe de Robertet. Le plus grand peintre français du XVesiècle. miniaturiste, émailleur et peintre, probablement sculpteur et architecte, dont les œuvres sont connues + ap. 1480.
— ALART FOLASTRON, de Tours.
1474-75 NICOLAS FROMENT, d’Uzès, peintre du roi René. Nicolas Froment a exécuté la Résurrection de Lazare des Offices de Florence en 1461; il est donc un contemporain immédiat de Jean Fouquet et de Roger Van der Weyden. Indépendamment de Nicolas Froment, d’Enguerrand Charonton et de Villate, l’école d’Avignon possède deux artistes dont les œuvres sont à retrouver. L’un, Changenet, est un Bourguignon, l’autre, Thomas Grabusset, est Franc-Comtois de Besançon. On a pensé à ce dernier, mais sans preuves, pour le tableau de l’Annonciation de la Madeleine d’Aix.
— COLIN d’Amiens, peintre de Louis XI.
1484 JEAN BOURDICHON, de l’école de Tours, est peintre du roi; il quittera la cour en 1520.
— OLIVIER SCHIFFELIN, peintre d’Angers.
— JEAN PERRÉAL, dit Jean de Paris, travaille à la cour des Bourbons, et en 1487, est attaché à cette cour. C’est lui qui doit être identifié avec le Maître dit de Moulins. Cet artiste qui procède à la fois de Fouquet et des Avignonnais, est un chef d’école, un artiste comparable aux plus grands Flamands qu’il surpasse par la beauté et l’élégance de ses modèles. Il mourut à la cour de France en 1527.
— JEAN POYET, peintre de Tours, travailla au Livre d’Heures d’Anne de Bretagne.
— HENRI LALLEMAND, probablement un étranger.
Nous arrêtons ici cette liste que nous eussions facilement décuplés, si nous avions voulu tenir compte des indications relevées dans les registres royaux.
De récents travaux nous ont fait connaître le nom d’une centaine d’artistes dont les œuvres restent indécises. Le tableau d’Enguerrand Charonton et de Pierre Villate, exécuté pour les Célestins d’Avignon au temps où Jean Fouquet peignait le portrait d’Étienne Chevalier, a été identifié par nous, depuis la première livraison de cet ouvrage, grâce aux mentions d’archives publiées par M. l’abbé Requin sur les artistes d’Avignon. On ne devra donc pas tenir compte des hypothèses émises, à leur sujet, dans les notices des Pl. LI, LII, LV, qui étaient imprimées avant l’identification du tableau de Charonton et de Villate au Musée Condé à Chantilly (Cf. Gazette des Beaux-Arts, nos du 1er juin et du 1er juillet 1904).
En résumé :
Dans la répartition des influences, c’est, dans le Nord, Paris qui domine au XIIIe siècle, grâce à la puissance du Roi, aux écoles, et aux architectes, sculpteurs et peintres-verriers.
Au commencement du XIVe siècle, l’art français remonte vers le nord, s’établit à Hesdin, puis en Comté, en Avignon, en Touraine. Vers la fin du siècle, il est en Touraine, en Poitou, en Bourgogne, en Flandre et dans la Picardie et l’Artois. Paris décline un peu.
Au commencement du XVe nous le voyons solidement établi en Touraine et en Bourgogne, en Anjou, à Paris et en Provence. Dans cette dernière province, l’art français prend la suprématie sur les descendants des Siennois. Dans le milieu du siècle, la Touraine, l’Anjou, la Provence, le Languedoc et Paris sont des centres d’art dont les liens sont assez étroits entre eux. A la fin, et parallèlement aux Flamands, les maîtres français grandissent et fournissent Jean Fouquet, Jean Perréal, ou le Maître de Moulins et Bourdichon. Avignon emploie des hommes du Nord ou des élèves de ces hommes: Charonton, Nicolas Froment, etc. Mais qu’on y prenne garde, ces artistes ne sont pas de la descendance des Van Eyck comme on l’a trop dit. Ils se sont formés dans une marche concurrente. Enguerrand Charonton, de Laon, est plus près de Fouquet ou de l’Angelico, et plutôt descendant des Tourangeaux du duc de Berry que de Jean Van Eyck. C’est dans cette voie qu’il faut marcher pour aboutir, et non avec cette pensée que tout vient des Flandres ou de l’Italie. Cette descendance illustre est loin d’être prouvée, elle souffre de trop de contradictions pour l’instant, grâce aux récentes découvertes, aux confrontations fournies par l’Exposition des Primitifs français. N’allons pas plus loin. Contentons-nous de reprendre notre bien où il se trouve, et ne proposons aux gens de bonne volonté que des certitudes ou des vraisemblances.
Le succès de l’Exposition des Primitifs et la conscience d’avoir fait œuvre de bonne foi sont tout ce que les organisateurs revendiquent pour l’instant. Le mouvement est enfin créé, il ne s’arrêtera plus.