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Des grillages sur pilotis
ОглавлениеLe grillage en charpente posé sur des pieux enfoncés dans le sol étant destiné à former un appui ou une base horizontale pour la maçonnerie qui s’élève dessus, nous aurons à nous occuper des dispositions diverses à donner à la pose des grillages et des moyens à employer pour empêcher le terrain comprimé par le battage des pieux de devenir meuble.
On pose habituellement les pièces longitudinales d’un grillage directement sur la tête des pilotis, et on les y fixe par des tenons, puis on place d’équerre sur les pièces longitudinales les pièces transversales, qu’on consolide en les assemblant au moyen d’entailles à mi-bois. Comme les pieux doivent toujours être battus à distance égale les uns des autres, tant dans la longueur que dans la largeur, et qu’on doit poser les pièces transversales verticalement sur l’axe des pilotis, il s’ensuit que ces pièces forment en se croisant avec les pièces longitudinales de véritables grils.
On peut ne pas entailler les pièces en question et les poser les unes transversalement sur les autres, ainsi que l’indique la fig. 70. On les entaille aussi à mi-bois (fig. 71), ce qui produit un grand affaiblissement des bois. Il vaut donc mieux ne les entailler qu’au quart ou au tiers du bois; cette dernière manière est souvent pratiquée dans les grandes constructions de l’État en Angleterre, dans lesquelles on emploie de très fortes pièces de bois pour les grillages de fondements. Quand les pièces du grillage sont entaillées à mi-bois, les pièces longitudinales et les pièces transversales présentent leur face supérieure sur un même niveau, et les madriers peuvent se placer sans avoir égard aux traverses qui ne sont pas saillantes. Il n’en est point de même quand les pièces en question sont entaillées au quart ou au tiers du bois; alors les traverses forment saillie sur les pièces longitudinales, et par conséquent les madriers ne remplissent que les espaces intermédiaires et arrivent de niveau avec la face supérieure des traverses (fig. 72).
Nous avons dit plus haut que les pièces longitudinales du grillage étaient fixées aux pieux par des tenons. Lorsque les pièces posées dans les deux directions sont entaillées au quart du bois à leur intersection, le tenon est moins long que la largeur de la pièce qui le coiffe: il n’aura pour hauteur que les deux tiers de sa longueur, et la mortaise n’aura juste de profondeur que ce qu’il faut pour loger le tenon. On chasse légèrement dans ce dernier deux coins en bois, suffisamment pour qu’ils tiennent, et l’on pose de suite les pièces de charpente longitudinales. Dès que le tenon entre dans la mortaise, et que les coins en rencontrent le fond, ils sont chassés encore par des coups de maillet appliqués sur la pièce. Comme on voit, la mortaise est à queue d’aronde, l’enfoncement des coins étend le tenon, qui vient de se loger solidement contre les deux faces biaises de la mortaise.
Fig. 73.