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Des grillages sans pilotis, ou fondations sur racinaux
ОглавлениеOn emploie quelquefois, par surcroit de précaution, des grillages sans pilotis. On en fait usage dans le cas où le sol a pu être convenablement comprimé, où il n’est pas susceptible de glisser latéralement, et enfin où il est assez solide pour porter le poids du bâtiment si ce poids est réparti sur une plus grande surface que celle offerte par les murs de fondation. Si l’extension des fondements dans un terrain de moyenne solidité est d’un grand avantage, il en est de même à plus forte raison dans un terrain d’inégale fermeté, où certaines parties seulement sont susceptibles de supporter un poids plus considérable que d’autres. Dans le cas où le terrain présenterait des inégalités de fermeté, le grillage sans pilotis offre un moyen d’obvier à cet inconvénient.
Mais il n’atteindra ce but que s’il est construit avec grand soin, si le bois est de bonne qualité et d’épaisseur convenable, si enfin les fondations qu’on élève au-dessus ont de bonnes liaisons: autrement ce grillage fléchirait dans les endroits où le sol n’est pas suffisamment résistant. Toutefois le grillage n’aura de durée qu’autant qu’il sera toujours submergé ; s’il était alternativement exposé à l’humidité et à la sécheresse, ou s’il était établi dans un sol tout à fait sec, le grillage pourrirait et s’écraserait avec le temps.
Le grillage sans pieux se fait avec deux rangées de sablières ou racinaux, pièces de charpente méplates, se croisant à angle, droit. Entaillées aux points d’intersection, elles forment un assemblage solide et homogène. Dans la figure 74, on voit un grillage dont les pièces transversales sont placées directement sur le sol et dont la longueur est un peu supérieure à l’épaisseur de la fondation. Sur ces pièces en sont posées d’autres, d’équerre et longitudinalement. Toutes ces sortes de sablières se posent à 1 mètre, 1m,20 les unes des autres, et à leur intersection elles sont entaillées à un huitième de leur épaisseur. Les traverses doivent être d’un seul morceau. Il est clair que les sablières longitudinales seront évidemment formées de plusieurs pièces de charpente, mais il faut que leurs abouts reposent toujours au milieu d’une traverse et ensuite que leurs jonctions ne se fassent pas sur la même traverse, mais qu’elles se contrarient comme dans la maçonnerie de pierres de taille ou de briques. Au-dessus de ce gril ou grillage en charpente, on pose des madriers de chêne en travers, de 8 à 9 centimètres de largeur, et qu’on fixe avec de forts clous ou des chevillettes, de manière à former une espèce de plancher sur lequel on élève les fondations.
La figure 75 représente un grillage où les pièces longitudinales b sont directement placées sur le sol et où les traverses a les couronnent. Ces dernières sont entaillées d’un quart de leur épaisseur sur les pièces longitudinales, également entaillées d’un quart, en sorte que les traverses ne forment saillie que de la moitié de leur hauteur sur les sablières longitudinales. L’espace qui reste entre les traverses est garni de madriers c d’une épaisseur telle que leur face supérieure soit de niveau avec celles des traverses.