Читать книгу Histoire des Musulmans d'Espagne, t. 4 - Dozy Reinhart Pieter Anne - Страница 6
VI
ОглавлениеAyant d’abord mis à mort Habîb, le vizir et le confident de son père73, Motadhid tourna ses armes contre les Berbers et principalement contre ceux de Carmona, ses voisins. Il avait un motif tout particulier pour haïr les Berbers, car il croyait que, s’il n’y pourvoyait, ils ôteraient le trône à lui ou à ses descendants, ses astrologues lui ayant prédit que sa dynastie serait renversée par des hommes nés hors de la Péninsule74. Il mit donc tout en œuvre pour les extirper. Cette guerre fut de longue durée. Mohammed, le prince de Carmona, fut tué après s’être laissé attirer dans une embuscade (1042-3)75; mais comme son fils Ishâc lui succéda76, les hostilités continuèrent.
En même temps Motadhid étendait ses limites du côté de l’ouest. En 1044 il enleva Mertola à Ibn-Taifour77. Puis il attaqua Ibn-Yahyâ, seigneur de Niébla. Ce n’était pas un Berber, c’était un Arabe, mais quand il s’agissait d’arrondir son territoire, Motadhid n’y regardait pas de si près. Réduit à l’étroit, Ibn-Yahyâ se jeta dans les bras des Berbers. Modhaffar de Badajoz vint à son secours, repoussa Motadhid, et se mit à former contre lui une ligue formidable dans laquelle entrèrent Bâdîs, Mohammed de Malaga et Mohammed d’Algéziras. Abou-’l-Walîd ibn-Djahwar, qui, dans l’année 1043, avait succédé à son père comme président de la république de Cordoue, fit tout ce qu’il pouvait pour réconcilier les deux partis; mais ce fut en vain: personne ne prêta l’oreille à ses ambassadeurs.
73
Abbad., t. I, p. 242.
74
Abbad., t. I, p. 251; t. II, p. 60.
75
Abbad., t. II, p. 209, 216.
76
Ibn-Haiyân, apud Ibn-Bassâm, t. I, fol. 109 r. Ibn-Khaldoun (Abbad., t. II, p. 216) donne à ce prince le nom d’al-Azîz. C’est une erreur.
77
Abbad., t. II, p. 211.