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RELATION VÉRITABLE
CHAPITRE III.
Pourquoi Claude Belissan, homme, rechercha la société d'un veau, et ce qu'il en advint

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Un mois après son embarquement à bord de la Comtesse de Cérigny, Claude Belissan était déjà borgne; six semaines après, il avait perdu deux dents molaires, plus une incisive; quatre mois ensuite; il avait eu trois côtes d'enfoncées comme on doublait le cap Horn. Enfin, ce fut un bien beau jour pour lui que le jour où l'on mouilla à Callao, car si la traversée eût duré plus long-temps, Claude Belissan, homme, eût été dissipé en détail.

Ces accidents variés avaient eu pour cause la tendance philosophique et philantropique du jeune homme, sa soif du bien général, son horreur des inégalités sociales, et son rêve de perfectionnement universel.

Et, d'abord, ayant vu un grand, gros et large matelot, fouetter un mousse, parce que le mousse n'avait pas assez vite serré le petit cacatoës, Belissan s'écria:

– Horreur! Frémis, ô nature!.. voici un frère qui bat son frère! Marin, ce mousse est ton frère et ton égal; laisse ce mousse, ô marin!

Et le matelot, mordant sa chique avec insouciance, répondit honnêtement à Claude, sans abandonner son mousse:

– Bourgeois, ce mousse n'est pas mon égal, vu qu'il est mousse et que je suis gabier, vu qu'il est enfant et que je suis homme, vu qu'il serre mal une voile et que je la serre bien. Quand il sera gabier, il fouettera les mousses à son tour. Or, bourgeois, je lui dois quinze coups de garcette, je suis au septième, laissez-moi finir… car je lui apprends son état, voyez-vous, bourgeois!

La coucaratcha. II

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