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DES MÉTAUX.

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Les métaux ont l’avantage d’être fusibles, malléables, c’est-à-dire qu’ils peuvent se fondre et se forger. Ce sont sans contredit les plus importants des minéraux, car on les emploie dans presque tous les arts les plus nécessaires à la vie; ils servent à fabriquer les instruments sans lesquels la plupart de ces arts n’existeraient pas, et ils sont même devenus les signes représentatifs de toutes les autres richesses, en circulant comme monnaie dans la société.

Les métaux se trouvent tantôt natifs, c’est-à-dire purs et libres, sans être mélangés à d’autres matières, tantôt en minerais, c’est-à-dire combinés avec d’autres substances, dont il faut les séparer souvent avec beaucoup de difficultés et à grands frais.

Le plus lourd des métaux, et l’un des plus rares, est le platine qu’on ne trouve guère que dans les monts Ourals, la Colombie et le Brésil. Ce métal est d’un gris d’acier tirant sur le blanc d’argent. Il résiste à une très forte chaleur; il est inaltérable à l’air, et les acides ne peuvent l’attaquer; il est en même temps très tendre et très malléable.

L’or est ensuite le plus lourd métal. Il se rencontre communément au milieu des sables charriés par les rivières, ou dans des matières roulées anciennement par les eaux. Les principales mines d’or exploitées aujourd’hui sont celles de l’Australie et de la Californie; on en trouve aussi d’abondantes au Chili, au Brésil, dans la Colombie et au Mexique. L’Afrique offre une grande quantité de poudre de ce métal. Les monts Ourals et divers cantons de l’intérieur de la Sibérie sont riches en or. En Europe, les mines de la Hongrie et de la Transylvanie sont presque seules exploitées aujourd’hui; celles des Alpes et des Pyrénées ne le sont plus. Mais on recueille des paillettes d’or dans plusieurs rivières qui descendent de ces montagnes; on en trouve aussi dans quelques-uns des cours d’eau qui viennent des Cévennes.

L’or n’est pas assez dur pour être employé seul: on l’allie toujours à une petite quantité de cuivre ou d’argent.

L’argent est presque moitié moins pesant que l’or. On le rencontre moins souvent à l’état natif qu’à l’état de minerai; le minerai d’argent le plus abondant est le sulfure d’argent, c’est-à-dire une combinaison d’argent et de soufre. Les principales mines de ce métal sont celles du Mexique et du Haut-Pérou. En Europe, les plus importantes sont dans la Norwége, l’Allemagne et la Hongrie. La France en a quelques-unes où l’argent est mêlé au plomb.

Le cuivre se trouve aussi plus souvent en minerai que sous la forme native: parmi les minerais de cuivre se trouvent les azurites et les malachites, qui forment de superbes masses bleues ou vertes. Nous n’avons en France qu’une mine de cuivre, celle de Chessy, dans le département du Rhône. Mais cet utile métal est commun dans un grand nombre de pays. Les contrées de l’Europe où il abonde le plus sont l’Angleterre, la Suède, la Russie et l’Allemagne. Il y en a de très considérales au Japon et au Chili.

On sait que l’humidité de l’air couvre le cuivre d’un oxyde, c’est-à-dire d’une sorte de rouille, qui est un poison violent: c’est le vert-de-gris, substance redoutable, qui est cependant très utilisée dans les arts à cause de sa belle couleur.

Le mercure ou vif-argent se présente ordinairement sous une forme liquide; mais un froid très rigoureux peut le geler. Il est fort employé dans les sciences physiques, chimiques et médicales. Tous nos jeunes lecteurs auront surtout remarqué qu’il entre dans la construction des baromètres et de certains thermomètres. Le seul minerai qui soit exploité pour en extraire ce métal est le sulfure de mercure, ou le cinabre, qui donne la belle couleur rouge nommée vermillon. Les principales mines de mercure sont celles de la Carniole, de la Bavière Rhénane, d’Almaden, en Espagne, et de l’Amérique méridionale.

Le fer est certainement le plus utile de tous les métaux, et c’est aussi le plus abondant; il ne fond qu’à une température extrêmement élevée; mais il se ramollit aisément au feu de forge ordinaire, et peut recevoir alors toutes les formes imaginables. Il provient, en général, de minerais; communément c’est avec l’oxygène qu’il est combiné , et il s’offre sous une apparence rougeâtre ou jaunâtre. Il existe toutefois un minerai noir et brillant qu’on appelle fer magnétique ou aimant naturel: c’est celui qui donne les fers de la meilleure qualité, entre autres ceux de Suède et de Norwége. Un barreau de ce fer attire l’autre fer, et, suspendu librement, il dirige l’une de ses extrémités vers le N., l’autre vers le S.; par le contact et le frottement, il peut communiquer sa propriété à des barreaux d’autres fers. Grâce à cette précieuse propriété, on a pu faire la boussole, qui guide aujourd’hui les hommes dans l’immense étendue des mers.

Une sorte de fer nommée fer météorique compose souvent ces masses étranges qui, sous le nom d’aérolithes, sont tombées de l’atmosphère à diverses époques. D’où viennent ces singuliers fragments? Quelques savants les attribuent aux éruptions des volcans de la lune; d’autres ont supposé que ce sont des morceaux de planètes qui circulent dans l’espace jusqu’à ce qu’ils se trouvent engagés dans la sphère d’attraction de la terre; là, pense-t-on, le frottement qu’ils éprouvent par leur contact avec l’air les échauffe, ils s’enflamment, et se brisent en éclats. Les aérolithes se présentent d’abord sous l’apparence d’un globe de feu qui se meut rapidement dans l’espace, lançant parfois des étincelles, et laissant derrière lui une traînée lumineuse. Après avoir brillé quelque temps, cette masse éclate tout-à-coup dans les régions supérieures de l’atmosphère, avec de fortes détonations suivies d’un bruit semblable au roulement de plusieurs tambours; puis les aérolithes tombent avec une grande rapidité ; on entend les sifflements produits par leur passage, et ils s’enfoncent profondément dans le sol: une forte odeur de poudre ou de soufre se répand dans les lieux d’alentour. Tous les aérolithes ne sont pas de fer; la plupart, au contraire, ont une nature pierreuse, et ils tombent quelquefois en nombreux fragments, qui sont ce qu’on appelle une pluie ou grêle de pierres.

Les jeunes gens se demandent souvent à quelle sorte de métal appartient l’acier. Ce n’est autre chose que du fer avec lequel on a combiné un peu de charbon.

Le manganèse est un métal assez répandu, mais qui ne se trouve pas natif; on le retire du minerai nommé oxyde de manganèse. Il est très cassant, d’un blanc gris et brillant quand on le brise. Une de nos principales mines de ce métal est celle de Romanèche, dans le département de Saône-et-Loire. Il est employé dans la verrerie sous le nom de savon des verriers: à une certaine dose, il décolore le verre et lui donne une grande limpidité ; en forte dose, au contraire, il lui imprime une couleur violette.

L’étain se retire du minerai qu’on nomme oxyde d’étain. C’est le plus léger des métaux usuels; c’est aussi l’un des plus communément employés: allié au plomb, il constitue la soudure des plombiers; réduit en lame mince, et amalgamé avec le mercure, il forme le tain dont on double les glaces; appliqué sur le cuivre, il constitue l’étamage, qui préserve ce dernier de sa dangereuse oxydation; si l’on en recouvre des lames minces de fer, c’est-à-dire la tôle, on obtient du fer blanc; en le combinant avec le cuivre, on forme l’airain ou bronze, dont sont faits les canons, les cloches, les statues. On trouve de très riches mines d’étain en Angleterre, en Allemagne, dans la presqu’île de Malacca et en Amérique. La France n’en exploite pas.

Le plomb est, comme on sait, très mou, facile à réduire en lames, et fusible à une faible chaleur; on le croit généralement le plus lourd des métaux, quoiqu’il soit moins pesant que le mercure, l’or et le platine. On ne le trouve pas natif, mais on l’extrait d’un minerai appelé galène ou sulfure de plomb. La France en possède quelques mines dans les départements du Finistère, de la Lozère et de l’Isère. L’Allemagne et l’Angleterre en ont bien davantage.

Le cobalt est un métal d’un gris rosâtre, facile à réduire en poudre, et très employé dans les arts, surtout pour fabriquer de belles couleurs bleues.

Le zinc est un des métaux les plus usités dans les arts: on en fait des baignoires, des seaux, des gouttières, etc.; en l’alliant au cuivre, on obtient le cuivre jaune ou le laiton. Il brûle facilement et répand une flamme éblouissante, ce qui le fait employer dans la composition des feux d’artifice. Il ne se rencontre pas à l’état natif: on le retire des minerais connus sous les noms de blende et de calamine. La France a peu de mines de ce métal, et presque tout celui qui sert à nos usages vient de la Prusse et de l’Angleterre.

L’antimoine, fragile et peu dur, est d’une grande utilité dans la médecine, et souvent aussi dans les arts, où il est ordinairement allié avec le plomb et avec l’étain: avec le plomb, il est employé, par exemple, à fabriquer les caractères d’imprimerie et des robinets de fontaines; avec l’étain, qu’il rend plus dur, on en forme des planches qui servent à graver la musique. L’Auvergne, le Languedoc et le Poitou ont des mines d’antimoine; mais, pour ce métal encore, nous sommes moins riches que nos voisins les Allemands.

L’arsenic est aussi une substance métallique: ses propriétés vénéneuses nous le rendent propre, à la destruction des animaux nuisibles, comme les souris; et la poudre à mouches, qu’on appelle aussi poudre de cobalt, n’est autre chose que de l’arsenic réduit en poussière et mélangé avec de l’eau. Allié au cuivre, l’arsenic compose une matière nommée cuivre blanc, avec laquelle on fabrique, surtout en Allemagne, une foule d’objets d’utilité et d’agrément. Mais, si l’arsenic est utile, que de malheurs n’a-t-il pas causés! C’est ordinairement ce redoutable métal que des mains criminelles choisissent pour l’empoisonnement.

Les accidents causés par l’arsenic se manifestent d’abord par des coliques atroces, des sueurs froides, des nausées, des vomissements de matières brunes mêlées de sang. Les premiers secours qu’il faut apporter alors consistent à faire boire au malade assez d’eau tiède sucrée pour déterminer le vomissement; ou bien on peut faire prendre une infusion de graine de lin, ou de l’eau tenant en suspension un peu de craie réduite en poudre.

Curiosités des trois règnes de la nature

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