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DES MATIÈRES MINÉRALES COMBUSTIBLES.

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L’homme trouve souvent dans le sein de la terre, plus abondamment encore que dans le règne végétal, les combustibles dont il a besoin pour s’éclairer, pour se chauffer, ou pour fondre les métaux.

Un des plus intéressants est le soufre, facile à reconnaître à la flamme et à l’odeur qui lui sont particulières. On le rencontre surtout dans les pays volcaniques, comme l’Italie, la Sicile, l’Islande; l’exploitation des mines de soufre est ordinairement pénible et malsaine. «En pénétrant dans ces souterrains chauds, puants et humides, a dit un voyageur, on désirerait qu’il fût possible de se passer de soufre, ou que du moins il n’y eût pas des hommes condamnés par la misère à passer là toute leur vie dans le travail à la fois le plus rude et le plus stupide.»

Le diamant, qui semble d’abord appartenir aux matières pierreuses, et qui est considéré vulgairement comme une pierre précieuse, est cependant un combustible, et ce n’est même que du charbon pur. C’est le plus brillant et le plus dur des minéraux, mais il est en même temps très fragile: un léger choc suffit pour le briser.

Ordinairement les diamants sont sans couleur; cependant il s’en trouve de jaunes, de verts, de roses, de bleus et de noirâtres. Les roses sont les plus recherchés parmi les diamants colorés; mais on leur préfère en général les diamants incolores, lorsqu’ils sont d’une belle eau. Les diamants sont toujours ternes à l’état brut; ils doivent tous leurs feux, tout leur éclat, à l’opération de la taille et du poli. Mais comme aucune substance n’est capable de les attaquer par le frottement, à cause de leur grande dureté, le lapidaire ne parvient à les user et à les polir qu’au moyen de leur propre poussière, appelée égrisée. Il faut aussi remarquer que ce minerai a la propriété de se laisser cliver, c’est-à-dire diviser en bandes parallèles, lorsqu’il est soumis dans un certain sens au choc d’une lame d’acier.

On évalue le poids des diamants en carats ( le carat équivaut à quatre grains): un diamant d’une belle eau, d’un seul carat, vaut 250 fr.; un diamant de deux carats, 1,000 fr.; de six carats, 5,000 fr.

Parmi les diamants les plus célèbres par la grosseur du volume, on cite celui du radjah de Mattan, dans l’île de Bornéo: il pèse 367 carats. Celui que le Grand-Mogol possédait au temps de Tavernier était de la forme et de la grosseur d’un œuf coupé par le milieu; il pesait 279 carats.

Un diamant célèbre, nommé Montagne de Lumière, et gros comme la moitié d’un œuf, appartenait au prince de Lahore, dans l’Inde, et se trouve maintenant en Angleterre.

Le plus beau diamant de l’empereur de Russie pèse 195 carats: il est de forme ovale et de la grosseur d’un œuf de pigeon. Celui de l’empereur d’Autriche est de 139 carats. Le Régent, qui appartient à la couronne de France, ne pèse que 136 carats: mais la taille en est admirable, et il passe pour le plus beau diamant que l’on connaisse: on lui donne une valeur de plus de cinq millions de francs.

Les plus riches mines de diamant sont celles de l’Hindoustan. On en trouve aussi au Brésil, à l’île de Bornéo et aux monts Ourals. C’est toujours dans les terrains sablonneux que se trouve ce charbon si recherché, et ordinairement on rencontre de l’or dans les mêmes endroits.

Le diamant n’est trop souvent, il faut en convenir, qu’un frivole objet d’ornement: cependant, rendons-lui justice, il est quelquefois fort utile: taillé en pointe, on l’emploie pour couper le verre et pour graver sur les corps durs.

Le bitume est un combustible qui se rapproche un peu des huiles ordinaires: il brûle avec flamme, et répand une odeur forte; on en distingue deux sortes: l’une, nommée naphte ou pétrole, sort de la terre sous la forme de sources jaunâtres ou brunâtres; l’autre est solide, noire, et se nomme asphalte.

La seule source de pétrole connue en France est celle de Gabian, dans le département de l’Hérault: elle donne ce qu’on appelle vulgairement l’huile de Gabian. Il existe des sources bitumineuses assez abondantes en Italie, en Sicile, dans l’empire d’Autriche, en Valachie, dans l’île de Zante, dans les Etats-Unis; il y en a beaucoup en Asie, surtout dans le voisinage de la mer Caspienne, aux environs de Bakou; là ces sources enflammées naturellement répandent au loin, pendant la nuit, leur clarté sépulcrale, et les Guèbres, adorateurs du feu, viennent en pèlerinage vénérer leur divinité.

Les bitumes solides surnagent ordinairement sur la surface de certains lacs, et particulièrement du lac Asphaltite, en Judée. Mais il en existe aussi des mines dans le sol: il s’en trouve une très importante près de Seyssel, dans le département de l’Ain.

Les usages des bitumes sont très multipliés. En beaucoup d’endroits, on s’en sert pour le chauffage; ailleurs, pour l’éclairage. Ils entrent dans la composition de certains vernis noirs; on en enduit les engrenages des grandes machines, et les bois et les câbles qu’on veut préserver de l’humidité ; on eu goudronne les vaisseaux et leurs agrès; on en fait d’excellents mastics. Les anciens Egyptiens employaient l’asphalte de Judée et d’autres bitumes pour embaumer les corps et en faire ce que nous appelons les momies d’Egypte. Enfin, on en compose des espèces de dalles, en les mélangeant avec du sable: plusieurs boulevards, quelques ponts, et diverses autres parties de Paris offrent aujourd’hui de jolis trottoirs en asphalte.

La houille, ou le charbon de terre, est le plus précieux des combustibles; cette matière est très abondamment répandue dans le sein de la terre, et donne à volume égal, plus de chaleur que le bois. Elle brûle avec une odeur bitumineuse; car elle contient une certaine quantité de bitume. La France possède d’assez grands dépôts de houille, surtout dans les départements du Nord, de Saône-et-Loire, de l’Allier, de la Loire et de l’Aveyron. La Belgique en a des mines très importantes. Mais l’Angleterre est le pays d’Europe le plus riche en charbon de terre; et c’est sans doute à l’abondance de ce combustible qu’elle doit la haute prospérité manufacturière à laquelle elle est parvenue.

La houille donne, par la distillation, le gaz hydrogène de l’éclairage; elle se transforme, avant de se consumer entièrement, en une matière charbonneuse et poreuse qu’on appelle coke, et qui a la propriété de brûler sans dégager de fumée: on utilise ce coke pour le chauffage.

L’anthracite ressemble beaucoup à la houille; mais il brûle avec une flamme très courte, sans fumée et sans odeur, car il ne contient pas de bitume. Il répand beaucoup de chaleur, et dans les Etats-Unis, où il est plus commun que le charbon de terre, on en fait un grand usage.

Le graphite, qu’on nomme encore plombagine ou mine de plomb, quoiqu’il ne contienne pas un atôme de plomb, est un charbon tendre et d’un gris noirâtre. On en fait des crayons. Il y a, en Angleterre, du graphite remarquable par sa finesse et sa douceur; aussi les crayons anglais sont-ils supérieurs à ceux de la plupart des autres pays.

Toutes ces substances minérales charbonneuses, les graphites, les houilles, les anthracites, le diamant lui-même, ne paraissent être que des débris d’anciens végétaux. Cette origine est encore bien plus évidente dans le lignite, appelé aussi bois bitumineux ou bois fossile: c’est une matière noire ou brune, qui provient d’anciennes tiges d’arbres, et qui s’allume et brûle avec autant de facilité que le bois sec. On distingue, parmi les lignites, le jayet ou jais, d’un noir brillant, employé pour faire des bijoux de deuil.

Quant à la tourbe, qu’on trouve en abondance dans certains pays marécageux, elle est formée de débris d’herbes. Elle est fort employée pour le chauffage dans la Flandre, l’Artois, la Picardie, etc., et ses cendres servent très utilement pour amender les terres.

L’ambre jaune, ou le succin, est une sorte de résine qui provient sans doute d’anciens végétaux enfouis dans le sol depuis bien des siècles. Il répand en brûlant une odeur agréable; on l’emploie surtout comme objet d’ornement; on en fait des colliers, des boutons, de petits meubles. C’est sur les côtes de la Baltique, en Prusse, qu’on le recueille.

Si l’on frotte, avec une étoffe de laine ou une peau garnie de son poil, un morceau d’ambre jaune, on voit que les petits corps légers avec lesquels il est en contact sont attirés vers lui et s’y attachent; cette propriété a été appelée électricité , parce que les Grecs donnaient à l’ambre le nom d’électron. Mais l’électricité a été reconnue dans bien d’autres corps, et elle est devenue l’une des pius vastes et des plus intéressantes parties de la physique.

Curiosités des trois règnes de la nature

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