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SCENE II

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ARISTE, ORGON.

ORGON.

Bon jour au seigneur Ariste.

ARISTE.

On vient de me dire que vous étiez ici, Orgon; je suis charmé de vous voir.

ORGON.

Je suis charmé, moi, de voir la santé dont vous jouissez. Sans flatterie, vous ne paroissez pas trente-cinq ans; et… vous en avez bien dix par de-là.

ARISTE.

La vie tranquille et réglée que je mène depuis quelque temps, me vaut ce peu de santé dont je jouis.

ORGON.

Ma foi! une femme vous siéroit fort bien.

ARISTE.

A moi? Vous plaisantez, Orgon.

ORGON.

Ah! il est vrai que vous avez toujours été un peu philosophe, et, par conséquent, peu curieux d'engagement.

ARISTE.

Il y a eu, dans ce qu'on appelle philosophes, des gens qui ne se sont point mariés, et peut-être ont-ils bien fait. Mais, selon moi, le célibat n'est point essentiel à la philosophie; et je pense qu'un sage est un homme qui se résout à vivre comme les autres, avec cette seule différence qu'il n'est esclave ni des évènements, ni des passions. Ce n'est donc point par philosophie, mais parce que j'ai passé l'âge de plaire que je vous demande grâce sur cet article-là.

ORGON.

Ce que je vous en dis est par forme de conversation. Parlons-en donc pour un autre. Votre dessein n'est-il pas de pourvoir Julie?

ARISTE.

Oui. C'est dans cette vue que je l'ai retirée du couvent.

ORGON.

Je crois même vous avoir entendu dire que son père, en vous la confiant, vous avoit recommandé de lui faire prendre un parti, dès qu'elle seroit en âge.

ARISTE.

Cela est encore vrai, et je m'y détermine d'autant mieux que je compte faire un bon présent à quiconque l'épousera; car elle a des sentiments dignes de sa naissance: elle est douce, modeste, attentive; en un mot, je ne vois rien de plus aimable ni de plus sage. Il y a peut-être un peu de prévention de ma part.

ORGON.

Non; elle est parfaite, assurément: mais il se passe quelque chose dont vous n'êtes peut-être pas instruit.

ARISTE.

Comment! que se passe-t-il donc?

La Pupille

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