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SCENE V

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JULIE, LISETTE, se tenant d'abord dans le fond; ARISTE,

ORGON.

ORGON, bas, à Ariste, en apercevant Julie.

La voilà, je crois, qui paroit. Elle est, ma foi, aimable.

JULIE, bas, à Lisette.

Ariste parle à quelqu'un. N'avançons pas, Lisette.

LISETTE.

Vous êtes la première personne jeune et jolie qui craigniez de vous montrer.

ARISTE, à Julie.

Approchez, Julie. (En lui montrant Orgon.) Vous êtes sans doute instruite du sujet qui amène monsieur ici? Il me fait une proposition à laquelle je souscris volontiers, si elle vous touche autant que l'on me le fait entendre.

JULIE, troublée.

J'ignore, monsieur, de quoi il est question.

ARISTE.

Ne dissimulez pas davantage. J'aurois lieu de m'offenser du peu de confiance que vous auriez en moi. Rassurez-vous, Julie; votre penchant n'est point un crime, et je ne vous reproche rien, que le secret que vous m'en avez fait.

JULIE.

En vérité, monsieur… (A Lisette.) Lisette?..

LISETTE, l'interrompant.

Eh bien! Lisette? Je gage qu'on veut vous parler de mariage. Cela est-il si effrayant? Il y a cent filles qui, en pareil cas, seroient intrépides.

ARISTE, bas, à Orgon.

Elle s'obstine à se taire. Il faut lui pardonner cette timidité. Je fais réflexion que je lui parlerai mieux en particulier. Laissons-la revenir de l'embarras que tout ceci lui cause, et soyez persuadé que je m'emploierai tout entier pour que la chose aille selon vos désirs.

ORGON, bas.

Je vous en suis obligé. (Regardant Julie.) Elle a une certaine grâce, une certaine modestie qui me feroient souhaiter d'être mon neveu.

(Il sort, en saluant affectueusement Julie, et Ariste va le reconduire.)

La Pupille

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