Читать книгу La question chevaline en Tunisie - Félix Pichon-Vendeuil - Страница 4
INTRODUCTION
ОглавлениеLorsqu’en février dernier, M. le Ministre des affaires étrangères voulut bien nous faire le grand honneur de nous confier une mission en Tunisie, pour y étudier les conditions d’amélioration de la race chevaline, nous crûmes de notre devoir de nous rendre d’abord en Algérie, cette sœur aînée de nos possessions africaines, pour y observer, en même temps que le type indigène, les progrès réalisés depuis notre occupation dans l’élevage du cheval.
C’est ainsi que, pendant plus d’un mois, nous avons parcouru nos départements d’outre-mer, visitant les dépôts de remonte et d’étalons, leurs succursales et leurs annexes, les tribus spécialement adonnées à l’élevage et tout particulièrement la jumenterie de Tiaret, ce conservatoire des races arabe, arabe-barbe et barbe.
Après bien des tâtonnements et des essais divers, on peut dire que la France est parvenue à se créer dans ces régions une importante réserve de chevaux de guerre, telle qu’il n’en existe nulle part ailleurs chez nos rivaux.
Mais, en régénérant l’espèce chevaline, notre pays n’a pas pourvu seulement à sa défense, il a aussi reconstitué de toutes pièces le principal élément de la production animale de l’Algérie, devenu bien vite la base de sa prospérité agricole.
Par la similitude du climat et des races, la Tunisie devait, mieux que tout autre, bénéficier des essais tentés par sa voisine.
En fait, il est incontestable que sous le rapport des voies de pénétration, des exploitations agricoles et de la colonisation proprement dite, elle a réalisé de merveilleux progrès, en un temps relativement très court.
Cela tient non seulement à l’activité de nos résidents, mais aussi au programme bien conçu et à l’esprit de suite, qui ont présidé à toutes nos entreprises.
Les tergiversations qui se sont produites en Algérie ont été évitées en grande partie, sauf cependant en matière chevaline.
Le gouvernement du protectorat, tout en assurant aux colons la plus grande sécurité, a su édifier une œuvre éminemment française, avec autant de tact que de prudence.
os nombreuses excursions à travers la Régence nous en ont fourni la certitude personnelle. Dans ces régions, hier encore presque barbares, nous avons évolué à l’aise, avec confiance, aussi tranquillement que parmi les populations les plus hospitalières de nos plus belles provinces françaises.
Certes, nous savons bien que les ordres donnés n’ont point été étrangers aux facilités que nous avons partout rencontrées, et l’on nous permettra d’exprimer ici toute notre gratitude à M. le baron d’Anthouard, délégué de la Résidence, en l’absence de M. le Résident général, M. Pichon, et à M. Hugon, directeur de l’Agriculture et du Commerce. Nous devons aussi particulièrement remercier M. le capitaine Defrance, commandant le dépôt des Remontes de Tunis, et M. Geoffroy Saint-Hilaire, inspecteur de l’Elevage, qui ont bien voulu nous accompagner dans nombre de nos pérégrinations et dont les connaissances techniques nous ont singulièrement facilité l’accomplissement de notre mission.
Nous avons eu l’honneur d’appeler la bienveillante attention, en même temps que la haute intervention de M. le Ministre des affaires étrangères, en faveur des mesures que nous sollicitons pour l’amélioration de l’élevage en Tunisie.
Ces mesures ne nous ont été inspirées que par l’intérêt supérieur de la Régence, dont la prospérité nous semble indissolublement liée à la grandeur de la France.
Le Dorat, 20 novembre 1902.