Читать книгу Les Morts de la guerre en Savoie (1914-1918) - François Gex - Страница 3
PRÉFACE
ОглавлениеJustement fiers de notre passé et de nos traditions militaires, nous savions tous en Savoie qu’au Grand Quartier Général où les mérites se pèsent, nos Alpins n’ont cessé de se classer en tête des troupes de choc, avant les contingents réputés d’Anjou et de Bretagne, mais nous ne connaissions point le chiffre exact de nos perles.
Nous ne savions pas assez dans quelle énorme proportion la mortalité avait dépassé la moyenne dans les régions exclusivement agricoles el comment, au contraire, dans les centres industriels, la fée protectrice que fut la houille blanche abaissa celle moyenne très au-dessous de la normale.
Il vous appartenait, Monsieur l’Abbé, à vous l’écrivain distingué el précis que divers travaux scientifiques ont déjà fait connaître, d’élever par celle élude au plus haut degré du sacrifice le paysan savoyard.
Avant que la légende qui pieusement déforme ne vînt s’emparer de lui, il fallait sur des données certaines établir son mérite. A travers vos chiffres qui, de page en page, révèlent et précisent son effort, il nous apparaît comme un type saisissant de simple el noble grandeur. Votre lecteur sent que ses dons el ses qualités — dont quelques-unes atteignent le rang de verlus — lui viennent un peu de la montagne, de celle montagne alternativement radieuse ou austère, mais toujours d’une impressionnante gravité.
El de fait, n’est-ce pas des grands silences de la montagne que le Savoyard tient son impassibilité ? N’est-ce pas au contact de ses pentes abruptes que jour par jour il amasse ses réserves de force, de patience et d’énergie? N’est-ce pas d’un plus proche voisinage du ciel que lui vient son attachement au devoir, au pays, à l’honneur!
Si le soldat de Savoie s’est montré aux armées dans toute sa robustesse et son flegme paysans, il s’y est monlré aussi dans toute sa foi. Convaincu que Dieu a des faveurs particulières pour celui qui arrive devant Lui à t’ombre du drapeau, il a toujours eu dans la tranchée comme sous les balles une prière assoupie ou ardente au fond du cœur.
O soldai de Savoie! à celui qui l’admire et qui l’aime, il est impossible de nier que ton ombre projetée n’ajoute désormais à l’extraordinaire beauté de ton pays et de ne point croire que naîtra de tes cendres une génération spirituellement renouvelée!
Le 30 mai 1431, quand la flamme eut consumé le corps de Jeanne d’Arc pour que rien ne restât du bras qui tant de fois avait montré la brèche et du cœur qui avait rallié les Français pour l’assaut, le bourreau dispersa ses cendres. Mais le poète nous dit que le vent, s’élevant de la plaine normande, les emporta au loin dans tous les sillons du pays de telle sorte que la France entière eût sa part des reliques de Jeanne.
Puisse de même, Monsieur l’A bbé, ce petit livre répandre de foyer en foyer le récit des hauts faits des enfants de Savoie, faire germer les vertus de leur sang, attiser la reconnaissance de la présente génération. donner à celle qui se lève leur sacrifice en exemple!
La Ravoire, 18 novembre 1921,
Comte Léon COSTA DE BEAUREGARD.
Nous nous empressons d’adresser nos respectueux remerciements, pour l’intérêt qu’ils ont bien voulu nous témoigner, à
M. le Comte Léon Costa de Beauregard. Conseiller général, Président de l’Association Savoyarde des Anciens Combattants;
M. le Commandant Marquis de Bissy;
Mme Raphaël Berthet;
M. Lucien Chiron, Maire de Chambéry;
M. J. Delachenal Député de la Savoie;
M. Laurent Périne!, Conseiller général;
M. le Comte Amé d’Oncieu de la Bâtie;
M. le Marquis J.-B. d’Oncieu de la Bâtie;
M. Grimaud, ancien Préfet de la Savoie;
M. Devaux, Inspecteur général dn Travail à Chambéry;
M. l’abbé Regottaz, Directeur de La Croix de Savoie
M. Didier, chef de Bureau à la Préfecture et ses adjoints
MM. les Curés, Mmes les Institutrices, MM. les Instituteurs du département;
MM. les Secrétaires de mairie: à tous nos correspondants bénévoles et empressés qui nous ont spontanément et si aimablement apporté leur contribution en vue de l’élaboration des listes.
C’est leur aide généreuse comme leur précieuse collaboration qui auront valu à ce trop imparfait tribut de nos hommages, DÉDIÉ A NOS MORTS ET AUX RESCAPÉS DE LA GUERRE, d’être moins indigne d’eux.
F. G.