Читать книгу Règles sur la profession d'avocat explicatives - François-Étienne Mollot - Страница 67
58.
ОглавлениеDe tout ce que j’ai dit dans le chapitre précédent, je conclus qu’il est indigne du caractère de l’avocat de solliciter une clientèle: il faut qu’elle vienne le trouver dans son cabinet.
Les commencements de la carrière sont pénibles, je le sais par expérience. Eh qu’importe! il doit les franchir avec courage, avec confiance; où serait le triomphe sans les obstacles? Les confrères qu’il admire ont commencé comme lui .
S’il n’a ni résolution, ni espoir, si du moins il est assez sage pour comprendre son insuffisance, qu’il renonce à la profession, c’est le seul parti. Je le dis à regret, mais avec toute sincérité, je ne conçois pas de condition plus critique que celle de l’avocat qui commence sans avenir! Au Palais, inoccupé, tourmenté par son oisiveté forcée, par ses besoins d’argent, peut-être par le succès des autres; au dehors, enchaîné par des règles sévères que la pureté de sa conscience approuve, que la rigueur de sa position serait tentée d’enfreindre; partout, végétant, découragé, malheureux! Eh quoi! la carrière du barreau est-elle la seule honorable? Que ne porte-t-il ailleurs sa vocation et ses talents? Ignore-t-il que l’erreur d’un premier choix a été, plus d’une fois, réparée avec bonheur !