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CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.

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Prévenir le développement des lésions organiques, guérir vite, sûrement et avec le moins de frais possibles, tel est le but de la dosimétrie. Cette nouvelle méthode thérapeutique, logiquement basée sur l’observation et l’expérimentation physiologiques, a été fondée par un homme de génie, M. le professeur Burggraeve, de l’université de Gand. Ayant pour unique objectif la jugulation de la fièvre, qui est la source nosopoétique de toutes les maladies aiguës et organiques, elle a cet immense avantage d’être fort simple dans ses procédés, rapide dans ses effets et sûre dans ses résultats.

En dosimétrie on admet, d’après les données de la physiologie pathologique, que la maladie est dans la fonction avant d’être dans l’organe et que la fièvre initiale précède toujours les altérations matérielles des organes; il en résulte cette conséquence logique qu’en combattant, dès le début, le trouble fonctionnel ou la lièvre, tout rentre dans l’état normal; la maladie n’a pas le temps d’éclore, elle se trouve étouffée en quelque sorte. Il n’en est plus de même si la maladie n’est pas arrêtée dans sa période dynamique; alors elle devient spécifique, se localise et rentre dans sa seconde période ou organique, caractérisée par des désordres profonds dans la texture des organes ou une altération, une décomposition des liquides, ainsi qu’on l’observe dans les maladies zymotiques. La médecine expectante appelle cela une affection chronique, c’est-à-dire un état morbide dont la guérison est toujours longue, difficile, sinon impossible, à obtenir. Aussi la jugulation des maladies aiguës s’impose-t-elle aujourd’hui comme un devoir professionnel à tout praticien sincèrement soucieux des intérêts de son client. Pour occuper dignement la place qui lui appartient dans la société, le vétérinaire doit marcher avec le progrès scientifique et, par conséquent, embrasser la nouvelle méthode du maître, non pas de visu, mais après une expérimentation préalable et rigoureuse.

La dosimétrie emploie, pour combattre les maladies, les alcaloïdes ou principes actifs des substances médicamenteuses, auxquels est due, en réalité, la vertu médicinale des végétaux. C’est en n’employant que des substances chimiquement pures, que la dosimétrie a pris charge de transformer la polypharmacie, dont les médicaments ordinaires et les préparations magistrales n’ont jamais offert au médecin la moindre garantie. La pharmacie dosimétrique, dont le fondateur est M. Chanteaud, le zélé et dévoué collaborateur de l’œuvre burggraevienne, nous fournit les alcaloïdes sous forme de granules exactement dosés, d’une solubilité facile et d’une absorption immédiate, agissant donc de suite, ce qui empêche les effets de l’accumulation dans le conduit digestif.

La forme granulaire et le petit volume des agents dosimétriques ont souvent été l’objet de critiques et ont inspiré des doutes sur leurs effets, notamment chez les grands animaux domestiques, habitués que sont les vétérinaires à leur administrer des doses énormes ou allopathiques. Cependant l’expérience a prouvé à tous ceux qui ont bien voulu essayer les nouveaux agents thérapeutiques, d’après les règles établies par le maître, que le granule dosimétrique, loin d’être un granule hahnemannien, agit qualitativement et non pas quantitativement. Le père de la dosimétrie a rendu à l’humanité et à l’agriculture le plus grand bienfait, en nous faisant connaître les immenses services que les alcaloïdes, par leurs précieuses propriétés, peuvent rendre à l’art de guérir.

Les médicaments dosimétriques doivent être administrés jusqu’à effet désiré et par petites doses d’autant plus rapprochées que l’affection est suraiguë, c’est-à-dire plus grave, plus rapidement mortelle. Le praticien reste seul juge de ce qu’il doit faire,

A toute maladie aiguë, c’est-à-dire où il y a une combustion trop active et rapidement mortelle, il faut opposer un traitement aigu ou rapide, et à toute maladie chronique, où il y a une consomption toujours atale, il faut une médication chronique ou lente, régulière et persistante.

Dans toute maladie il y a deux éléments: la cause morbide et l’effet de celle-ci. On combat l’élément causal, fonctionnel, organique ou diathésique, avec la dominante du traitement; comme la source d’une affection est souvent difficile à reconnaître, les alcaloïdes servent ici de pierre de touche; leur administration doit être continuée jusqu’à la disparition complète du trouble morbide pour lequel ils sont donnés. Quant à l’effet, il se traduit extérieurement par des symptômes plus ou moins variés, indiquant les diverses souffrances de l’organisme. On calme d’abord, puis on fait disparaître cette expression symptomatologique d’un état maladif quelconque, laquelle constitue un danger pour la vie, au moyen de la variante du traitement. Celui-ci, sans être en rien illogique, peut à la fois être diurétique, tonique, évacuant, défervescent, anti-putride et reconstituant. Notons que chaque alcaloïde a une action physiologique élective bien déterminée, et donnés simultanément, ils agissent indépendamment les uns des autres et sans se nuire. D’après ce que nous venons de dire, le traitement dosimétrique comporte donc deux indications, appelées la dominante et la variante.

La médication dosimétrique défervescente a pour but de rétablir l’équilibre physiologique entre le centre et la périphérie, en faisant tomber le pouls et la chaleur morbides sans affaiblir l’économie et en rafraîchissant le sang au moyen de la perspiration cutanée et muqueuse. Pour obtenir cet effet, c’est-à-dire pour empêcher une maladie aiguë de suivre ses diverses périodes, pour l’enrayer dans son évolution naturelle, pour la juguler en un mot, il faut donner concurremment: la digitaline qui calme le cœur, ralentit la circulation et favorise la diurèse; l’aconitine ou la vératrine qui ramènent à sa normale l’exagération de la chaleur animale; un sel de strychnine qui, en vertu de son action excito-motrice, combat la prostration, prévient la paralysie des nerfs vaso-moteurs, tonifie les vaisseaux et empêche ainsi les stagnations et les infiltrations; enfin le sel vétérinaire Chanteaud, qui renouvelle l’eau du sang et lui rend les principes salins qu’il a perdus par le fait même de la combustion. S’il y a nécessité absolue, il faut pratiquer une saignée modérée et recourir, en même temps, aux frictions excitantes ou révulsives sur la peau. D’après cela, la méthode défervescente se propose donc d’atteindre les effets en même temps que les causes, et le vieux aphorisme hippocratique: Sublata causa, tollitur effectus, y trouve sa rationnelle application.

Les considérations qui précèdent font voir nettement que la dosimétrie est basée sur les lois du vitalisme et constitue, non plus une médecine routinière ou empirique, mais une médecine raisonnée, n’employant que les moyens de la science moderne, c’est-à-dire ces puissants modificateurs vitaux, lesquels permettent au médecin de régler l’organisme absolument comme on règle sa montre et de guérir: Tutò citò et jucundè. Sous ce rapport elle diffère essentiellement de toutes les autres doctrines médicales, notamment de l’allopathie, qui ne fait qu’affaiblir l’économie, déjà fatiguée par un excès de fièvre, au moyen des déplétions sanguines, des évacuants, des hypersécrétions et de la diète; de l’homœopathie où par suite de doses infinitésimales, le médicament a perdu sa matérialité et n’a plus qu’une action virtuelle; de l’expectation, où l’on abandonne sciemment le malade aux vicissitudes de la maladie, où l’on ne fait rien pour modérer la fièvre intense, pour éteindre le feu qui dévore le corps vivant, où enfin le médecin, sous prétexte de prudence, attend la localisation du mal et néglige ainsi de sauver le malade en temps utile.

Les granules préparés par l’habile et consciencieux directeur de l’Institut dosimétrique, sous le contrôle du docteur Burggraeve, sont inaltérables et renferment un demi-milligramme, un milligramme ou un centigramme de substance active, laquelle se trouve emprisonnée dans une enveloppe de matière sucrée. Conservés dans des tubes et placés dans une trousse, ils sont très-portatifs.

Le vétérinaire, appelé souvent à d’assez grandes distances et loin des villes, peut ainsi toujours avoir sur lui de quoi parer aux premiers accidents et agir de suite, sans perdre un temps précieux à attendre, car la maladie n’attend pas.

Les médicaments dosimétriques sont d’une administration des plus faciles. Il suffit d’enduire d’un peu de miel semi-liquide, contenant un peu de farine, une spatule de bois sur laquelle on place les petits grains, puis on l’essuie sur la surface de la langue; les granules, adhérant à la muqueuse buccale par l’intermédiaire du miel qui est un excipient visqueux, ne peuvent s’échapper hors de la bouche, et forcément, les animaux les déglutissent. On peut même les mêler à un peu d’avoine ou de son frisé, quand les malades ont conservé l’appétit. Aux petits sujets, il suffit d’ouvrir la gueule, de placer le granule sur la langue, puis de maintenir les mâchoires serrées pendant quelques secondes.

Nous méconseillons vivement l’habitude qu’ont quelques praticiens de triturer les granules ou de les faire dissoudre dans une potion quelconque.

La quantité de granules à administrer, aux grands animaux, n’est pas si considérable comme on serait tenté de le croire au premier abord; il suffit de donner cinq a six granules, répétés chaque quart d’heure, chaque demi-heure ou chaque heure, selon la gravité des cas, aux grands quadrupèdes; de deux à quatre granules aux moyens animaux et de un à deux aux petits. Mais comme il y a de notables différences dans la taille des petits animaux, nous conseillons, pour éviter tout empoisonnement, de ne jamais donner, au petit chien basset ou havanais, au chat, aux volailles, aux oiseaux et autres animaux forts petits, un granule de chaque alcaloïde du même coup; ou aura soin de dissoudre le ou les granules dans une petite quantité d’eau, qui sera ensuite administrée avec une cuillère à café durant la journée ou dans l’espace de quelques heures, suivant l’intensité de la maladie.

Nous pouvons affirmer que le traitement dosimétrique remplit, on ne peut mieux, les conditions économiques qui ne doivent jamais être perdues de vue dans la médecine des animaux. Le prix des granules nécessaires pour la guérison d’une maladie quelconque est de beaucoup inférieur à ce que coûterait, dans un cas semblable, n’importe quel autre genre de médication. L’expectation, par exemple, est on ne peut plus onéreuse pour le possesseur d’animaux malades, puisqu’elle mène infailliblement à la mort.

Nous recommandons surtout à nos confrères de se méfier des granules de contrefaçon que le commerce leur livre à bas prix. Ces granules, préparés au pilulier, s’altèrent très-vite, sont fort peu solubles et occasionnent ainsi des accidents toxiques. C’est pour leur éviter des mécomptes que nous leur conseillons de s’adresser, pour les commandes, directement à l’Institut, rue des Francs-Bourgeois, 54, à Paris.

Le vétérinaire devant constamment se rappeler les signes qui caractérisent l’état fébrile, nous donnons ci-après, pour lui servir de critérium, un petit tableau indiquant l’état physiologique de la respiration, de la circulation et de la calorification, c’est-à-dire la moyenne des mouvements respiratoires et du nombre des pulsations exécutés pendant une minute, de même que la température moyenne, prise avec le thermomètre introduit dans le rectum, chez les principaux animaux de la ferme:



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