Читать книгу Le collier des jours - Gautier Judith - Страница 11

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Sidonie était la mauvaise tête de la famille, on la grondait, quelquefois, parce qu'elle était en retard le soir, ou paresseuse le matin; mais elle répondait mal et ne changeait pas.

Avec moi, elle s'entendait très bien, cependant, et me gâtait comme faisaient les autres. Je la trouvais amusante, elle inventait des jeux drôles, s'attardait à me boucler les cheveux, à m'orner de rubans et de perles enfilées. Elle devait être, il me semble, en apprentissage chez une couturière.

Elle me montra un jour, dans la chambre noire où elle couchait et qu'une cloison vitrée séparait de la première pièce, elle me montra d'extraordinaires chiffons, qui me causèrent une admiration sans bornes.

Il ne fallait pas le dire. Au moindre bruit, elle refermait précipitamment le paquet et le cachait sous son lit. Ce que c'était, je ne m'en souviens plus bien, oripeaux de carnaval, peut-être, dissimulés pour quelque sortie clandestine. En tout cas, c'était beau, et j'en ai gardé un éblouissement. Je revois toujours la porte entr'ouverte, pour donner du jour dans la chambre noire, Sidonie accroupie, remuant ces choses, où il y avait de la pourpre et de l'or, et moi fascinée, mais tendant l'oreille, pour avertir si quelqu'un venait.

Le collier des jours

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