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CHAPITRE IV BESSIE EST DEMANDÉE EN MARIAGE

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Table des matières

Avec le temps, John Niel guérit de son entorse et autres maux infligés par l'autruche en fureur (par parenthèse, il est humiliant d'être la victime d'une bête à plumes), et se mit à apprendre la routine de la ferme. La tâche ne lui parut pas désagréable, surtout sous les ordres d'un aussi joli moniteur que Bessie, qui s'y entendait à merveille. Doué d'un tempérament énergique et travailleur, il fit des progrès rapides dans ses nouvelles études et, au bout de six semaines, il commençait à parler en connaisseur, du bétail, des autruches, de l'herbe douce et de l'herbe acide. Une fois par semaine, Bessie lui faisait passer une sorte d'examen; de plus elle lui donnait des leçons de hollandais et de zulu, deux langues qu'elle parlait parfaitement; de sorte qu'il ne manquait pas, comme on peut le voir, d'occupations agréables et utiles. En outre, il s'attacha sérieusement au vieux Silas Croft. Le vieillard, avec son beau et honnête visage, son expérience considérable et variée, sa forte nature anglaise, l'impressionna profondément. Il n'avait jamais connu d'homme tout à fait semblable à lui. L'affection fut réciproque, car son hôte le prit en grande amitié. Il expliquait ainsi ses sentiments à sa nièce Bessie: «Voyez-vous, ma chère, il est réservé, discret, et s'il ne sait pas grand'chose du métier de fermier, c'est un parfait gentleman. Quand on a affaire à des Cafres, dans un lieu comme celui-ci, il faut avoir un gentleman. Vos blancs d'ordre inférieur n'obtiendront jamais rien des Cafres; c'est pourquoi les Boers les fouettent et les tuent; ils ne peuvent en rien tirer sans cela. Mais voyez le capitaine Niel; il n'a pas besoin de ces moyens-là. Je crois qu'il est ce qu'il me faut, ma chère; je le crois»; et Bessie était entièrement de son avis. Donc il advint, qu'après un essai de six semaines, le marché fut conclu. John paya ses 25 000 francs et devint associé pour un tiers, dans l'exploitation de la ferme.

Il n'est guère possible, en général, qu'un homme encore jeune comme John Niel, vive sous le même toit qu'une jeune et charmante femme, telle que Bessie Croft, sans courir des dangers plus ou moins grands; surtout si les deux personnes n'ont ni distraction, ni société au dehors, pour détourner leur attention d'elles-mêmes. Non qu'il y eût encore le moindre symptôme d'amour entre eux; seulement ils se plaisaient beaucoup et trouvaient agréable d'être souvent ensemble.

Bref ils suivaient cette route facile et sinueuse, qui conduit aux sentiers montagneux de l'amour. C'est une route large comme cette autre qui mène ailleurs et, comme cette autre, elle aboutit à une large porte. Quelquefois aussi elle conduit à la perdition. Quoi qu'il en soit, elle est charmante à suivre, la main dans la main, en compagnie aimable et sympathique. Et puis on peut s'arrêter si l'on veut; plus tard c'est différent. Quand les voyageurs gravissent les hauteurs de la passion, les précipices s'ouvrent, les torrents se précipitent, l'éclair aveugle et la foudre frappe; et qui peut dire qu'il atteindra ce pic lointain et sublime, que les hommes appellent le bonheur? Les uns disent qu'on ne l'atteint jamais et que l'auréole qui l'illumine, n'est pas une lumière de la terre, mais une promesse et un fanal, une lueur reflétée nous ne savons d'où, et reposant sur la terre étrangère, comme la lumière du soleil repose sur le sein mort de la lune. D'autres prétendent qu'ils ont gravi son sommet le plus élevé, respiré le souffle frais du ciel qui enveloppe ses hauteurs, et même entendu le frémissement des harpes immortelles et le murmure des ailes angéliques; puis tout à coup un brouillard est tombé sur eux, dans lequel ils ont erré, et lorsqu'il s'est dissipé, ils étaient revenus aux sentiers de la montagne et le pic était au loin. Un très petit nombre d'êtres nous disent qu'ils vivent là toujours, écoutant la voix de Dieu; mais ils sont vieux et usés par le voyage; ils ont, hommes et femmes, survécu aux passions, aux ambitions, aux ardeurs brûlantes de l'amour et maintenant, enfermés dans le cercle de leurs souvenirs, ils restent face à face avec le sphinx Éternité.

Toutefois John Niel n'était plus d'âge à s'éprendre du premier joli minois venu. Quelques années auparavant, il avait subi une épreuve qui, pensait-il, l'avait guéri pour toujours. En outre, si Bessie l'attirait à sa manière, Jess ne lui déplaisait pas non plus. Il n'était pas dans la maison depuis huit jours, que déjà John décidait, à part lui, que Jess était la plus étrange femme qu'il eût jamais rencontrée, et, dans son genre, l'une des plus attrayantes. Son impassibilité même ajoutait à son charme, car est-il en ce monde quelqu'un qui n'aime à pénétrer un mystère? Pour lui, Jess était une énigme indéchiffrable. Il s'aperçut vite, à ses rares observations, qu'elle était intelligente et instruite; il savait qu'elle chantait comme un ange; mais quel était le principal ressort de son esprit? autour de quel axe évoluait-elle? A cela il ne pouvait répondre. Évidemment ce n'était pas celui de la plupart des femmes et, moins que tout autre, celui de l'heureuse, bien portante et simple Bessie. Il devint si curieux de pénétrer ces mystères, qu'il rechercha toutes les occasions de se trouver avec elle et s'offrit même, quand il en avait le temps, à l'accompagner dans ses excursions artistiques, lorsqu'elle allait esquisser quelque site, ou peindre des fleurs sauvages. Dans ces cas-là, elle causait souvent, mais toujours de livres, de l'Angleterre ou de quelque question intellectuelle. Jamais elle ne parlait d'elle-même.

Cependant il fut bientôt évident pour John, que sa société plaisait à Jess et qu'il lui manquait, lorsqu'il ne pouvait l'accompagner. Il ne se rendit pas compte, tout d'abord, du plaisir qu'une jeune fille, supérieure par l'intelligence et l'instruction, et que ses aspirations et ses capacités intellectuelles entraînaient bien plus haut encore, devait trouver dans la société d'un homme distingué, intelligent et instruit. John n'avait le cerveau ni vide, ni étroit. Il avait lu et pensé; il avait même écrit un peu et Jess trouvait en lui un esprit qui, bien qu'inférieur au sien, était cependant en sympathie avec lui.

Quoiqu'il ne la comprît pas, elle le comprenait et enfin (que ne le sut-il!) une lueur d'aurore éclaira le crépuscule de sa pensée, la fit tressaillir et la transforma, comme les premiers rayons du matin font tressaillir et transforment l'obscurité de la nuit. Qu'arriverait-il, si elle apprenait à aimer cet homme et lui enseignait à l'aimer? Chez presque toutes les femmes, cette pensée amène celle du mariage et de ce changement de condition qu'elles considèrent généralement comme si désirable. Mais Jess n'y pensa pas beaucoup; elle songea plutôt à l'heureuse possibilité de fondre sa vie en une autre vie, de trouver quelqu'un qui la seconderait, qui briserait les entraves imposées à son génie, afin qu'elle pût s'élever et l'élever avec elle.

Un homme venait enfin qui comprenait, qui était plus qu'un animal, qui possédait ce don divin: une intelligence; don maudit pour elle jusqu'alors, qui l'avait placée au-dessus du niveau de son sexe et séparée, comme par des portes de fer, de ceux qui l'entouraient. Ah! si l'amour parfait, dont les livres lui avaient tant parlé, pouvait leur venir à tous deux! alors peut-être cela vaudrait la peine de vivre!

C'est une chose curieuse, mais, en telles matières, les hommes n'apprennent jamais la sagesse par l'expérience.

Un homme de l'âge de John Niel aurait dû savoir qu'il est toujours périlleux de jouer avec les matières explosibles, et que les substances les plus inoffensives en apparence sont souvent les plus dangereuses; il aurait dû savoir que rechercher la société d'une femme aux yeux aussi éloquents que ceux de Jess, c'était risquer de s'enflammer à leur flamme et de se brûler tous deux; il aurait dû savoir qu'en faisant peser de tout son poids son esprit cultivé sur celui de la jeune fille, en s'intéressant profondément à ses études, en la suppliant de lui montrer les poésies qu'elle écrivait, disait Bessie, sans vouloir les laisser voir à personne; en exprimant son ravissement lorsqu'elle chantait, il aurait dû savoir, disons-nous, que tout cela était bien dangereux; et cependant il le fit sans penser à mal.

Quant à Bessie, elle était enchantée que sa sœur eût trouvé quelqu'un avec qui elle pût causer et qui la comprît. Il ne lui vint pas à l'esprit que Jess pût s'éprendre de lui; Jess était la dernière personne qui courût ce danger. Elle ne pensa pas davantage à ce qui pouvait arriver à John. Jusque-là elle n'avait pas intérêt à se préoccuper du capitaine Niel. Oh, non!

Les choses allèrent donc fort agréablement pendant quelque temps, pour tous les personnages de notre drame, jusqu'à ce qu'un beau matin, les nuées d'orage commençassent à s'amonceler. John avait, comme d'ordinaire, vaqué aux travaux de la ferme jusqu'à l'heure du dîner; après le repas, il prit son fusil et dit à Jantjé de seller son poney de chasse. Il était debout sous la véranda, attendant le poney, et près de lui se tenait Bessie, plus jolie que jamais dans sa robe blanche, lorsque soudain il aperçut le grand cheval de Frank Muller et Frank Muller lui-même dans l'avenue des gommiers.

«Holà! miss Bessie, dit-il, voici venir votre ami.

—Quel ennui!» répliqua Bessie, en frappant du pied; puis avec un regard rapide: «Pourquoi l'appelez-vous mon ami? dit-elle.

—J'imagine qu'il se considère comme tel, à en juger par le nombre de visites qu'il vous fait dans la semaine. En tout cas, il n'est pas le mien et je m'en vais chasser. Au revoir et bien du plaisir.

—Vous êtes méchant», dit-elle à voix basse, en lui tournant le dos.

Un instant après, John s'éloignait et Frank Muller arrivait.

«Comment vous portez-vous, miss Bessie?» dit-il en mettant pied à terre, avec la rapidité d'un homme habitué toute sa vie aux chevaux: «où donc s'en va la Jaquette rouge?

—Le capitaine Niel va chasser, répondit-elle froidement.

—Ah! tant mieux pour nous, miss Bessie; nous pourrons causer agréablement. Où est ce singe noir, Jantjé? Ici! Jantjé! Prends mon cheval, vilain diable, et soigne-le bien, ou je t'ouvre le ventre!»

Jantjé prit le cheval, avec un rire forcé à l'adresse de cette aimable plaisanterie, et partit avec la monture.

«Je ne pense pas que Jantjé vous aime, Meinheer Muller, dit Bessie, avec un malin plaisir, et je ne m'en étonne pas, si vous lui parlez toujours ainsi. Il m'a dit l'autre jour qu'il vous connaissait depuis vingt ans. Est-ce vrai?»

Cette question, faite sans arrière-pensée, produisit un effet remarquable sur le Boer; il pâlit sous son hâle.

«Il ment, le chien! s'écria-t-il, et je lui enverrai une balle, s'il répète cela. Qu'est-ce que je peux savoir de lui, et que peut-il savoir de moi? Puis-je garder le souvenir de chaque misérable homme-singe que je rencontre?»

Et il grommela, dans sa longue barbe, une succession de jurons hollandais.

«Eh bien! Meinheer Muller! dit Bessie.

—Pourquoi m'appelez-vous toujours «Meinheer», demanda-t-il, en se tournant vers elle d'un air si courroucé, qu'elle tressaillit et recula d'un pas. «Je suis Anglais. Ma mère était Anglaise et de plus, grâce à lord Carnarvon, nous sommes tous Anglais maintenant.

—Je ne sais pas pourquoi il vous déplaît tant d'être pris pour un Boer, dit Bessie avec calme; vous étiez autrefois un ardent patriote.

—Autrefois,... oui. Les arbres s'inclinaient vers le nord, quand le vent soufflait du sud, mais à présent ils s'inclinent de l'autre côté, car le vent a tourné. Peut-être, quelque jour, reviendra-t-il au nord. Alors, nous verrons!»

Bessie se contenta de pincer ses jolies lèvres sans répondre, et de cueillir une feuille de la vigne qui courait au-dessus de sa tête.

Le grand Hollandais ôta son chapeau et caressa sa barbe avec embarras. Évidemment il réfléchissait à une chose qu'il n'osait pas exprimer. Deux fois il fixa ses yeux sur le frais visage de Bessie et deux fois il les en détourna. La seconde fois elle s'effraya.

«Excusez-moi un instant», dit-elle, et elle parut vouloir entrer dans la maison.

«Attendez!» s'écria-t-il en hollandais, tant il était agité. Il saisit même, de sa grande main, la robe blanche de la jeune fille.

Elle la lui arracha d'un mouvement vif et le regardant bien en face:

«Pardon, dit-elle, d'un ton qui n'avait certes rien d'encourageant, vous alliez me dire quelque chose.

—Oui. C'est-à-dire... j'allais....» Il s'arrêta.

Bessie conserva son regard poliment interrogateur et attendit.

«J'allais vous dire,... bref,... que je voudrais vous épouser.

—Ah! fit Bessie en tressaillant.

—Ecoutez, reprit-il d'une voix rauque, et reprenant courage à mesure qu'il avançait, comme font les gens peu cultivés, quand c'est leur cœur qui parle. Ecoutez-moi, Bessie; je vous aime depuis trois ans. Chaque fois que je vous ai vue, je vous ai aimée davantage. Ne me dites pas non! Vous ne savez pas combien je vous aime. Je rêve de vous chaque nuit; quelquefois je rêve que j'entends le frôlement de votre robe, que vous venez me donner un baiser et, alors, il me semble que je suis dans le ciel.»

Bessie fit un geste de dégoût.

«Là! Je vous ai offensée! Mais ne m'en veuillez pas. Je suis très riche, Bessie; j'ai mes terres d'ici et, de plus, quatre fermes près de Lydenburg, dix mille arpents dans le Waterburg, et mille têtes de grand bétail, sans compter les moutons, les chevaux et de l'argent à la banque.» Voyant que l'inventaire de ses biens ne la touchait pas, il continua: «Vous ferez tout ce qu'il vous plaira; la maison sera arrangée à l'anglaise; je construirai un nouveau salon et je ferai venir les meubles de Natal. Croyez-moi: je vous aime, je vous le répète; ne me dites pas non!» Et il saisit sa main.

Elle la lui arracha, disant:

«Je vous suis très obligée, monsieur Muller; mais,... en deux mots, je ne peux pas vous épouser. Non, c'est inutile; en vérité, je ne le peux pas. Je vous en prie, n'en dites pas davantage. Voici mon oncle. Oubliez tout cela, monsieur Muller.»

Son adorateur leva les yeux. Oui, le vieux Croft venait, mais il était loin et marchait lentement.

«Est-ce votre dernier mot? demanda Muller, les dents serrées.

—Oui, oui, certainement. Pourquoi me forcez-vous à le répéter?

—C'est cette damnée Jaquette rouge! s'écria-t-il. Vous n'étiez pas comme cela, autrefois. Qu'il soit maudit, ce lâche Anglais! Il me payera cela, et quant à vous, Bessie, vous m'épouserez, que cela vous plaise ou non. Regardez-moi. Croyez-vous que je sois un homme dont on puisse se jouer? Allez à Wakkerstroom et demandez quel homme est Frank Muller. Comprenez-moi bien; je vous veux et il faut que je vous aie. Je ne pourrais pas vivre, si je pensais que vous ne serez jamais à moi. Je vous dis qu'il le faut et peu m'importe qu'il en coûte ma vie et celle de votre Jaquette rouge aussi. Je le veux, quand je devrais susciter une révolte contre le gouvernement. Je vous le jure par Dieu ou par le diable; l'un ou l'autre, ça m'est égal!»

Dans sa fureur il ne pouvait plus articuler ses paroles. Il se tenait devant elle, tremblant de rage, les lèvres frémissantes, serrant et desserrant sa grande main.

Bessie avait grand'peur, mais elle était brave, et la nécessité lui donna du courage.

«Si vous continuez à me parler ainsi, dit-elle, je vais appeler mon oncle. Je vous répète que je ne veux pas vous épouser, Frank Muller, et que rien ne m'y forcera jamais. J'en suis au regret pour vous, mais je ne vous ai jamais encouragé et je ne vous épouserai jamais,... jamais!»

Il la regarda pendant quelques instants, puis éclatant d'un rire sauvage, il reprit:

«Je crois que, quelque jour, je trouverai le moyen de vous y forcer»; et, sans un mot de plus, il tourna sur ses talons et partit.

Deux minutes après, Bessie entendit le galop d'un cheval, leva les yeux et vit disparaître, dans la pénombre de l'avenue des gommiers, la gigantesque stature de son terrible soupirant.

Elle crut aussi entendre un gémissement de douleur derrière la maison et s'y dirigea pour se rendre compte. Près de la porte des écuries, elle trouva Jantjé se tordant, criant et jurant, la main sur son côté, d'où le sang coulait.

«Qu'y a-t-il? demanda-t-elle.

—Baas Frank! Baas Frank m'a frappé avec son fouet.

—La brute! s'écria Bessie, avec des larmes de colère.

—Calmez-vous, Missie, calmez-vous, répondit le Hottentot, son vilain visage livide de fureur, c'en est un de plus, voilà tout. Je l'ai marqué sur ce bâton.» Il montrait un long et épais bâton sur lequel étaient plusieurs entailles, au-dessous de trois marques profondes, creusées près de la pomme. «Qu'il ait l'œil au guet, qu'il cherche dans les herbes, qu'il se glisse autour du buisson, qu'il soit sur ses gardes tant qu'il voudra; un de ces jours, il trouvera Jantjé et Jantjé le trouvera!»

«Pourquoi Frank Muller s'est-il ainsi enfui au galop? demanda le vieux Croft à Bessie, lorsqu'elle revint à la véranda.

—Nous nous sommes querellés, répondit-elle, ne jugeant pas nécessaire de tout expliquer au vieillard.

—Vraiment? vraiment? Soyez prudente, chère enfant. Il n'est pas bon de se quereller avec un homme comme Frank Muller. Je le connais depuis bien des années et je sais que son cœur est mauvais, quand on le contrarie. Voyez-vous, ma chérie, on peut venir à bout d'un Boer ou d'un Anglais, mais les chiens de races croisées ne sont pas commodes à apprivoiser. Suivez mon conseil; réconciliez-vous avec Frank Muller.»

Jess: Épisode de la guerre du Transvaal

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