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LUEURS MOURANTES DE CÉLIBAT

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Table des matières


LE capitaine Roland de Simeraie, chef du bureau arabe de Lalla-Marnia, terminait mélancoliquement son congé de deux mois à Paris.

Chaque année, il sechap-Fait ainsi pendant la canicule africaine; passait quinze jours sur une plage élégante, autant en villégiature chez des châtelains amis, et un mois à Paris, pour manger gaiement une centaine de louis, apprendre les potins, réchauffer la bienveillance de quelque gros bonnets du ministère; et aussi faire acte de neveu prévenant auprès de sa vieille et riche tante, la marquise de la Ravagère, veuve sans enfants, retirée tout l’été dans sa chère résidence aristocratique de Saint-Germain-en-Laye.

Mais, cette fois, il s’était mortellement ennuyé. Pourquoi? Maussade, dégoûté, envahi d’un spleen persistant, tout lui avait semblé fade, usé, banal, dénué d’attrait.

Au café-concert, l’invariable Paulus, débitant ses monologues gascons et auvergnats, ses couplets soulignés d’entre-chats, de moulinets de canne, de jongleries de chapeau.

Au Jardin de Paris, à l’Hippodrome, au Cirque, les mêmes femmes, toujours les mêmes depuis dix ans! et l’éternelle formule écœurante du raccroc: «J’ai bien soif, monsieur. Offrez-moi donc un bock?» Et si on s’éloigne en silence, l’injure qui jaillit aussitôt derrière vous: «Oh! regarde donc, ma chère, c’te tête de panné!»

A la Paix, chaque soir, l’absinthe prise solitairement.

Pas une de ces bonnes rencontres de camarades, comme il en faisait tous les ans; «Tiens! de Simeraie! Tu es en permission? Bonne aflaire! Et quoi de nouveau dans le Sud oranais?»; puis, le bon bavardage, les souvenirs d’école et de garnison, le sucre cassé sur la tête des chefs dont on se rappelle les dadas et les rengaines, dont on mime la voix et les gestes... Ensuite, le dîner ensemble, et enfin, la grande fête se prolongeant tard dans la nuit.

«Dieu que je m’embête!» pensait le capitaine, abandonnant son journal et se renversant dans un large bâillement.

Sur le boulevard, des parapluies s’ouvraient; la mar chande de journaux se hâtait d’abriter son étalage sous le kiosque.

–Emile!

Le garçon s’empressa:

–Monsieur désire?

–Je dînerai ici. Réservez-moi une table, mais pas près de la porte, surtout.

–Bien, monsieur.

Solitairement toujours, de Simeraie absorba le potage d’oxtail, le homard-américaine, et le tournedos à la plénipotentiaire. Oh! l’appétit restait bon, malgré le spleen. De Simeraie n’était pas précisément envahi d’une maladive désespérance de poète décadent: son cas n’était pas davantage le noir pessimisme de l’école moderne.

Ce qu’il avait?–Mon Dieu! il avait trente-sept ans; âge où paraissent les premiers fils d’argent sur les tempes, où la patte d’oie se dessine plus nette, où le besoin d’un foyer, d’une affection durable, se font sentir vaguement; sentiment encore informe, qui lutte péniblement contre le tenace égoïsme...

Trente-sept ans! C’est jeune pourtant, et avec une santé de fer, une carrure de géant, une tournure élégante, on peut rire quelques bonnes années encore.

La famille? Oui, certainement; cela doit être bon?

La petite femme toute neuve, qui ne sait rien de rien, en rien! Les repas confortables, en coin de feu et pantoufles, dans un doux tête-à-téte; auprès de soi, une âme qui se fait le sosie de la vôtre, qui jouit de vos jouissances, souffre de vos souffrances, espère, craint, vibre avec la vôtre, à l’unisson, toujours! toujours!... Le mariage seul, le bon mariage procure cette harmonie, cette fusion parfaite de deux «moi» en un seul!... On le dit?...

Le mariage! oui, mais... Les enfants qui piaillent en faisant leurs dents! la jeune femme à conduire dans le monde, au bal, au concert!... le monde! le monde où l’on s’ennuie, souvent!... Et la séquelle des vieux parents et alliés à voir et à recevoir? Et la série interminable, sans cesse renouvelée, des obligations, des corvées?... Tout cela donne à réfléchir.

D’autre part, le célibat! le libre célibat! à l’aise dans la petite fortune, bien rondelette, bien suffisante pour satis faire tous les goûts. Chaque année se décomposant ainsi:

Dix mois d’Afrique dans la somptueuse autocratie des affaires indigènes: les grandes chasses au sanglier, au chacal, à la gazelle, au mouflon, les caïds, prosternés, vous baisant les mains; les tournées sur le territoire du Cercle, sous l’escorte pittoresque du goum et des spahis; les diffas sous les tentes des chefs; les siestes délicieuses à l’ombre des oliviers, sur les nattes du Maroc, en gandoura et babouches, pendant que le soleil éclatant de midi blanchit les coupoles de marabouts et remplit l’atmosphère de bouillonnements et de mirages.

Puis, après l’inspection, le congé annuel de deux mois.– Alors, la noce! la noce ininterrompue! la dépense, sans frein, des provisions de santé accumulées là-bas, dans la vie active du «bled»; la satisfaction goulue des ardeurs longtemps comprimées; les grasses matinées après les nuits blanches, la bonne chère... et le reste.

Ainsi rêvait ce bon de Simeraie. Des images contradictoires, tour à tour attrayantes ou inquiétantes, traversaient son esprit, et il s’oubliait là, devant la nappe blanche, les yeux mi-clos, la tête perdue dans un nuage de fumée bleue, un verre de fine Champagne devant lui. Les exhortations de sa bonne tante, chez qui il dînait une fois la semaine et se laissait, en bon neveu, battre à plate couture au bésigue chinois, lui traversaient aussi la mémoire:

«Mon neveu, il faut vous marier. L’heure est grandement sonnée, et, si vous tardez davantage, l’heure passera. Laissez-moi faire. Je connais une jeune fille qui vous conviendra merveilleusement: une jolie dot... Oh! rassurez-vous! elle a aussi la taille et le... développement... Je connais bien vos goûts, n’est-ce pas?–Tous les Simeraie sont pareils: bons garçons, grands chasseurs, grands mangeurs, grands... enfin .. Oh! je suis tout à fait d’avis qu’un homme doit trouver certaines satisfactions essentielles sans sortir de chez lui... Vous ne pouvez pourtant pas faire toute votre carrière au fond du désert? Cela n’a qu’un temps, tout comme les coulisbes des petits théâtres, les cabinets particuliers et le baccara. Allons! dépêchons-nous: je veux être au moins grand’tante n’ayant pu être grand-mère .»

Puis, après un silence, la tante avait conclu:

«Enfin, réfléchissez, mon cher Roland, et répondez-moi jeudi prochain. Si vous renoncez à vous arrêter huit jours en Dauphiné, chez votre ami de Rostaing, nous avons encore le temps, avant votre départ, de jeter des bases sérieuses. Vous savez combien le général Tardemol est disposé à m’être agréable? On obtiendrait facilement votre rentrée en France et même la garnison de Paris. C’est encore une considération, cela! Tardemol ne sera pas toujours gouverneur; ily a d’autres grands hommes, dans l’armée qui attendent leur tour.»

–Elle a raison, sans doute, la bonne tante. Parbleu! il faudra bien faire une fin un jour ou l’autre. Mais rien ne presse positivement. L’an prochain, il sera temps encore... Cette fois je ne peux vraiment pas brûler la politesse à de Rostaihg qui a retardé, exprès pour moi, ses fameuses battues au sanglier. Sacré de Rostaing! «Je compte sur toi, absolument, me dit-il. Il y aura des femmes! des femmes pour tout le monde!» En voilà un fêtard! Il a cependant deux ans de plus que moi, et il n’est pas pressé d’en finir lui... L’an prochain... peut-être... Et cependant? si l’occasion est unique, comme ma tante l’affirme?...

–Garçon! l’addition!

De Simeraie jeta deux louis dans l’assiette, se laissa nonchalament passer son pardessus, puis sortit, salué très bas par Émile qui s’était précipité pour lui ouvrir la porte.

Sur le trottoir, le capitaine hésita. Où aller? Rien ne l’attirait; d’ailleurs, il avait tout vu.

L’Opéra jetait ses lumières blanches sur la place; les voitures arrivaient, ralenties, devant le perron, suivant une file régulière, disciplinée par les gestes impératifs des gardiens de la paix. Des portières claquaient; des habits noirs s’empressaient, offrant la main à des formes enveloppées de dentelles qui émergeaient prudemment des voi tures, tendant un petit pied méfiant vers le marchepied... Des ménages! évidemment. Des gens mariés!... Et plus loin, sous le globe éblouissant de lumière opaline, se détachait la silhouette du garde de Paris à cheval: immobile, le casque flamboyant, le grand manteau drapant la large croupe du cheval; silhouette héroïque où perce cependant, sous la grosse moustache bon-enfant, le papa, le bon gendarme ennuyé de la corvée et pressé de retrouver le foyer, la femme et les gosses. Marié! lui aussi. Tous mariés!

A ce moment, l’obsession prenait pour de Simeraie cette forme particulière: Paris lui apparaissait uniquement peuplé de couples réguliers, heureux sans douté, au milieu desquels; lui, errait isolé, redoutant à chaque pas cette question étonnée: ...–

–Vous n’êtes pas marié? Ah! quel âge avez-vous donc?

Il s’en alla rêveur, à petits pas, en fumant son cigare; et ce fut sans préméditation, inconsciemment presque, qu’il se trouva devant l’un des guichets du Jardin de Paris, tendant ses cent sous. Il s’agissait tout bonnement de tuer deux heures, avant de se coucher.

Comme il franchissait le contrôle, devant lui une belle fille entrait. Il l’examina attentivement: élégante, bien faite, divinement chaussée, la tête fine, coiffée d’un casque de cheveux noir d’ébène, le cou gracieux et dégagé, émergeant d’une collerette légère de gaze blanche.

–Tiens! tiens! qu’ c’est qu’ ça donc! une nouvelle?... Jamais vue encore. Hé! hé! aurais-je de quoi m’occuper ce soir? Franchement, ce serait une aubaine! Je m’ennuyais à mourir.

De Simeraie ajusta son monocle et commença le manège usuel: passant et repassant, retroussant sa moustache, faisant valoir sa main, très blanche et très fine, qui tenait le cigare entre deux doigts, les autres en aile de pigeon. De temps à autre, elle souriait discrètement, en détournant la tête et jouant de l’éventail. C’était charmant. Au moins. celle-là conservait le je ne sais quoi, la mince enveloppe poétique qui nous est indispensable à nous autres, . après trente-sept ans, une fois passés les grands appétits gloutons de la première jeunesse que les allures grossièrement vénales ne rebutent pas.

Ce n’était pas l’éternel:

–Monsieur! j’ai bien soif...

–Ah! zut! Du coup! madame, je n’ai plus faim, moi!

De Simeraie se complaisait dans cette stratégie galante, retardant, a dessein, le dénouement dont il était sûr; ayant deux bonnes heures devant lui et voulant les dépenser en artiste, avec l’illusion d’une réelle aventure. A onze heures moins le quart, au moment où ces dames passent au vestiaire; alors, il ferait brèche, entrerait dans la place, et enfin, coucherait sur les positions de l’ennemi, ce qui, comme chacun sait, est la conséquence classique d’une vietoire, aussi bien en amour qu’en art militaire.

Tout s’annonçait bien. Cette femme était là par exception évidemment: elle n’avait pas l’effronterie particulière au clan des habituées, différentes des batteuses de trottoirs par la toilette seulement. Une débutante peut-être?... Mais non; pas avec cette élégance, cette aisance, cette distinction... Plutôt une horizontale de haute marque, en petite escapade fantaisiste, cherchant un béguin pendant une absence de monsieur. De Simeraie inclinait fortement pour cette dernière hypothèse et jouissait, par avance, en songeant au souper charmant qui l’attendait, avec une femme aimable, fine assurément, sachant causer, musicienne peut-être?... puis, la nuit!!.. Et comme il sentait croître ses désirs à mesure qu’approchait l’heure de la possession, il sifflottait d’allègres refrains, tout stimulé, tout ragaillardi par sa bonne fortune.

Deux rastaquouères qui arpentaient les allées, bras dessus, bras dessous, avec des cheveux pommadés à ou trance et des cravates sang de bœuf enchâssant d’énormes bouchons de carafe aux feux verdâtres, s’approchèrent un moment de la belle et tentèrent un assaut. Le regard dédai gneux qui les accueillit ne pourrait se peindre, et de Simeraie flatté, heureux de cette preuve manifeste d’un goût délicat, de cette intention évidente de souligner a préfé rence dont il était l’objet, ne put résister au plaisir de toiser ces deux grotesques. du haut de sa belle taille, en ricanant derrière son monocle. Vite consolés d’ailleurs, et faciles à satisfaire, les deux têtes de ténors italiens se rabattirent sur. une des femmes de comptoir qui étalait un débordement de chairs enfarinées, sur lesquelles ces fins gentilshommes se livrèrent aussitôt, manuellement, à des expertises variées:

–Caramba! qué tétas buénas!

De Simeraie manœuvrait toujours, finement.

L’éternelle promenade en rond, autour du kiosque, avait cessé tout à coup. Une grappe humaine se pressait en un seul point autour du quadrille naturaliste: Vol-au-Vent et Grille-d’Egont récoltaient leur ovation quotidienne et les visages épanouis des spectateurs disaient clairement la fierté d’être Français, le pays des arts (qui pourtant n’ont pas de patrie, dit-on), le premier peuple du monde pour rendre hommage au vrai talent!... Le désossé et l’épatant, coiffés de chapeaux de paille à rubans illustrés, des mèches frisées retombant sur le front, un mégot au coin de la lèvre, avaient leur part dans cette apothéose...

Elle s’était approchée, comme tout le monde, et regardait souriante, le visage tendu entre deux épaules.

A côté d’elle: un municipal, impassible, bras croisés, ganté de blanc, grand, fort, jeune, imberbe et rougeaud. A petite distance, en arrière, de Simeraie observait sa conquète, le cigare aux lèvres, un petit pli de silencieuse fatuité au coin des moustaches.

Et Grille-d’Egout montrait ses dessous en tricotant des jambes, pendant que Vol-au-Vent tenait une jambe en l’air, au port d’arme, le pied désarticulé en spirituelles petites contorsions. Le désossé faisait battant de cloche avec une patte, indéfiniment; et l’épatant, fendu en grand écart, affectait, parterre, une expression flegmatique et indifférente, les pouces dans le gilet...

–C’t égal! on n’en voit pas tant à Bousy-sur-Cliffe! dit la jeune femme à mi-voix, comme se parlant à elle-même.

–Pardon! Squé pr hasard, vous sérié de c’pays-là?»

–Mais parfaitement... Et vous?

–Moi aussi! C’est curieux ça pr’ exemple! mais nous sommes pays, pour lors?

Hein! quoi? qu’entends je? Elle cause avec le munici pal!

Et dans la surprise, la figure de Simeraie s’allongea piteusement, laissant tomber le monocle sur le gilet. Il s’écarta un peu mal à l’aise, déçu, malheureux même. Il se mit à aller et venir, sans trop s’éloigner, et chaque fois qu’il repassait près du couple, des propos lui arrivaient, achevant de le désabuser, de l’abattre, et faisant gronder en lui une sourde colère.

–Mais vous étiez à la noce de Mariette, alors? la fille de Roupet le boulanger?

–Mais bien sûr! C’était mon frère qu’était garçon d’hon neur; mon frère Jean Burleau. Is’a marié aussi; il est établi marchand de grains à Virle ville, pu près trois kilomètres dè Bousy, sur la route dè Caen, savez-bien!

–Ah! c’est drôle tout d’même, de se retrouver comme ça deux pays! et au Jardin de Paris encore!

–Ah! ben! pour sûr que c’est drôle!

Et rouges de plaisir tous deux, inconscients des sourires qui s’échangeaient alentour, ils parlaient du village, évoquant des souvenirs, risquant un mot de patois en éclatant de rire; elle follement, tournant sur les talons, s’abattant contre lui, lui tapant sur l’épaule avec son éventail; lui, rigide malgré tout, figé dans la consigne, les talons joints.

De Simeraie étouffait. Ainsi, il était là, à deux pas, lui! capitaine! décoré! Trois blessures! huit campagnes! bel homme, élégant, généreux avec les femmes! Et ce rustre de troupier lui souflait sa conquête, sans efforts, sans décroiser les bras, se laissant frôler, carresser, cajoler!

–Animal! si je te tenais, là-bas, dans mes spahis!

–J’vous offrirais ben quéque chose, mais j’peux pas bouger: la consigne; comprenez?

–Oh! ça ne fait rien. C’est la fin maintenant.

Et après un silence. quelques paroles confuses, prononcées à mi-voix.

–Tout à l’heure... coin de la rue... Entendu! spa?

Elle s’enfuit, sautillante, heureuse, et courut au vestiaire. C’était fini; on sortait.

De Simeraie regardait la sortie, campé sur le trottoir, mâchonnant son cigare avec rage.

A l’écart, le peloton des municipaux de service se refor mait sur deux rangs. Un jeune garde s’approcha du brigadier, talons joints, la main à la coiffure et lui adressa une demande accompngnée de mouvements de tête indicatifs, signifiant qu’il avait quelque chose de pressé et d’agréable à faire... par là... de ce côté-là...

–Allez! dit le brigadier. Mais, savez? vous prenez la garde demain à Tournon. Pas d’erreur!

–Oui! oui! brigadier.

Et le jeune homme, relevant son sabre-baïonnette de la main gauche, disparut au pas gymnastique.

Le spleen était revenu; plus noir qu’avant dîner, plus noir que jamais!

De Simeraie remonta vers les boulevards, entra à la Paix, et se laissa tomber sur une banquette.

–Monsieur désire?

–De quoi écrire.

Et vivement, d’une main fievreuse, il traça cette courte épître:

«Mon cher ami,

Excuse-moi de te faire faux bond cette fois encore. C’est pour une raison sérieuse. Je n’ai plus que huit jours à passer à Paris, et il est question pour moi d’un mariage. C’est ma tante de la Ravagère qui s’occupe de la chose. Ma présence ici pendant cette dernière semaine est donc tout à fait indispensable.

Il faut bien finir par là, mon bon, quoi que tu en dises. Crois bien que j’ai profondément réfléchi et que ce n’est pas une boutade.

A toi, de vieille amitié,

R. DE SIMERAIEAIE.»

Et sur l’enveloppe il écrivit:

Monsieur de Rostaing,

au château d’Oisans-la-Grave,

par Saint-Marcellin (Isère).

–Garçon!

–Monsieur?

–Cette lettre an chasseur, pour la poste; immédiatement.


Botte à botte : fantaisies militaires

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