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AVANT-PROPOS.

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Cet ouvrage n’est point un plaidoyer pour ou contre le tabac: c’est une étude consciencieuse sur une question qui intéresse aujourd’hui toutes les familles à peu d’exception près.

A ceux qui trouveront que mes conclusions s’écartent trop du vœu de M. Glais-Bizoin, qui demandait pour les ouvriers des villes et des campagnes, non pas, comme le veulent les économistes, la vie à bon marché, mais le tabac à bon marché , ma réponse est facile:

Je suis médecin: c’est en cette qualité que j’ai interrogé les faits, que j’ai consulté l’expérience, et c’est le résultat de mes observations et de mes recherches que je soumets au public.

A cette époque de conception rapide et de publicité hâtive, je crois devoir informer le lecteur appelé à le juger que ce travail est terminé depuis un an. Entrepris d’abord en vue d’une publicité locale, il a paru ensuite assez intéressant pour figurer dans le programme de lectures publiques que l’autorité académique avait eu la pensée d’établir à Besançon pendant l’hiver de 1864-1865.

Le projet de ces conférences venait d’être abandonné, lorsqu’un des membres les plus distingués de l’Académie de médecine, M. le docteur Joly lut, à la séance du 21 février dernier, un mémoire fort remarquable sur le tabac au point de vue médical. L’accueil que cette savante étude obtint de l’illustre compagnie et le retentissement qu’elle produisit dans le monde des médecins et des penseurs, m’encouragea à publier mes recherches sur le même sujet .

Mais, en province, on a généralement peu de goût pour la publicité, on redoute surtout la critique parisienne qui passe, à tort, j’en ai des preuves personnelles, pour manquer de générosité envers les ouvrages éclos loin de la capitale . D’un autre côté, mon travail soulève des questions délicates que le temps résoudra dans un avenir plus ou moins éloigné.

Telles sont les considérations auxquelles je prêtai une oreille complaisante, et dès lors je laissai les feuilles imprimées de mon opuscule dans les magasins de l’imprimeur.

Cette explication me justifiera du silence qu’on m’accuserait d’avoir gardé sur les derniers travaux publiés depuis un an sur le tabac au point de vue de l’hygiène, notamment le mémoire de M. Joly et le feuilleton si plein d’intérêt dans lequel M. Bertillon a montré que, dans une école célèbre et en possession, à si juste titre, de l’estime publique, le nombre des fumeurs, faible parmi les premiers élèves, s’accroît progressivement à mesure que le classement devient plus défavorable . N’en serait-il pas de même dans toutes les écoles spéciales?

En me décidant aujourd’hui à soumettre mon travail au jugement de l’opinion publique, malgré les hésitations dont je viens de faire confidence au lecteur, je cède aux encouragements de plusieurs savants auxquels je l’ai communiqué, et de l’Académie de Besançon qui a bien voulu en accueillir favorablement la lecture.

On a pensé que la vérité scientifique ne devait se laisser enchaîner par aucune considération étrangère: mes études contribueront peut-être à la répandre.

Quelques économistes prétendent qu’il faut à tout prix flatter une habitude favorable à l’agriculture qui, sans peser sur les pauvres (opinion fort contestable), remplit les caisses de l’Etat. Je leur opposerai la statistique suivante, extraite du mémoire de M. Joly:

«De 1818 à 1830 les ressources apportées au budget par l’impôt sur le tabac s’élevaient à 28 millions, et les hospices d’aliénés comptaient 8,000 aliénés. Depuis que le chiffre de l’impôt a atteint 180 millions, on compte 44,000 aliénés ou paralytiques dans les hôpitaux spéciaux. Et si l’on y ajoute le chiffre des aliénés traités à domicile, l’on aura facilement un total non exagéré de plus de 60,000 aliénés pour la France de 1862 .»

A ce document, dont l’importance peut se passer de commentaires, je ne saurais rien ajouter sans anticiper sur le texte même de cette étude.

Du tabac

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