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TÉMOIGNAGES.

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Quand une opinion nouvelle tend à se faire jour et sollicite une place dans le domaine de la publicité, si elle est originale, bizarre, extravagante, subversive des principes fondamentaux des sociétés, des croyances générales, de l’ordre public, d’avance elle peut être assurée du succès qu’elle ambitionne: elle fera sensation. Les annales, les revues, les journaux s’empressent de l’accueillir, l’introduisent avec éclat dans le monde des idées, les unes pour l’applaudir, les autres pour la critiquer, et la font connaître partout où peut pénétrer l’écho de la publicité.

Qu’une opinion vienne au contraire à se produire sous l’égide de l’observation et de la raison, qu’elle sollicite le jugement des hommes compétents ou qu’elle demande humblement son droit de cité parmi cette collection souvent confuse de théories, d’hypothèses et de faits qui composent les matériaux de la science, on est plus difficile pour elle, et souvent son auteur ne la fera passer qu’en appelant à son aide des patrons influents.

C’est dans ces conditions que je produis mon travail: obscur écrivain, je ne me reconnais aucun titre à la considération de l’opinion publique, et cependant j’invoque les arrêts de ce tribunal redoutable. Mais pour suppléer à mon insuffisance et pour dissiper les doutes et les incertitudes qu’elle laissera subsister dans l’esprit du lecteur, j’appelle en témoignage les médecins à qui des circonstances fortuites ou des études spéciales ont fourni l’occasion d’émettre un avis, de donner un conseil sur la question d’hygiène que j’ai entreprise. Ce sont là mes soutiens, je place mon travail sous leur protection respectable; et si mes efforts demeurent impuissants, j’aurai, du moins, la consolation d’avoir échoué sous un patronage qui m’honore.

Il faudrait un temps et une bibliothèque qui ne sont point à ma disposition, pour connaître les opinions émises à diverses époques sur l’usage du tabac, soit par les consommateurs eux-mêmes, soit par les médecins compétents qui, à vrai dire, sont seuls dignes d’être consultés en cette matière. Mais, réduit comme je le suis et dans mes loisirs et dans mes ressources, je puis déjà citer un nombre imposant d’écrivains dont les protestations longtemps méconnues finiront sans doute par convaincre l’opinion. Je les exposerai dans un ordre chronologique, afin de montrer que le nombre et l’importance des avertissements que j’ai pu recueillir est en rapport direct avec l’accroissement de la consommation.

Introduit en France vers la fin du XVe siècle, le tabac n’a d’abord été employé que sous forme de poudre qu’on appelait poudre à la reine, et ce n’est que timidement qu’on se mit à le fumer pendant le XVIe siècle. Je ne sais ce que les médecins, premiers témoins de ces essais, en pensèrent, mais on lit ce qui dans un ouvrage publié en 1622:

Date des ouvrages et des opinions citée dans ce chapitre.

Après avoir parlé de l’unité du tabac, Neander ajoute : «Je n’entends parler à ceux lesquels abusans journellement et se consommans eux-mêmes avec les meilleur de leur temps, dans les cabarets, après le tabac conuertissent (vrai souffleurs de cendres qu’ils sont) leur cerueau qui estoit desdié pour estre le domicile de la raison et le thrésor de toute scièce, en une cheminée et cloaque avec la profanation d’vn médicament utile et profitable.»

1639

Dans une histoire des plantes faite d’après Gaspard Bauhin et publiée en 1639, nous remarquons ce passage: «Les feuilles de tabac prises en pipe ôtent la faim et la soif; etc.; néanmoins le trop grand usage (de cette plante) dessèche le cerveau et menace de folie.»

1658

Magnenus s’exprime ainsi: «Je dis que le tabac, de quelque manière qu’il soit fumé, nuit à la mémoire.»

1668

Baillard, dans un discours sur le tabac, dit que si le tabac peut être utile quelquefois, il doit être expressément défendu aux enfants et aux femmes grosses.

1780

Buffon s’est occupé de ce sujet, et voici comment il s’exprime: «Tout ce qu’on a dit contre le tabac n’est pas prouvé, et ce qu’on en peut dire avec le plus de fondement, c’est qu’un trop grand usage de cette poudre affaiblit l’odorat et la mémoire.»

1782

«Si le tabac pris avec modération et avec sagesse est un remède capable de guérir de grandes maladies, il faut avouer que l’excès en est d’une conséquence infinie; car il est constant qu’il affaiblit la mémoire, qu’il cause des tremblements, etc.

»Il conduit à un dessèchement mortel les personnes qui sont naturellement maigres et dont le tempérament est vif et bilieux.» Celui qui a tenu ce langage, c’est Chomel, l’auteur de l’Abrégé de l’Histoire des plantes.

1813

«Nous ne saurions assez élever contre l’usage habituel du tabac, et surtout contre le nombre effroyable des fumeurs, dit l’auteur d’un ouvrage de médecine populaire. Le tabac est une plante très stimulante et stupéfiante: introduit par le nez, il irrite les nerfs qui servent à l’odorat; il y fait en quelque sorte l’office d’un cautère, par l’écoulement contunuel de l’humeur qu’il provoque. Son action secondaire est d’atoniser les fibres du cerveau, de porter surl la mémoire et sur les diverses facultés intellectuelles qu’il affaiblit, de disposer aux maux de tête, aux étourdissements, aux affections paralytique, etc.»

«L’usage de fumer est encore bien plus pernicieux. La fumée du tabac provoque une excrétion extraordinaire de la salive fournie par les glandes de la bouche, Or, cette salive est une humeur infiniment précieuse, et même d’une utilité indispensable aux fonctions essentielles qu’elle a à rempler, dont la principale est la digestion. Elle sert de dissolvant aux aliments, avec lesquels elle se mêle, soit dans la bouche par l’acte de la mastication, soit dans l’estomac où elle parvient sans cesse par le déglutation. Que peut-il donc résulter de la déperdition considérable qu’en font les fumeurs? sinon des maux d’estomac, des digestions vicées et la cohorate nombreuse des maladies qui vont à la suite de ces dernières.»

«Les jeunes gens d’aujourd’hui avaient-ils besoin de joindre cette habitude funeste aux débouches de tout genre par lequelles ils consument si rapidement leur vie?»

1818

Après avoir rapporté une observation intéressante que je citerai, un chirurgien militaire, le Dr Roques s’exprime ainsi: «On ne devrait point contracter avec autant d’indifférence qu’on le fait de nos jours l’habitude automatique de fumer. Les jeunes gens et les personnes d’un tempérament sanguin, très sensibles et irritables, devraient surtout s’en abstenir.»

1820

«Le mieux, dit Percy, le mieux serait,surtout pour les constitutions débiles et sèches, de ne pas contracter l’habitude de fumer; car, nous le déclarons, sur cent fumeurs, on n’en rencontre pas trois à qui la fumée du tabac soit véritablement nécessaire.»

1821

«Les parents, dit Mérat, ne sauraient trop s’opposer à la funeste habitude d’user du tabac: souvent on la laisse prendre avec une facilité blâmable et l’on semble ne pas prévoir tous les maux, tous les chagrins auxquels cette coutume vicieuse. Conseillé souvent avec légèrté pour un coryza ou des douleurs passagères de tête, on continue ensuite d’en prendre le reste de ses jours.»

1822

Suivant Prout, «l’homme faible et valétudinaire devient aisément victime de l’action vénéneuse du tabac.»

1827

Si l’on en croit les auteurs du Dictionnaire des sciences naturelles, «l’habitude du tabac amaigrit, affaiblit la mémoire et détruit en partie la finesse de l’odorat.»

1827

Le Dr Londe, dont la compétence est ci grande en matière d’hygiène, professe une opinion analogue, la voici: «L’abus de la pipe peut contribuer à l’amaigrissement, déterminer l’irritation des poumons, de l’estomac et des intestins, produire des congestions cérébrales.»

«L’homme que se créer la besoin de fumer ne se prépare pas une vive jouissance dans la satisfaction de ce besoin, et il s’expose à une grande privation s’il ne peut le satisfaire. La conséquence de ceci est qu’on agira sagement en ne créant pas cet inutile besoin.»

1832

Mérat, déjà cité, mais associé cette fois à un écrivain dont l’autorité n’est pas moins grave, s’exprime ainsi dans un autre ouvrage: «Les gens qui abusent de l’usage de la pipe sont dans un hébêtement continuel, une sorte de demi-état apoplectique..... Les parents, les médecins ne sauraient donc trop s’opposer à la funest habitude du tabac, qui nuit à la santé et à la bourse, et dont le moindre inconvénient est de rendre dégoûtants ceux qui s’y livrent.»

«Nous ne pouvons, comme médecins, que nous élever contre cette habitude de mauvais goût, qui est la source de mille désagréments et même d’accidents.»

1839.

Voici une opinion qui n’est pas moins explicite: «Que des jeunes gens encore imberbes, des hommes naturellement faibles ou des vieillards décrépits fassent usage de la pipe ou du cigare, c’est là une chose grave et qui donne souvent lieu à des conséquences funestes. Chez les jeunes gens, en effet, le tabac exerce sur l’encéphale une action affaiblissante, lèse singulièrement l’intelligence et l’imagination, mène à la paresse: à fortiori chez les vieillards.»

1841

Dans un mémoire inséré dans le tome IX des Memoires de l’Académie de médecine; M. Cerise s’exprime ainsi: «Il est peu de substances dont l’usage soit aussi généralement répandu que celui du tabac. L’habitude en diminue les incovénients dans le plus grand nombre des circonstances. Toutefois il est des surexcitation nerveuse que l’usage du tabac prisé ou fumé ne fait qu’accroître, soit en surexcitant directement le cerveau, soit en troublant les fonctions digestives.»

1843

La Revue des Deux-Mondes contient sur le tabac un article fort ramarquable: j’en recommande les extraits qui suivent à l’attention des hommes sérieux. «Le tabac n’est pas une substance dont il soit impossible de se passer, et il n’apporte pas dans la société un bien-être qui le rendre digne de toute la sollicitude gouvernementale. L’usage du tabac est un vice contre laquel devrait s’élever la loi afin d’en ampêcher la contagion. C’est sous ce double point de vue nous approuvons le monopole.»

«Nous croyons qu’en se substituant à l’industrie particulière, le gouvernement devait élever une digue contre l’envahissement d’une détestable habitude....»

«Le tabac est bien réellement un poison; il ne peut produire que du mal, mal auquel résistent les constitutions robustes des hommes mûrs, mais qui doit avoir une action réelle sur l’enfance. Une organisation faible qui n’a pas encore assez de vigueur pour lutter contre l’influence détériorante d’une substance délétère, ne saurait se développer convenablement et prendre la force dont elle a encore besoin, en susant au contact d’un poison.... Dans tous les cas, si lusage de la fumée de tabac absorbée par la pipe ou par le cigare ne nuit pas immédiatement et toujours à la santé du cops, il nuit certainement à celle de l’intelligence dont il endort les forces.»

«Le tabac facilite le penchant qu’ont tous les hommes à ne rien faire, en détruisant l’idée du remords que l’inaction complète ne manque de la famille, d’où les hommes s’échappent pour eller fumer.»

Un poëte bien connu, Barhélemy, a publié en 1845 un petit poëme en faveur du tabac, mais, malgré son enthouisiasme pour ce joujou, ainsi qu’il appelle le cigare, il a laissé échapper cet aveu:

«Je sais que cet arôme, alors que je l’aspire,

» Pour maîtriser mon âme avec un tel empire

» Doit sans doute ébranler quelques faisceaux nerveux

» Des organes subtils qui sont sous mes cheveux.»

1846

Ecoutez Raspail: «Les fumeurs de tabac, et je dirai même d’opium, se défendent de la faim ou au moin de ses angoisse par le même procédé que le nôtre; mais ils ont l’esprit moins libre, vu que les narcotiques ne permettent pas ou permettent peu le travail intellectuel. Ils savourent mais pensent peu; leur volupté est un quiétisme; leur jouissance est l’absence de la souffrance.»

1849

«L’opium et le tabac se consomment aujourd’hui dans des proportions si extraordinaires, qu’il est impossible de na pas leur fair une large part dans l’histoire des substance qui agissent d’une manière funeste sur le système nerveux.» C’est un aliéniste distingué, le Dr Morel, qui a tenu ce language

1850

M. Michel Lévy, cet hygiéniste si savant et si populaire, ne parait pas hostile au tabac; cependant il dit:

«Les fumeurs acharnés ont le teint d’une pâleur livide, les dents noires, les lèvres d’un bleu perle, les mains tremblantes, les muscles sans vigueur, le caractère sans énergie ni décision.»

1850

«L’usage du tabac est inutile à l’immense majorité des hommes et nuisible à la plupart; il abrége beaucoup la vie, il amène très souvent à sa suite la paralysie des extrémités inférieures et beaucoup d’accidents cérébraux; il amène surtout avec lui ma misère dans les pauvres ménages et tous les vices que la misère enfante. Il n’y a pas une pipe que ne coûte cinq ou six mille francs à l’homme qui fume crache et pue. Les femmes devraient mettre à leur ban tous les hommes qui, sans respect pour elles, se servent de tabac.» Qui a dit cela? c’est l’auteur d’un ouvrage estimé conçu dans l’intention d’apprendre aux hommes à vieillir.

1851

Sandras, dans son Traité des maladies nerveuse, s’exprime ainsi sur la question qui nous occupe: «Une cause qui affaiblit plus souvant les fonctions cérébrales est l’abus des narcotiques... Depuis quelque temps surtout on abuse du tabac. La manière dont on en use le rend moins dangereux que si on l’avalait en nature à dose simplement narcotiques; mais consommé comme le veut la mode, il ne laisse pas que d’avoir encore un peu les résultats qui lui sont inhérents. Et quand cet usage va jusqu’à l’excès, les effets narcotiques ne manquent pas, et, à la longue, altèrent, et troublent les fonctions cérébrales. L’attention et la mémoir s’affaiblissent d’abord, puis, le trouble s’aggravant par suite des mêmes excès, se perdent tout à fait.

» Au commencement de ce désordre et d’une manière progressive s’il continue, le jugement s’altère, de vagues images, des conceptions extravagantes traversent la pensée et la troublent. Les idées, les appréciations rationnelles n’ont plus la netteté qu’elles avaient auparavant; les déductions ne se suivent plus avec le même enchaînement, la même sévérité ; les progrès du mal peuvent en venir jusqu’à une espèce d’hébétude, de stupidité, avec divagation intérieure, quelque chose d’analogue aux paralysies générales de la démence.»

L’auteur d’un article publié dans la Revue médicale, propose d’interdire aux débitants de vendre du tabac aux enfants comme on interdit aux cabaretiers de leur vendre du vin et de l’eau-de-vie. «On ne doit pas se dissimuler, dit-il, que l’habitude de fumer exigerait qu’on y mit une limite en ce qui concerne les enfants. Si l’habitude de fumer n’est pas absolument malfaisante pour les adultes, ce qui d’ailleurs n’est nullement démontré, il est hors de toute qu’elle doit l’être pour de jeunes organisations.»

1857

Voici maintenant l’opinion d’un médecin fumeur. «L’usage du tabac est un usage stupide (et je ne suis point suspect en parlant ainsi) que nul ne déplore plus vivement que ceux qui l’ont contracté. Le tabac n’offre réellement aucun véritable attrait; il est importun à tout le monde, aux fumeurs, aux priseurs eux-mêmes, comme à ceux qui ne fument et ne prisent pas. Il est pas démontré, en outre, que l’usage du tabac ne soit pas nuisible à ceux qui en font usage.»

1857

On lit dans le même ouvrage le jugement suivant dont la forme absolue n’échappera à personne: «J’ai souvent observé aux fumeurs un air ennuyé, un air blasé, une tendance habituelle là la flânerie, à l’oisiveté, à la mollesse, à l’apathie et même trop souvent à l’égoïsme, au sans-gêne, à la grossièreté.....

» Je crains bien, pour dire toute ma pensée, que le tabac ne soit, à l’intensité près, pour les peuples de l’occident ce qu’est l’opium pour les peuples orientaux, c’est-à-dire un symbole, un symptôme alarmant, sinon une cause efficiente de décadence et de dégradation morale.»

1858.

De leur côté, MM. Littré et Robin pensent que

«l’usage du tabac ne répond à aucun besoin naturel: c’est une habitude, un plaisir tout factice, qui souvent se transforment en une source de gêne et de souffrance.»

1859.

«Cette plante, dit le professeur Bouisson, cette plante dont les effets ne répondent à aucun besoin naturel, qui, dès les premiers essais, provoque des nausées, du dégoût et d’autres sensations désagréables, est devenue, par l’abus qu’en font les fumeurs, la causse la plus fréquente du cancer de la bouche.»

1861

Dans son Traité de pathologie générale, M. Monneret a consacré un passage à l’influence du tabac sur la santé de l’homme: «On n’est pas d’accord, dit-il, sur l’action qu’exerce la fumée du tabac. Les uns soutiennent qu’elle n’est pas nuisible, les autres lui attribuent avec juste raison, suivant nous, des effets funestes, tels que la torpeur des mouvements, la stupeur légère de l’intelligence qui ne cesse que par les stimulants et doit contribuer, pour une certaine part, au développement des névralgies faciales, de la lypémanie (folie triste), et surtout de la paralysie des membres inférieurs et de la paralysie progressive devenues plus fréquentes de nos jours. On ne peut pas nier que cet agent n’ait quelque influence sur les fonctions gastriques. Beaucoup de fumeurs sont atteints de dyspepsie et de gastralgie, après l’usage immodéré du tabac.»

1863

M. Sichel, dont l’expérience n’est contestée par personne, dit «qu’il a acquis la conviction que peu d’hommes consomment pendant longtemps plus de 20 grammes de tabac à fumer par jour, sans que leur vision et souvent même leur mémoire s’affaiblissent.»

Et M. Mercier ajoute «que l’action dépressive du tabac est un fait trop peu connu et dont on ne tient pas, dans le diagnostic, un compte suffisant.»

1864

«Je vous applaudis fort, m’écrivait M. de Kergaradec, membre de l’Académie de médecine de Paris, d’entreprendre un mémoire sur l’usage et l’abus du tabac fumé : c’est une habitude à la fois malpropre et malsaine, etc.»

1864

La Revue Britanique contient sous la rubrique Un fumeur de Boston, un article très favorable au tabac; cependant il repousse cette substance pour les enfants, et conseille «à ces espérances de l’avenir d’attendre, pour s’armer d’une pipe ou s’orner d’un cigare, que le barbe leur soit venue.»

Après avoir parlé de l’habitude de fumer répandue parmi les femmes des contrées orientales, il ajoute: «Nous ne craignons nullement que ces détails et ces exemples induisent jamais les dames à fumer de leurs charmes pour tomber dans ce vice qui les rendrait incontestablement moins aimables.» C’est donc un vice!

Terminons par le témoignage d’un savant vulgarisateur bien connu, M. Fuguier. Son opinion mérite d’être connue, parce qu’elle résume toutes les autres. «Il n’y aurait, dit-il, qu’un seul moyen de couper le mal dans ses racines, ce serait de prêcher aux populations l’abstinence du tabac; ce serait d’entreprendre une croisade, sinon contre l’usage, du moins contre l’abus de cette pernicieuse substance.....»

«Que les médecins attaquent hardiment et de front cette pernicieuse drogue; et s’ils échouent dans une tentative entreprise en vue des seuls et purs intérêts des populations, ils auront du moins, dans leur conscience, la satisfaction de n’avoir rien négligé pour faire entendre à leurs semblables le langage de la science et la vérité .»

Toutes ces citations auxquelles j’aurais pu en ajouter beaucoup d’autres, si mes loisirs m’avaient permis d’étendre davantage mes recherches, obtiendront sans doute ma grâce devant les fumeurs jeunes et inexpérimentés qui m’auront condamné dès les premières pages de ce travail, et les disposeront sans doute à me continuer jusqu’à la fin une attention bienveillante et soutenue.

Du tabac

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