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CHAPITRE III

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Table des matières

LE CHAUFFEUR DE

taxi ayant refusé la course qu’il lui proposait, Hubert se fit conduire au garage et loua une voiture sans chauffeur. Il quitta le village de Grand Canyon vers sept heures, alors que le soleil était déjà très bas sur l’horizon.

Il prit la route 64, en direction de Cameron. Jusqu’à Grand View Point, il rencontra ou dépassa quelques voitures de touristes. Après, ce fut fini. Déserte, la route s’enfonçait au cœur des sapins, une route récemment refaite, avec d’anciens tronçons partant dans tous les sens.

Il atteignit Desert View au soleil couchant. Le désert peint flamboyait de mille couleurs merveilleuses. Il amorça la descente vers le petit Colorado, laissant la forêt derrière lui...

Il avait dépassé l’endroit où Kendal Amacker avait vu cet engin mystérieux qu’il appelait une soucoupe volante, que Jane Pima appelait un avion sans ailes, et que les officiels de Washington camouflaient sous les modestes initiales de «U.F.O.»[5] Kendal Amacker était sans aucun doute sincère. D’autre part, il était photographe et les photographes savent regarder. On pouvait donc ajouter foi à son témoignage, dans une certaine mesure...

La nuit était tombée sur le désert lorsque Hubert aperçut le premier grand panneau publicitaire annonçant un motel tout confort à 15 milles de là, sur la branche sud de la «89», en direction de Flagstaff. C’était un panneau peint avec de la peinture phosphorescente, cette peinture que Jane Pima avait donnée comme point de comparaison pour décrire la lumière dégagée par les avions sans ailes des hommes blancs venus du ciel.

Il atteignit Gray Mountain Trading Post vers huit heures et demie et reconnut les installations décrites par Amacker. A gauche, assez en retrait, un motel d’apparence cossue avec un porche le coupant au centre près du bureau. A droite, un drugstore avec des pompes à essence.

Il engagea sa voiture sur le terre-plein gravillonné qui s’étendait devant le motel, freina, coupa le contact et descendit. Il fut aussitôt surpris par la température, plus que fraîche, et se souvint que l’altitude moyenne de ce haut plateau devait se situer aux alentours de 2000 mètres.

Des projecteurs éclairaient la route et le terrain, entre le motel et le drugstore. Au-delà, c’était l’obscurité et le désert.

Hubert pénétra dans le bureau. Un homme mince, avec des cheveux blancs bien qu’il n’eût certainement pas dépassé la cinquantaine, vint au-devant de lui.

—Bonsoir.

—Bonsoir, répliqua Hubert. Avez-vous une cabine?

—Vous êtes seul?

—Oui.

—Je peux vous donner le 6. Derrière...

—Rien devant?

—Complet devant.

—Je prends le 6.

—Voulez-vous voir avant?

—Inutile.

—C’est six dollars.

Hubert sortit son portefeuille, compta six dollars sur le bureau. L’homme ouvrit le registre de police et le posa devant Hubert qui inscrivit: John R. Lewis, Ingénieur, 438 Beverly Bd, Los Angeles-Cal.

L’homme lui donna une clé.

—Vous passez sous le porche, expliqua-t-il. C’est dans le bâtiment à droite. Vous ne pouvez pas vous tromper...

Hubert prit la clé, remercia.

—Si vous désirez de la lecture, je peux vous prêter des romans policiers, reprit l’homme.

—Merci, vous êtes très gentil.

Hubert sortit, rejoignit sa voiture, prit le volant et passa doucement sous le porche bien éclairé. Droit devant: le désert. Mais, à droite, un bâtiment s’allongeait perpendiculairement à la construction principale. Hubert conduisit la voiture jusque-là, trouva le numéro 6, recula pour placer les roues arrière contre le trottoir, descendit, ouvrit la porte et alluma. C’était une grande pièce, très bien meublée, de conception ultra-moderne. Hubert prit sa petite valise dans la malle de la voiture et entra dans la chambre. Près de la salle de bains, encastrée dans le mur, se trouvait un thermostat d’ambiance. Hubert le régla sur 72 degrés Farenheit[6]. Puis, il se lava les mains, se passa un peu d’eau sur le visage, s’essuya, resserra son nœud de cravate.

Terence J. Canfield, le troisième de la liste, devait le rejoindre là, au Gray Mountain Trading Post. Aucune heure n’ayant été précisée, Hubert décida d’aller dîner.

Quelques voitures étaient arrêtées devant le drugstore, de l’autre côté de la «Tuba Star Route». Hubert entra dans le magasin. On y vendait de tout, de l’épicerie et des souvenirs indiens. Une jeune femme blonde cessa d’essuyer le distributeur automatique de timbres-poste pour demander à Hubert ce qu’il désirait.

—Avant d’entrer, répliqua-t-il, je désirais manger. Maintenant que je vous vois, je crois bien que...

Elle se mit à rire et l’interrompit.

—Allez d’abord manger et prenez le temps de réfléchir. C’est par ici...

—Déjà, je ne peux rien vous refuser, conclut Hubert en passant dans la salle de restaurant.

Une famille d’Indiens enveloppés dans des couvertures occupait les tabourets devant le comptoir qui s’étendait à gauche. Ils mangeaient silencieusement des sandwiches en buvant de la bière. Au fond de la salle, quatre cow-boys en chemises à carreaux, pantalons collants, demi-bottes de cuir, coiffés de larges «Stetsons» blancs, jouaient aux cartes en menant grand bruit.

Hubert s’assit à l’écart. Un garçon à la mine ahurie sortit de derrière le comptoir et approcha. Hubert commanda un steak de 16 onces[7], avec une salade de laitue et du café glacé.

Il termina vers neuf heures et demie et demanda la note qui se montait à 3,50 dollars. Il paya et quitta le restaurant. Les Indiens étaient toujours là, buvant toujours de la bière. Les cow-boys jouaient toujours aux cartes.

La jolie blonde continuait de faire le ménage dans le magasin.

—Ça va mieux? questionna-t-elle avec malice.

—Un peu...

—Je vous vends une poupée? Une petite Navajo, ou une petite Hopi... Il ne me reste plus d’Apaches, je regrette.

—Une seule poupée m’intéresse ici, répondit Hubert.

Elle comprit et riposta sans se fâcher.

—Cette poupée-là n’est pas à vendre.

—Alors, qu’elle se donne.

—Pour quelle raison?

Hubert se gratta pensivement la pointe du menton.

—Je vais réfléchir à ça, promit-il.

—C’est ça, quand vous aurez trouvé, venez me le dire.

Il lui souhaita une bonne nuit et sortit. Un vent aigre soufflait du nord, chargé de sable. Le ciel était plein d’étoiles extraordinairement brillantes. Loin vers le sud, les phares d’une automobile se déplaçaient lentement. Hubert traversa la route et regagna sa chambre, côté désert. Un homme attendait devant la porte, appuyé des fesses contre la malle de la voiture et fumant un cigare mexicain qui empuantissait l’atmosphère.

—Bonne nuit, dit Hubert en se tenant sur ses gardes. On prend le frais?

—Etes-vous John Lewis? questionna l’homme qui portait lui aussi un «ten-gallon hat»[8].

—Oui, réplique Hubert, John Lewis, de Los Angeles. Et je suppose que vous êtes Terence Canfield, le Shérif.

L’homme souleva la plaque étoilée qui brillait faiblement sur sa poitrine et toucha de l’autre main le «38 Special Police» suspendu contre sa hanche droite dans un Holster de ceinture.

—Je suis Terence Canfield, le Shérif, approuva-t-il d’un ton grave.

—Nous restons là?

—Je voudrais vous montrer l’endroit, si ça ne vous dérange pas. Et nous serons plus tranquilles dans une voiture... Les murs de ces motels sont bien minces.

—Alors, prenons la mienne, dit Hubert. Elle est sûrement moins voyante que la vôtre.

Ils montèrent. Hubert lança le moteur et démarra doucement.

—Vers le nord ou vers le sud? questionna-t-il.

—Sud.

Ils passèrent sous le porche, rejoignirent la route et prirent à gauche.

—C’est loin?

—6 milles, exactement.

Le Shérif Canfield envoya sur la banquette arrière son «Stetson» qui le gênait. Hubert appuya sur l’accélérateur et la voiture bondit, laissant derrière les lumières du motel.

—J’ai lu votre rapport, reprit Hubert. Mais je préférerais que vous me racontiez l’affaire de vive voix, depuis le commencement...

—Comme vous voudrez... Ça fera trois semaines après-demain. Je revenais de visiter quelques campements d’Indiens Hopi... De la routine... Je m’étais arrêté pour boire une bière au Gray Mountain Trading Post, lorsqu’un automobiliste est arrivé en disant qu’il venait de voir un accident sur la route, un camion qui avait embouti une voiture de tourisme. D’après lui, le chauffeur du camion et les deux occupants de la voiture étaient tous morts...

—C’était la nuit? demanda Hubert.

—A peu près cette heure-ci... Comme j’étais là, je me suis chargé de l’affaire et j’ai foncé, emmenant avec moi trois gauchos du coin pour me donner un coup de main. On n’a sûrement pas mis plus de trois minutes pour arriver. La route est toute droite et j’avais mis la sirène, avec toute la sauce. Le chauffeur du camion avait dû s’endormir au volant. Il s’était laissé déporter à gauche et avait embouti la voiture de plein fouet. Quand on est arrivé, le camionneur était mort, et aussi le conducteur de la voiture. Le troisième avait disparu...

Un lièvre traversa la route en bondissant dans la lumière des phares et le Shérif s’interrompit un instant pour le regarder. Il reprit:

—J’ai oublié de vous dire que j’avais mon chien, Horace, un policier dressé que j’emmène toujours avec moi dans mes tournées. Je l’ai mis sur la piste et je lui ai dit de chercher. Il est parti... Deux ou trois minutes plus tard, comme il ne revenait plus, je l’ai rappelé avec mon sifflet à ultra-sons. Vous devez connaître ça, c’est ce qu’on appelle le sifflet silencieux parce que l’oreille humaine ne peut pas l’entendre. Mais les chiens l’entendent parfaitement.

—Je sais, dit Hubert.

—D’habitude, Horace obéit tout de suite au rappel. Cette fois, il n’est pas revenu. Alors, avec ma lampe torche, j’ai suivi les traces dans le sable. Quelqu’un s’était traîné sur le sol en s’éloignant de la route...

—Il y avait du sang?

—Oui, mais pas beaucoup. Toujours est-il que j’étais à vingt mètres de la route quand on m’a tiré dessus... J’ai éteint ma lampe et je me suis jeté à plat ventre. Les trois gars qu’étaient avec moi ont éteint les phares de la voiture et se sont planqués. Ils n’étaient pas armés et ils ne pouvaient guère m’être utiles...

—Le coup de feu vous a paru provenir d’une arme connue?

—Je donnerais ma main à couper que c’était un «38 Special Police». C’est une arme que je connais bien et la voix m’en est familière...

—Donc, jusque-là, rien d’extraordinaire.

—Rien. Je pensais que les occupants de la voiture étaient des gangsters recherchés par la police. Quelquefois, après un coup dur, y en a qui viennent se planquer quelque temps dans le désert...

—Après, qu’est-ce que vous avez fait?

—J’avais vu d’où était parti le coup, j’ai donc amorcé un mouvement tournant pour essayer de prendre le type à revers. Mais, mon chien continuait à me tracasser. Si le type était si près, je ne comprenais pas que Horace ne lui soit pas déjà tombé dessus... Je l’ai de nouveau appelé avec mon sifflet et Bang!... Une balle qui me passe juste au-dessus de la tête! J’ai trouvé ça drôle. Je me suis encore avancé d’une douzaine de yards et re-coup de sifflet... Et re-bang! Une autre balle qui me frôle le crâne. Comme si le type avait non seulement entendu, mais que ça lui ait servi en plus à me localiser exactement...

—Il vous voyait peut-être, suggéra Hubert.

—Ecoutez, répliqua le Shérif, j’ai une vue épatante. Dix dixièmes, on fait pas mieux. Et moi, je le voyais pas...

—Votre sifflet devait briller quand vous le portiez à votre bouche. Ça pouvait être suffisant...

—Mon sifflet est peint en noir, justement à cause de ça... Arrêtez, c’est là.

Hubert freina et rangea la voiture sur le bas-côté droit. Ils descendirent et traversèrent la route. Le Shérif Canfield alluma une lampe torche. Ils regardèrent les traces de l’accident encore visibles sur la chaussée et sur la berme. Le vent avait pris de la force et soulevait le sable du désert. Hubert frissonna et regretta de n’avoir pas mis un pull sous sa veste.

—Quatre fois, j’ai sifflé, reprit le Shérif, et quatre fois j’ai failli me faire tuer. Après ça, la moutarde m’est montée au nez et j’ai riposté. J’avais peur de toucher Horace, mais je pouvais tout de même pas me laisser canarder comme ça sans répondre...

Ils s’étaient engagés sur le sable. Des lapins, des rats, dérangés dans leur sommeil, fuyaient entre les cactus et les sauges dans la lumière de la torche.

Le Shérif contourna un arbre de Judée qui avait l’air d’un épouvantail et enchaîna:

—Et puis... c’est arrivé. J’ai d’abord senti comme un malaise au creux de l’estomac... Et j’ai entendu le sifflement...

Il s’immobilisa et porta sa main libre à sa poitrine. Hubert questionna:

—A quoi ressemblait ce sifflement?

—Quelquefois, le vent fait le même bruit autour des mesas[9]. Mais, je savais bien que c’était pas le vent. J’ai levé la tête et j’ai vu un énorme machin à 10 ou 20 mètres au-dessus... C’était rond et vaguement lumineux...

—Quelle couleur?

Hubert entendit le Shérif déglutir avec peine.

—Difficile à dire. C’était plutôt vert, mais pas franchement... Une sale couleur, vous pouvez m’en croire. Ça vous donnait envie de vomir...

—Vous l’avez vue longtemps?

—Sûrement pas. Deux, trois secondes... pas plus. Horace était revenu et gueulait à mes pieds, les oreilles couchées, malade de frousse. Et moi je ne valais guère mieux. Le temps de regarder mon chien et un épais brouillard noir s’est abattu sur nous. Je n’osais plus bouger.

—Vous auriez pu bouger si vous l’aviez voulu?

—Je crois que j’aurais pu, mais je n’ai pas essayé. J’avais la certitude que la seule chance que je possédais de m’en tirer était de rester aussi raide qu’un saguero[10].

Il repartit, parcourut une dizaine de mètres, s’orienta par rapport à la route et précisa:

—J’étais là, à quelque chose près, et le type avait tiré de là-bas pour la dernière fois...

Il braqua sa lampe dans la direction indiquée. Hubert aperçut les restes d’un arbre de Judée aplati comme par un formidable coup de massue...

—Je suis sûr que c’est c’t engin qui a écrasé ce saguéro, dit le shérif. J’en donnerais ma main à couper.

—Le brouillard noir avait-il une odeur? demanda Hubert.

—On m’a déjà posé la question... Et je sais pas si c’était l’engin ou le brouillard qui sentait ça... Comment vous dire? Est-ce qu’on vous a déjà soigné des dents à l’ozone chez le dentiste?... Eh bien, ça sentait comme ça, à peu près. Mais je peux pas vous dire si c’était l’engin ou le brouillard.

—Ça a duré longtemps?

—Peut-être une minute, peut-être une heure, j’en sais plus rien. J’ai trouvé ça une éternité sur le coup.

—A quoi pensiez-vous?

—A rien. J’avais bien trop la trouille.

—Excusez-moi de vous demander ça, il n’y a pas de déshonneur dans de pareilles circonstances... Avez-vous mouillé votre pantalon?

Un silence. Hubert clignait des yeux. Le sable soulevé par le vent lui piquait le visage. Le Shérif Canfield répondit enfin, à voix presque basse:

—Oui, monsieur... Vous me posez la question je vous réponds oui. Mais, je ne m’en suis aperçu qu’après, quand le brouillard a disparu...

—Il a disparu comment?

—Comme aspiré par le haut. Je crois que c’est l’engin qui l’a entraîné avec lui. D’un seul coup, tout est revenu comme avant. Horace s’est mis à aboyer le nez en l’air. Je me suis relevé et j’ai rallumé ma lampe...

—C’était imprudent, non?

—Après réflexion, oui... Mais, j’avais besoin de voir le sable et les cactus et les mesquites. Et puis, j’étais sûr qu’il y avait plus personne...

Il s’interrompit pour allumer un de ses affreux cigares, ce qui lui prit du temps à cause du vent.

—Le type qui m’avait tiré dessus s’était envolé. Je l’ai cherché partout sans le retrouver et Horace marquait l’arrêt à la place où il avait été. Mais ce n’était pas tout: le cadavre que j’avais vu sur le volant, dans les débris de la voiture, avait disparu lui aussi et les trois gars qu’étaient autour n’avaient rien vu.

Ils revinrent vers la route.

—Qu’est-ce que vous avez fait?

—J’ai d’abord fait jurer aux trois gars de jamais répéter à personne ce qu’ils avaient vu.

—Ils avaient vu la même chose que vous?

Le Shérif Canfield se vexa.

—Vous croyez que je divague.

—Non. Mais, en tant que Shérif vous devez savoir quelles différences il peut y avoir entre les récits de plusieurs témoins ayant assisté au même événement.

—Je sais. Mais ils avaient vu la même chose que moi. Je le leur ai demandé pour être sûr que j’avais pas eu une hallucination...

—Vous avez bien fait. La voiture, ou ce qu’il en restait, vous l’avez enlevée tout de suite?

—Je suis resté là et j’ai envoyé les gars chercher une dépanneuse. On a emmené la carcasse à Flagstaff, au siège de la police d’Etat. Cette voiture avait été achetée deux mois plus tôt à Tucson par un certain Harry Burroughs, né le 3 février 1924 à Kalispell, dans l’Etat de Montana... Mais personne de ce nom-là n’est né ce jour-là dans ce pays-là.

Ils étaient sur la route. Poussé par le vent, le sable glissait en nappe mince sur la chaussée.

—Les types du laboratoire de la police d’Etat ont passé la voiture au crible, bien entendu...

Terence Canfield laissa tomber son cigare à demi consumé, puis l’écrasa sous la semelle de sa chaussure, d’un lent mouvement rotatif.

—Oui, répliqua-t-il enfin d’une voix blanche. Ils ont passé la voiture au crible... Les empreintes qu’ils ont relevées n’étaient pas des empreintes humaines et le sang qu’ils ont analysé n’appartenait à aucun groupe connu sur cette terre...

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