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JEAN VAN EYCK

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On connaît peu sa vie. La première fois qu’il nous apparaît nettement, il est au service de Jean de Bavière, dit Sans Pitié, comte de Hollande, ancien prince-évêque de Liége, installé en son palais de La Haye. A la date du 24 octobre 1422, Jean van Eyck travaille pour lui dans ce palais. Il y est encore occupé le 11 septembre 1424, et il y reste peut-être jusqu’à la mort du comte, le 5 janvier 1425.

Le 19 mai de cette année, Jean van Eyck est à Bruges, et Philippe le Bon, qui semble le bien connaître, le prend à son service comme peintre et valet de chambre, au traitement annuel de 100 livres parisis, payable par moitié et commençant à la Saint-Jean.

Dès avant le 2 août de la même année, Jean van Eyck s’installe à Lille. Il n’y reste pas longtemps en repos. Le 14 juillet 1426, il est parti en pèlerinage pour le duc. Au mois d’août suivant, Philippe le Bon l’envoie en mission secrète, et, le 27 octobre, il touche la rémunération qui lui est accordée pour ce service particulier. Hubert van Eyck est mort pendant qu’il était absent.

En 1427, le 18 octobre, Jean van Eyck est à Tournai et le Magistrat de la ville lui offre le vin d’honneur.

Le peintre revient probablement alors d’une mission en Aragon, où il a accompagné les ambassadeurs du duc, envoyés vers Alphonse V pour négocier un mariage 6. Bonne d’Artois, seconde femme de Philippe le Bon, qu’il avait épousée le 30 novembre 1424, était morte le 17 septembre 1425, et le duc cherchait à contracter une nouvelle alliance.

M. Luis Tramoyeres, conservateur du musée de Valence, a découvert des documents dont il a communiqué les informations à James Weale et à M. Durand-Gréville. Ces documents ont été trouvés dans les comptes de la trésorerie de la ville de Valence. On y voit que l’ambassade du duc de Bourgogne, arrivée vers la fin de juillet 1427 à Barcelone, n’y trouva point le roi, mais put le joindre à Valence. La municipalité de cette ville lui offrit, les 9 et 10 août, le spectacle de jeux floraux et celui d’une course de taureaux. Mais les négociations n’ayant pas abouti, le séjour des seigneur bourguignons à la cour d’Aragon ne dut pas être de longue durée. Dès le 15 octobre, une somme de 45 florins d’or est payée à un nommé Jean Sabent, pour être allé porter un ordre aux autorités d’Iviza, sur la route que devait suivre le navire des ambassadeurs retournant en Bourgogne par Barcelone, afin que le dit navire fût préservé de tout abordage et de tout préjudice.

A Tournai où il s’arrête, Jean van Eyck est rejoint deux jours plus tard par les seigneurs qui composent l’ambassade. Il les a devancés, vraisemblablement, pour pouvoir participer aux fêtes que ses confrères de la gilde des peintres organisent précisément à cette date en l’honneur de leur patron, saint Luc, — il rencontre ainsi Roger van der Weyden, Jacques Daret et leur maître, Robert Campin, que M. Hulin de Loo considère comme le Maître de Flémalle.

Il est possible d’ailleurs qu’il connaissait depuis longtemps Robert Campin et que celui-ci avait voyagé ou séjourné dans le pays de Liége, car sa femme, Isabelle de Stockem, ou la famille de celle-ci, en provenait, ainsi que l’indique son nom.

Peut-être aussi, — Campin étant originaire de Valenciennes, — Jean van Eyck rayait-il rencontré alors que lui-même se prouvait non loin de là, au château du Quesnoy, résidence principale du comte Guillaume de Bavière, Hainaut et Hollande (Hulin de Loo).

P. 8

Retable de l’Agneau Mystique

(Détail: Isabelle Borluut)


P. 9

Jean Van Eyck Tymotheos 1432

(Londres, National Gallery)


Au mois de février 1428, Jean van Eyck est de retour à Lille; mais le 19 octobre de la même année, il repart avec les ambassadeurs du duc dont le voyage précédent est resté sans résultat. Cette fois, ils se rendent au Portugal pour demander au roi Jean I la main de l’infante Isabelle, au nom de Philippe le Bon. Ils s’embarquent à l’Ecluse, et le 12 janvier 1429, ils sont à Aviz, où Jean I tient sa cour. Jean van Eyck y peint au vif le portrait de l’infante Isabelle, que l’on expédie au duc en double exemplaire, l’un par voie de mer, l’autre par voie de terre. En attendant sa réponse, ses envoyés, y compris le peintre évidemment, excursionnent, accomplissent le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, font des visites à Jean II, roi de Castille, au duc d’Arjona, au roi de Grenade Mahomet, et à d’autres seigneurs, puis reviennent à Lisbonne et rejoignent le roi de Portugal à Cintra, le 4 juin. En même temps, arrive la réponse du duc qui demande officiellement la main de l’infante. Le contrat de mariage est signé le 29 juillet. Le 25 décembre, les navires qui amènent la princesse à son époux touchent l’Ecluse, et le mariage y est célébré solennellement le 7 janvier.

Jean van Eyck, qui ne doit pas s’être séparé du convoi princier et qui est, sans doute, resté à l’Ecluse pour assister aux fêtes du mariage et peut-être pour aider aux préparatifs, n’a guère le temps de retrouver ses aîtres; il est envoyé au château de Hesdin et c’est à Bruges qu’il revient ensuite. Il y dessine entre le 8 et 11 décembre 1431, le portrait du cardinal légat Albergati, qui s’est arrêté pendant deux ou trois jours au couvent des Chartreux.

Peu de temps après, en janvier 1432, Jean van Eyck, qui depuis 1428 a abandonné sa résidence de Lille, achète une maison à Bruges, et, entre le 17 juillet et le 16 août, il y reçoit la visite du bourgmestre et du conseil de la ville qui viennent voir son atelier. Ils donnent à ses apprentis une gratification de 5 sous.

C’est ensuite le duc qui vient lui-même visiter son peintre et voir ses œuvres (avant le 19 février 1433) et qui donne 25 sous aux apprentis.

En avril 1434, une gratification de 76 livres est accordée au peintre pour des services exceptionnels rendus au duc et à la duchesse, et, vers le même temps, il se marie. Sa femme s’appelle Marguerite. On ne connaît pas son nom de famille. On a supposé sans aucune raison ni vraisemblance qu’elle pouvait être la sœur de Jeanne Cenani, femme de cet Arnolfini dont Jean van Eyck fit deux fois le portrait et dont il semble avoir été l’ami ou tout au moins le commensal, d’après l’inscription du double portrait de Londres. 7

Le 30 juin 1434, le duc fait payer une somme de 96 livres 12 s. à un orfèvre de Bruges, Jean Peutin, qui a fait les six coupes en argent offertes en son nom à Jean van Eyck, à l’occasion de la naissance de son premier enfant dont il est le parrain et qui a été tenu sur les fonts baptismaux, en son nom, par Pierre de Beaufremont, sire de Charny. L’enfant, par suite de ce parrainage, reçut évidemment le nom de Philippe ou Philippine.

On ne sait si Jean van Eyck eut une nombreuse descendance; on lui connaît seulement un autre enfant, cette Liévine qui devint religieuse au couvent de Maeseyck.

Vers l’époque où Philippe le Bon prend ainsi sous sa protection la famille de son peintre, il augmente ses gages et lui fait une pension à vie de 360 livres de 40 gros de Flandre, soit 4,320 livres parisis. Lorsque le receveur des finances, qui est à Lille, fera quelque difficulté pour payer cette pension élevée, le duc interviendra immédiatement et donnera l’ordre formel d’accorder sans retard satisfaction à l’artiste (1435).

En 1435, Jean van Eyck Guillaume van Tongeren et Jean van den Driessche enluminent huit statues de comtes et de comtesses de Flandre, avec leurs «tabernacles » ou dais, qui doivent orner la façade du nouvel hôtel de ville et qui ont été exécutées par les meilleurs sculpteurs brugeois, Jacques van Oost, Gérard Mettertee et Jacques van Cutseghem. Jean van Eyck en peint six, ses confrères peignent les deux autres, et reçoivent 5 livres pour chacune, tandis qu’en plus d’un paiement équivalent, Jean reçoit une gratification supplémentaire de 3 livres 12 s. Waele pense que les statues avaient probablement été faites sur ses dessins.

En septembre 1435, le duc lui offre six nouvelles coupes d’argent, achetées au même. Jean Peutin, cette fois pour la somme de 67 livres 15 s. Peut-être cette largesse coïncide-t-elle avec la naissance d’un second enfant.

P. 10

Jean Van Eyck Portrait d’homme, 1433

(Londres, National Gallery)


P. 11

Jean Van Eyck La Vierge avec l’Enfant. 1433

(Melbourne, National Gallery)


En 1436, le peintre est de nouveau envoyé en mission par le duc.

En 1439, il est remboursé d’une somme qu’il a payée à un enlumineur de Bruges pour l’ornementation d’un des livres du duc.

A la Saint-Jean de 1441, Jean van Eyck touche la moitié de sa pension annuelle, soit 180 livres, et il meurt très peu de temps après, vers le 9 juillet. Il fut enterré près de l’église Saint-Donatien, mais le 21 mars 1442, le Chapitre permit à Lambert van Eyck d’exhumer le corps de son frère et de le déposer dans une sépulture préparée dans l’église même, près des fonts baptismaux. En même temps était fondée, pour le repos de l’âme de Jean van Eyck, une messe anniversaire qui fut célébrée fidèlement jusqu’à l’arrivée des Français en 1792.

Le 22 juillet 1441, Marguerite, veuve de Jean, reçut une gratification de 360 livres, équivalant à une année entière de la pension du peintre, en considération des bons services que celui-ci avait rendus au duc et aussi par compassion pour la situation où elle se trouvait, avec ses enfants. De plus, une somme de 24 livres fut donnée à sa fille Liévine en 1450, lorsqu’elle entra au couvent.

Marguerite van Eyck avait vendu la maison qu’elle occupait avec son mari dans la nouvelle rue de Saint-Gilles, et elle était allée se fixer dans la paroisse de Notre-Dame, où elle mourut en 1456.

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