Читать книгу Le jardin des glaciers. Premières fleurs. Fleurs de foi - Marquis Gaston de Chaumont - Страница 5
HOMMAGE A DIEU.
ОглавлениеOui, quoiqu’il se rencontre en celte symphonie
Des tons et des rythmes divers,
Le Seignenr, je l’espère, en sera l’harmonie
Comme il l’est de tout l’univers.
A. B.
ODE.
Toi qui trônes inaccessible
A nos impurs et faibles yeux;
Etre qui ne te rends visible
Qu’aux chastes habitants des cieux;
Du haut des splendeurs où tu règnes
Cependant, quelquefois tu daignes
Vers notre fange t’abaissant,
Visiter l’âme solitaire
Et la ravir de cette terre
Jusqu’à ton trône éblouissant!
Ah! l’homme à qui tu te révèles,
Vers toi lorsqu’il veut s’élancer
N’a pas besoin d’humaines ailes,
Sa seule aile, c’est son penser;
Il sait écouter ta voix pure;
Dans les secrets de la nature
Ta main pas à pas le conduit;
Et dans son ineffable extase
Il voit ton rayon qui l’embrase
Où l’œil vulgaire voit la nuit!
C’est tantôt au sein du nuage
Que plongeant un regard lointain
Je crois découvrir ton image,
Tantôt dans les feux du matin;
En tout objet je te contemple,
Pour moi la nature est un temple,
Je lis ton Nom dans l’univers;
Et lorsqu’à ce Nom magnifique
Je veux bégayer un cantique,
Chaque bégaîment est un vers!
Des vers! hélas faibles paroles
Pour exprimer ce que je sens!
Mais sur la terre quels symboles,
Mon Dieu ne seraient impuissants!
Il faudrait qu’un ange lui-même
Descendant du séjour suprême
Vint se poser auprès de moi,
Et dans un langage de flamme
Daignât dévoiler à mon âme
Ces mots qui volent jusqu’à toi!
Non je ne puis rien!... mais qu’importe?...
Je veux chanter! chanter encor!
Si ma voix n’est pas assez forte
La foi peut aider son essor;
Oui, c’est elle qui sur ma lyre
Venant seconder mon délire,
Guidera ma tremblante main;
Le faible insecte peut te plaire,
Et moi du fond de ma misère
Je ne chanterai pas en vain!
A mes amis, à ma patrie
Si je consacre quelques chants;
Si quelque fleur jeune et flétrie
Réclame parfois mes accents;
Au fond d’une âme inconsolée
De quelque espérance envolée,
Si j’épands un peu de bonheur;
Celui qu’en tout je vois et chante,
Qui seul fait ma strophe éloquente:
C’est toi... c’est toujours toi, Seigneur!