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III.

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REPOS ET JOIE.

De ses derniers reflets qu’il sème dans les airs

Vois-tu l’astre du jour embrasser l’univers?

Penché sur son char qui s’arrête,

Il semble qu’il nous dit dans ses brillants adieux:

Demain j’apporterai de plus splendides feux;

Demain d’Auguste c’est la fête!

Oui, prépare ta lyre à tes hymnes d’amour,

O France, et te levant montre-nous à ton tour

De fleurs ta tête couronnée:

C’est le jour fortuné que nous donnent les Dieux

Pour nous reposer tous, à tes accents joyeux,

De tout le labeur d’une année.

Tous trois nous irons voir notre maître adoré ,

Comme un vaste soleil de soleils entouré ,

Passer devant nous dans sa gloire,

Et ses peuples courront, de ses rayons noyés,

Confondre leurs transports, et, courbés à ses pieds.

Jeter comme un chant de victoire.

Toute voix s’ouvrira pour célébrer son nom:

Le tambour, la cymbale, et le grave canon,

Et le clairon dans sa fanfare;

Puis, à nos cris, son aigle aux yeux étincelants

De la foule viendra sur les flots ondulants

Planer et briller comme un phare.

Chaque main portera sa branche d’olivier;

Car il apparaîtra non pas comme un guerrier

Que la terre en tremblant admire;

Mais il s’arrachera de son char triomphant

Et, comme un tendre père, il prendra notre enfant

Pour le bénir de son sourire.

Quand l’aube allumera son céleste flambeau

Nos mains sur notre seuil suspendront son drapeau,

Et, quand du soir viendra l’étoile,

Mille feux des cités éblouiront les yeux

Pour que sur ce beau jour la nuit du haut des cieux

Ne vienne point jeter son voile.

O femme, après avoir, t’appuyant sur mon bras,

Contemplé sa figure et jeté sur ses pas

Les belles fleurs de ta fenêtre,

Nous irons des berceaux sous le calme enchanté

Célébrer notre ivresse et la félicité

De ce jour trop lent à renaître.

Car c’est lui, notre maître à la puissante main,

Qui nous verse à longs flots le travail et le pain,

De nos lèvres manne féconde:

Au bras comme à l’esprit il sait faire la part,

Et du haut de sa gloire il nous suit du regard

Comme l’œil de Dieu suit le monde.

A des vœux sans espoir sachez tous mettre un frein,

Nous dit-il, et venez sous mon ciel plus serein

Labourer votre œuvre en silence:

N’ai-je pas la rosée ainsi que les rayons

Qui feront à la fois germer dans vos sillons

Et votre vie et l’abondance.

Et le bras est plus fort et l’esprit plus vaillant:

Chacun va répétant son hymne en travaillant

Courbé sur la matière immense,

Car chaque coup frappé par notre rude main

Fait jaillir à nos yeux sur l’obscur lendemain

Comme un doux éclair d’espérance.

Et le soir je revois, plus joyeux sur ton cœur,

Notre fils de mon front essuyer la sueur,

Et, m’enivrant de vos sourires,

Je puis mieux du labeur me reposer du poids

Et m’endormir aux sons caressants de vos voix

Qui me bercent comme deux lyres.

Vivre ainsi n’est-ce pas cueillir tous ces bonheurs

Dont Dieu sème parfois notre vallon de pleurs,

Et qu’il donne au mortel qu’il aime;

Au cœur qui dans la paix sait attendre le jour

Où sa main tirera dans l’éternel séjour

De tout travail un diadème?

Napoléon III - Poésies

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