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§ 4. — Arasements, bassinages et nettoyages.

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Table des matières

L’arrosoir à gerbe est nécessaire pour distribuer l’eau en pluie.

La pompe portative, munie d’une gerbe d’arrosoir, est aussi très-commode; mais il faut savoir s’en servir de manière à ne mouiller que les fleurs de l’appartement. Ne vous risquez d’ailleurs à l’utiliser au jardin, à la fenêtre, que lorsqu’il n’y a plus de passants dans la rue, sans quoi l’arrosage tombant sur eux, vous êtes passible des amendes légales.

Avec quelle eau ferez-vous vos arrosages?

Un mot sur ce sujet important:

Deux Anglais, voyageant, s’arrêtent à Cologne, entrent dans un hôtel, se mettent, selon la méthode suivie en Angleterre, à demander les prix du couvert à table d’hôte et à établir le menu sur ces prix.

Le marchand, accoutumé à voir ses dîneurs payer sans contrôle et se laisser voler sans crier gare, fut assez irrité du procédé ; mais il fit ses prix et, tout bien discuté, nos Anglais s’assirent à table.

Après le repas, où nos gens mangèrent comme quatre et burent de tous les vins que possédait la cave de l’aubergiste, vint le compte, salé sans doute, mais dans les tarifs déjà convenus.

Tout à coup nos Anglais s’arrêtent, sur ce compte figurent les deux carafes d’eau qu’ils ont bue, ma is à quel prix? vingt francs la carafe! ils jettent les hauts cris.

— Eh quoi! il faut donc payer l’eau dans ce pays-ci et la payer si cher.

— Sans nul doute, milord, dit l’aubergiste, c’est de l’eau de Cologne.

Hélas! à Paris, l’eau est bien chère aussi. C’est que c’est l’eau de Paris, gâtée, salée, tenue en marécage dans le tonneau du porteur d’eau, dans la fontaine de la maison, et cependant si chère, si chère que bien des floriculteurs d’appartement, pour l’économiser, n’arrosent pas leurs fleurs. Résultat clair, le jardin dépérit, la plante s’étiole, en deux jours les fleurs sont mortes.

Les prodigues, au contraire, jettent cette eau si’ chère à pleins flots sur les fleurs infortunées. Résultat tout aussi clair. La fleur périt.

Conclusion. Il faut de l’art en tout, même dans l’arrosage des plantes, et voilà pourquoi nous allons traiter ici cette question difficile.

Pour les jardinets qui nous occupent, les conditions de l’arrosage sont très-importantes; et c’est le plus délicat des soins que vous ayez à donner à vos fleurs. Le choix de l’eau n’est pas sans influence, l’eau de pluie est celle qui convient le mieux. L’eau de puits est la moins bonne.

L’eau, quand elle a été passée aux fontaines filtrantes de maison, a perdu la plus grande partie de ses qualités fertilisantes, il faut l’employer non filtrée. De plus n’arrosez jamais les plantes qu’avec de l’eau amenée à la température des pots. Les Camellias, les Gardénias et quelques autres arbustes à végétation vivace et résistante supportent les vigoureux arrosements avec l’eau engraissée des lavages de vaisselle. Seulement vous n’opérerez ces arrosements énergiques qu’une ou deux fois par quinzaine et aux époques de floraison.

Les arrosements sont la partie périlleuse de toutes les cultures et surtout de celle qui nous préoccupe. Beaucoup de plantes sont débilitées et tuées par ces arrosements vicieux dont on les immerge ou qu’on leur inflige mal à propos.

Les irrigations doivent être régulières et modérées. Quand la plante n’a pas atteint sa floraison, ils doivent être augmentés à mesure que l’évaporation est plus copieuse. Ils doivent être prodigués lorsque la chaleur sera à son maximum ou lorsqu’il soufflera des vents desséchants et perpétuels pendant plusieurs jours.

Il est en outre des plantes qui demandent beaucoup d’eau. Il en est d’autres qui ne réclament que la sécheresse. Cette différence tient à la végétation qui est plus ou moins rapide et à la disposition du feuillage.

On voit combien est dangereuse l’erreur des amateurs qui imaginent que plus ils arroseront leurs fleurs, plus elles prospéreront.

Une autre considération importante, c’est la température de l’eau. Une eau très-froide, sortant du puits peut, lorsqu’il fait chaud, tuer les plantes tout à coup. Le mieux est de chauffer l’eau au niveau de l’air, au moyen d’eau chaude mélangée, ou d’exposer l’eau au soleil. Lorsque les plantes ne poussent pas avec vigueur, on enrichit l’arrosement avec un engrais.

On variera l’heure des arrosements selon les saisons; au printemps et en automne, alors que la chaleur du jour a besoin d’être conservée dans la terre pendant la nuit, on arrosera le matin, afin que le soleil ait le temps de réchauffer la tige qui ainsi supportera facilement la fraîcheur de la nuit; en été, on arrosera le soir, et ainsi la fraîcheur de l’arrosement pénétrera pendant la nuit jusqu’aux racines.

Dans les soirées très-chaudes de l’été, on arrosera les plantes sur les feuilles. Pour atteindre les feuilles trop élevées, on se servira d’une pompe à jet forcé. Si l’on fait cette opération le matin, il faut qu’elle soit achevée avant le lever du soleil, qui, lorsqu’il rayonne sur les plantes immédiatement après l’arrosement, en brûle tout ce qui est mouillé.

Il faut éviter de mouiller les fleurs si l’on ne veut point les voir s’altérer ou mûrir trop précocement. On n’arrosera donc pas la tige des plantes en fleurs.

En hiver, il faut ne pas mouiller les feuilles des plantes qui végètent dans cette saison. Cet arrosement intempestif les fait pourrir.

Pour que l’on puisse atteindre chaque point du jardinet et que l’on ne verse de l’arrosement que ce qui est nécessaire, nous conseillons l’emploi de l’arrosoir à long bec muni d’une gerbe. Son emploi facilite l’irrigation des pots rangés les uns devant les autres, sans qu’on soit obligé d’introduire ni les bras ni le corps entre les plantes. Le corps même de l’arrosoir ne touche pas au jardinet.

Un arrosement fréquent et habilement ménagé sur les feuilles en été les nettoie et en même temps les rend plus vertes et plus vigoureuses.

Si vous employez de l’eau de pluie, ayez soin de la puiser à l’avance, ce qui permettra au sédiment calcaire qu’elle contient de se déposer. Si lorsque vous l’emploierez elle éprouve un commencement de corruption, ne la rejetez pas; au contraire, elle n’est que plus fécondante.

En thèse générale, proportionnez vos arrosements aux progrès de la végétation; les plantes en fleurs réclament des arrosages beaucoup plus fréquents que les plantes dont la végétation n’est que commencée.

Modérez les arrosages et augmentez-les suivant la température, de manière que la terre soit toujours non pas humide, mais fraîche.

Après l’hiver, quand les gelées tardives envahissent 1 e printemps, vous arroserez le matin.

En été, vous arroserez selon les besoins, toute la journée. N’oubliez pas surtout d’arroser le soir, c’est une précaution pour que les plantes ne manquent pas d’eau pendant la nuit.

Les arrosages pendant l’été réclament certaines précautions attentives.

Non-seulement vous arroserez au pied de la plante, mais vous BASSINEREZ la plante après le coucher du soleil. Il ne suffit pas de mouiller les racines; il faut encore procurer aux feuilles l’humidité qu’elles ne trouvent pas dans l’atmosphère, surtout au milieu des villes où les murs réverbèrent sur toutes les faces une chaleur suffocante qui sèche les plantes et les tue.

A proprement parler, les plantes dans l’appartement n’ont qu’un ennemi, la poussière qu’on ne peut empêcher de se produire partout où il y a un ménage à faire.

Les plantes qui, comme les Camellias, les Rhododendrons, les Kalmias, ont le feuillage ample et solide, doivent être arrosées feuille à feuille avec une éponge dure légèrement humide. Cette opération doit se renouveler au moins deux fois par semaine.

Pour les plantes dont le feuillage trop dévie ne se prête pas à ce nettoyage, les Éricas, les Épacris, par exemple, on les arrose avec l’arrosoir à long bec muni d’une pomme à trous infiniment ténus et rempli d’eau à température moyenne. Chaque pot contenant une plante à nettoyer est pris successivement et inclin au-dessus de la pierre à laver, puis, avec l’arrosoir, on fait tomber sur la plante, en la retournant dans tous les sens, une pluie très-divisée. On évite ainsi de mouiller en excès la terre des pots, et les plantes sont complètement débarrassées de la poussière.

En automne, arrosez le matin. Le soir c’est une précaution superflue, les nuits étant toujours fraîches pendant cette saison.

Le jardinier des appartements, des fenêtres, des balcons et des petits jardins

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