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CHAPITRE VIII.

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Sur le devoir de mettre le bon ordre dans sa famille, en se perfectionnant soi-même.

1. Ce que signifient ces mots, mettre le bon ordre dans sa famille consiste auparavant à se corriger soi-même de toutes passions vicieuses, le voici: Les hommes sont partiaux envers leurs parents et ceux qu'ils aiment; ils sont aussi partiaux ou injustes envers ceux qu'ils méprisent et qu'ils haïssent; envers ceux qu'ils respectent et qu'ils révèrent, ils sont également partiaux ou serviles; ils sont partiaux ou trop miséricordieux[13] envers ceux qui inspirent la compassion et la pitié; ils sont aussi partiaux ou hautains envers ceux qu'ils traitent avec supériorité. C'est pourquoi aimer et reconnaître les défauts de ceux que l'on aime, haïr et reconnaître les bonnes qualités de ceux que l'on hait, est une chose bien rare sous le ciel[14].

2. De là vient le proverbe qui dit: Les pères ne veulent pas reconnaître les défauts de leurs enfants, et les laboureurs la fertilité de leurs terres.

3. Cela prouve qu'un homme qui ne s'est pas corrigé lui-même de ses penchants injustes est incapable de mettre le bon ordre dans sa famille.

Voilà le huitième chapitre du Commentaire. Il explique ce que l'on doit entendre par mettre le bon ordre dans sa famille, en se corrigeant soi-même de toute habitude, de toutes passions vicieuses.

[13] C'est le sens que donnent les commentateurs chinois. L'Explication du Kiang-i-pi-tchi dit: «Envers les hommes qui sont dans la peine et la misère, qui sont épuisés par la souffrance, quelques-uns s'abandonnent à une excessive indulgence, et ils sont partiaux

[14] Le Ji-kiang s'exprime ainsi sur ce chapitre: «Thsêng-tseu dit: Ce que le saint Livre (le texte de KHOUNG-TSEU) appelle mettre le bon ordre dans sa famille consiste auparavant à se corriger soi-même de toutes passions vicieuses, signifie: Que la personne étant le fondement, la base de la famille, celui qui veut mettre le bon ordre dans sa famille doit savoir que tout consiste dans les sentiments d'amitié et d'aversion, d'amour et de haine qui sont en nous, et qu'il s'agit seulement de ne pas être partial et injuste, dans l'expression de ces sentiments. L'homme se laisse toujours naturellement entraîner aux sentiments qui naissent en lui, et, s'il est dans le sein d'une famille, il perd promptement la règle de ses devoirs naturels. C'est pourquoi, dans ce qu'il aime et dans ce qu'il hait, il arrive aussitôt à la partialité et à l'injustice, et sa personne n'est point corrigée et améliorée

Les quatre livres de philosophie morale et politique de la Chine

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